Croissance Et Développement Durable

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Document 6 Les classements des pays ne sont pas les mêmes selon que l'on s'intéresse au PIB/hb ou à l'I.D.H.

Luxembourg 1° au PIB/hb mais 5° à L'IDH

E.U.A. 2° au PIB/hb mais 7° à l'ide

Suède 8° au PIB/hb mais 3° à l'IDH

Introduction

Ces derniers jours la commission Stiglitz, voulue par le président Sarkozy, rend son rapport sur les nouveaux indicateurs de la croissance. Ce fait montre que la réflexion sur la croissance est un thème d'actualité. La croissance économique peut-elle aller de pair avec le développement durable ?

La croissance est habituellement définie comme un processus quantitatif se traduisant par la croissance sur longue période d'un indicateur représentatif de la production de richesses d'un pays, généralement le PIB.

Le développement durable est le développement qui permet de satisfaire les besoins des générations présentes tout en préservant les chances et les intérêts des générations futures.

Faut-il pour assurer l'avenir de nos descendants renoncer à toute croissance voire même envisager la décroissance, comme certains nous y invitent ? Une croissance verte est-elle possible ?

Si oui, à quelles conditions ?

Les pays du tiers-monde, ceux qui sont les plus pauvres, sont-ils condamnés à végéter dans une misère affreuse au nom du développement durable ? Voilà quelques questions qui viennent à l'esprit en abordant ce thème.

Dans un premier temps nous verrons que la croissance n'est pas toujours source de développement, cependant elle est presque toujours indispensable au développement des pays les plus pauvres (deuxième temps). Cela nous conduira à envisager une autre croissance qui serait, elle, compatible avec le développement durable.(troisième temps)

1° Partie la croissance : un obstacle au développement durable.

C'est devenu aujourd'hui un lieu commun : la croissance est devenue un obstacle au développement durable.

A. Le premier argument avancé est que la croissance sans frein conduit à une impasse écologique.

En 1972 le rapport « halte à la croissance » avait souligné que le mode de vie occidental ne pouvait être étendu à l'ensemble de la population mondiale sous peine d'épuiser la totalité des ressources de la planète. C'est ce que montre de manière claire le doc 1 « si l'on suppose que les chinois se mettent à consommer autant de pétrole par habitant qu'aux Etats-Unis, ils utiliseraient 80 millions de baril par jour. Ce qui est supérieur à la production mondiale aujourd'hui ». Ce qui est vrai pour le pétrole l'est encore bien davantage pour d'autres biens comme le papier, la viande, le cuivre,...

B. Le deuxième argument qui vient porte sur un autre registre. Il est davantage moral. Il rappelle que l'Homme ne s'accomplit pas seulement dans la consommation. Cet aspect n'est pas nouveau. Il y a tantôt trente ans les Rolling stones chantaient déjà : « I can't get no satisfaction ». Plus près de nous le mouvement des décroissants souligne que nous sommes prisonniers de nos consommations. Combien de robots ménagers dorment inutiles au fond des placards ? Combien de stylos ou d'autres objets sont jetés à la poubelle bien avant d'avoir été vraiment utilisés ?

La course à la consommation ne peut que générer la frustration. A peine un objet est-il consommé par une large partie de la population qu'il perd alors sa principale valeur sociale : servir à se distinguer de son voisin...

Ainsi, il semble bien que la croissance en nous poussant sans cesse à consommer davantage et en renouvelant sans cesse les objets de consommation nous prive du sentiment de satisfaction et conduise à une catastrophe écologique par épuisement des ressources naturelles.

2° Partie La croissance est pourtant nécessaire au développement.

« Halte à la croissance ! ». Le mot d'ordre est simple mais il n'est sans doute pas audible, compréhensible par la large fraction de l'Humanité qui vit dans la pauvreté. Pour ceux-ci la croissance est non seulement bienvenue mais nécessaire.

A. Augmenter la production pour satisfaire les besoins élémentaires.

Le document 3 le montre clairement entre 1981 et 2001 le taux de pauvreté de l'Asie de l'Est et du Pacifique est passé de 56,7% de la population à 14,3%. Cette formidable victoire sur la misère, la faim, la maladie qui fait mourir les enfants en bas âge, qui condamnent des enfants et des adultes à un travail éreintant et déshumanisant, cette victoire est le résultat de la formidable croissance économique de ces trente dernières années. A l'époque du grand bond en avant et de la Révolution culturelle la Chine pollue peu mais des millions de chinois meurent de faim ou de malnutrition.

B. Le document 6 permet de confirmer qu'il y a bien un lien entre la croissance économique et le développement. Aucun des 10 pays qui figurent en tête du classement de l'I.D.H. N'a un P.I.B. /hb inférieur à 20 000 $ par an.

Comment pourrait-il en être autrement ? Pour dispenser les enfants de travailler à produire leur propre nourriture et les envoyer à l'école il faut que la société dans laquelle ils vivent soit suffisamment productive pour qu'un petit nombre d'agriculteurs produisent la nourriture nécessaire à toute la population. Les pays du nord de l''Europe qui figurent en tête du classement de l'I.D.H. Sont des pays où le P.I.B. / hb est élevé.

Ainsi, arrivé à ce terme de notre réflexion, il semblerait que nous fussions dans une impasse : la croissance apparaît nécessaire au développement mais en même temps elle en apparaît comme l'ennemie mortelle.

3° Partie. Une autre croissance ?

Il est possible d'imaginer une autre croissance, il est même probable que le développement durable offre des opportunités de profit aux entreprises et des emplois nouveaux.

A. La croissance verte une aubaine pour les entreprises.

Le document 2 montre qu'investir dans le développement durable peut être profitable pour les entreprises. D'abord parce qu'en recherchant une production moins polluante, moins gourmande en matières premières, il arrive souvent que l'on fasse baisser le coût de production. Ainsi l'usine Placoplatre de Chambéry doit une partie de sa compétitivité au fait qu'elle achète la vapeur nécessaire à sa production à bon compte à l'usine d'incinération des ordures ménagères qui valorise ainsi son activité.

Par ailleurs, une entreprise qui a une image de marque de pollueur aura du