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Etude de cas: Shine

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Par   •  16 Avril 2017  •  Étude de cas  •  3 684 Mots (15 Pages)  •  2 684 Vues

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ETUDE DE CAS :

SHINE

                                                                        rendu le 01/12/2015


Etude de cas : « Shine »

Pour réaliser cette étude de cas, nous avons choisi le film « Shine ». En effet, Le personnage principal est David Helfgott, grand pianiste avec une pathologie qui l’empêche de vivre comme la plupart des gens. Ce film retrace sa vie de son enfance jusqu’à sa vie adulte, nous permettant d’observer l’évolution de sa maladie mentale. Ce personnage n’étant pas fictif, il nous permet de rapprocher la théorie psychiatrique et psychanalytique à la réalité. Pour réaliser une étude de cas qui se veut la plus complète possible, nous commenceront par exposer le cas. Nous nous intéresserons ensuite à la sémiologie du sujet afin de discuter du diagnostic et d’établir un diagnostic différentiel grâce au DSM-5. Pour éclairer ce cas, nous nous intéresserons ensuite aux théories psychanalytiques, notamment celles de Freud et Lacan. Enfin, nous verrons les différences entre une « clinique du regard » et une « clinique sous transfert » en observant dans quelle clinique David Helfgott se situe.

Présentation du cas :

David Helfgott, personnage principal du film « Shine » souffre d’un trouble mental. Afin de pouvoir l’identifier, nous allons nous intéresser à sa sémiologie. David Helfgott a eu une enfance difficile. En effet, il est né dans un milieu populaire, a deux sœurs aimantes et une mère effacée devant une autorité paternelle excessive. Peter Helfgott, le père de David est autoritaire et violant. Le père de Peter lui ayant interdit la musique étant enfant, il n’a jamais pu assouvir sa passion et son ambition dans ce domaine qu’il a reporté sur son fils. Il impose sa volonté à David, lui répète sans cesse qu’il faut gagner. De ce fait, le sujet est très peu autonome dans son enfance et manque de confiance et d’estime de lui. Il a tendance à se rabaisser. Nous notons d’ailleurs les dires de sa mère parlant de mictions nocturne répétées. David, pianiste de renom gagne beaucoup de concours mais ce n’est jamais assez pour son père. C’est d’une victoire de plus que nous notons un véritable point de bascule dans la relation père-fils qui remet alors en question l’autorité paternelle. En effet, la victoire de David lui vaut une invitation de Isaac Stern pour étudier la musique aux Etats-Unis, période où il rencontre Mme Pritchard, grand écrivain. Malgré la joie de David à cette perspective, son père lui interdit d’y aller. S’en suit alors une phase dépressive avec un relâchement des sphincters lors d’un bain, fatigue et peu de volonté. Peu de temps après, il obtint une bourse d’étude au « Royal College Of London ». Mme Pritchard, véritable bol d’air et amie de David, le pousse à accepter, contre l’avis de Peter. Cette épisode provoque une véritable rupture entre David et son père qui le renie. A l’académie de musique, David s’épanouit malgré l’apparition de bégaiements et une incapacité à donner son avis ou à affirmer son opinion. Nous notons aussi une phase maniaque pendant laquelle David affiche une confiance excessive et une certaine euphorie. Au terme de ces études académiques, il présente un concours où il interprète le concerto numéro trois pour piano de Rachmaninoff. Après une prestation parfaite, il s’effondre inconscient à la fin de l’âge adulte pour se réveiller dans un hôpital psychiatrique à environ 35 ans. Sa décompensation vient d’avoir lieu. A partir de ce moment, nous pouvons remarquer des mouvements incontrôlés des doigts qui nous font suspecter une hallucination auditive, comme s’il jouait du piano, nous assistons également à une nouvelle phase dépressive. Nous notons aussi un dialogue incohérent et rapide qui a l’air de s’organiser par associations, à certains moments. A l’hôpital une de ces sœurs lui rend visite mais il ne la reconnait pas. Nous notons ensuite une importante phase maniaque qui durera jusqu’à la fin du film. Nous avons remarqué aussi des troubles sociaux, David se montre très amical envers de parfait inconnus comme dans le café. Il se montre aussi très désorganisé dans la planification de ses mouvements, nous le constatons notamment à la fin du film lorsqu’il doit se rendre à une représentation de piano et qu’il met deux chaussures différentes. A la sortie de l’institution, il trouve du travail en tant que pianiste dans un café et épouse une astrologue, Gillian, tout en se représentant régulièrement lors de concerts. Nous notons aussi une absence de sentiment de la part de David à la mort de son père.

Diagnostic et diagnostic différentiel :

Grace au DSM-5, qui repose sur un modèle psychiatrique biomédical, nous sommes parvenus à poser le diagnostic de David Helfgott avec pour seul support le film « Shine », rendant difficile toute considération précises des contraintes temporelles de certaines pathologies. Nous avons posé deux diagnostics, un couvrant son enfance et l’autre couvrant la période suivant la décompensation. Pour la première phase de sa vie, nous notons une énurésie nocturne avec mictions répétées au lit en présence d’une détresse cliniquement significative, induite par son père et qui n’est induit par aucune substance. Pour la seconde partie de sa vie, nous nous sommes arrêtés sur le trouble schizoaffectif qui, pour nous, correspond le mieux à la sémiologie du sujet. En effet, dans le cas de David, on retrouve « une période ininterrompue de maladie pendant laquelle sont présents à la fois un épisode thymique caractérisé et le critère A de schizophrénie[1] », comme indiqué pour le critère A de la schizophrénie. Dans l’hôpital psychiatrique, son discours est désorganisé, il a un comportement grossièrement désorganisé et des symptômes négatifs qui se traduisent par une absence de sentiments à la mort de son père. Ces symptômes comptent aussi des hallucinations qui sont au moins auditives et peut être visuelles qu’on remarque juste après sa décompensation, lorsqu’il a des mouvements des doigts sur son lit à l’hôpital psychiatrique comme s’il était encore en pleine représentation de piano. Malheureusement, le support étant un film, il nous est impossible d’affirmer que ces hallucinations ont duré au moins deux semaines. Cependant, comme il y a un trou dans le film d’au moins 15 ans, selon nos estimations, entre la décompensation et le réveil à l’hôpital, nous pouvons le supposer. Enfin, la présence d’épisodes thymiques comprenant phases dépressives et phases maniaques, confirment le diagnostic étant donné que nous sommes certains que les perturbations ne sont pas imputables à une prise quelconque de substance. Nous affirmons donc que David souffre d’un trouble schizoaffectif de type bipolaire sans catatonie. Le type bipolaire étant confirmé par le fait que le sujet présente des phases dépressives et maniaques.

Etant donné la sémiologie du sujet, nous avons longuement hésité sur de nombreuses pathologies qui nous avons ensuite écarté au vu de certains éléments qui ne correspondaient pas exactement, parmi lesquelles l’autisme. Bien que David présente certains symptômes de l’autisme comme un caractère restreint et répétitif des intérêts et activités qui tournent autour du piano, il ne faut pas oublier que l’autisme est un trouble du développement et qu’il faut donc que ses symptômes soient présents dès le plus jeune âge. Ce n’est cependant pas le cas de David qui ne souffre de symptômes qu’après sa décompensation, au début de l’âge adulte. L’autisme est donc écarté. Nous nous sommes cependant aussi intéressés à la schizophrénie. Nous avons déjà prouvé que le cas de David répondait au critère A de la schizophrénie. En plus, le sujet voit naitre une difficulté dans ses relations sociales à cause de l’étrangeté de son comportement pour les autres. Durant une longue période, il ne peut plus travailler, ce qui se réduit, pour lui, à ne plus jouer de piano. Malgré ces critères correspondant à la schizophrénie, le sujet présente des troubles de l’humeur sur une longue période, incompatible avec ce diagnostic, de plus, le sujet ne doit pas ses hallucinations ou son comportement à des forces extérieures qui le contraignent d’une manière ou d’une autre. Ces troubles sont plutôt dus à une carence affective de son père. Nous avons également songé à un diagnostic de trouble dépressif caractérisé. Durant la majeure partie de son séjour en hôpital, David montre une humeur dépressive, une diminution marquée de l’intérêt et un ralentissement psychomoteur. En dehors du fait que pour satisfaire le critère A de cette pathologie, il aurait fallu au moins cinq symptômes et que nous n’en comptons que trois, les épisodes maniaques qui gonflent son estime de lui permettent de rejeter le diagnostic de trouble dépressif caractérisé. La dernière pathologie qui a attiré notre attention est le trouble bipolaire, qui correspond bien plus au cas de David que les autres pathologies que nous avons évoquées dans notre diagnostic différentiel. Pour établir ce diagnostic, il nous faut noter des phases maniaques et dépressives, ce qui est le cas, comme nous l’avons déjà spécifié. Nous considérons néanmoins que le trouble schizoaffectif, dans l’exhaustivité de ses symptômes, explique mieux la pathologie de David, avec les troubles thymiques afférents qu’un diagnostic de trouble bipolaire qui serait, à notre sens, incomplet car ne permettant pas d’inclure la totalité de la sémiologie du cas présenté ici.

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