Intelligence Économique

res capitaux intellectuels . Cette vision évolue au cours de la décennie 90 en même temps que les notions de mondialisation et de société de l’information mais aussi de risque informationnel, d’hyper-compétitivité… Il ne s’agit plus de bien protéger ses secrets ou de faire de bonnes fiches sur l’actualité technologique, la concurrence, la législation d’un État, les brevets… ; il faut que toute stratégie économique, qu’elle soit d’État ou d’entreprise, intègre de nouveaux facteurs: les impératifs de l’économie de l’information et de la connaissance, la fragilité du patrimoine informationnel d’une entreprise, mais aussi de ses systèmes d’information, de sa réputation, la dépendance de ses activités à l’égard de l’opinion, des médias, des ONG, des nouvelles exigences (sécuritaires, éthiques, environnementales) de la société civile, les nouveaux rapports de protection et de coopérations entre l’État stratège et ses entreprises les plus sensibles, les facteurs culturels du comportement économique…

Il n’est pas seulement question d’ajouter de l’intelligence à l’économie envisagée comme simple lutte contre la rareté mais de développer une nouvelle intelligence de l’économie dans le jeu de la puissance, de l’influence, du conflit, des valeurs…

C’est ainsi que l’économie contemporaine émerge vers une économie de savoir dont l’information devienne source de richesse et d’avantages concurrentiels. Certes sous l’effet de la mondialisation et de l’explosion des technologies de l’information et de la communication, en particulier de l’Internet, les entreprises sont désormais confrontées à une information surabondante. Comment, dans ce flot d’informations, choisir et trouver rapidement la plus utile et la plus pertinente ?

PARTIE I : QU’EST-CE QUE L’INTELLIGENCE ECONOMIQUE

Le concept d’intelligence économique est d’origine anglo-saxonne. Il est dérivé de « competitive intelligence » ou « business intelligence ». Les premières études sur l’intelligence économique ont été réalisées par les pionniers Anguilar et Keegan.

Mais c’est en 1994, dans le rapport du XIe plan, « Intelligence économique et stratégies d’entreprises », élaboré par la Commission dirigée par Henri Martes, que le concept d’intelligence économique y apparaît véritablement. Les actions de maîtrise de l’intelligence économique répondent au souci de rentabilité. Par conséquent, elles doivent être conduites avec des objectifs spécifiques, des ressources et des produits et services attendus. En général, il y a cinq opérations majeures : l’identification des besoins des utilisateurs, la recherche et la collecte de l’information, le traitement des données, la diffusion et la communication, et enfin l’exploitation et l’utilisation.

I/ Pourquoi l’Intelligence économique ?

Dans le monde d’aujourd’hui, l’environnement est devenu de plus en plus complexe où :

* Les produits se renouvellent de plus en plus vite

* Les technologies envahissent notre quotidien

* Les concurrents et les marchés sont nombreux et éloignés

* Les normes sont complexes et évolutives

* Les marchés sont de plus en plus déréglementés

* Les opinions de plus en plus influentes

Ainsi, sous l’effet de la mondialisation, de l’explosion des technologies de l’information et de la communication, en particulier de l’internet, les entreprises sont désormais confrontées à une information surabondante. Comment dans ce flot d’information choisir et trouver rapidement la plus pertinente.

Face à ces problèmes économiques actuels, il est trop difficile pour qu’un seul personne les appréhendés dans leur globalité, le temps est passé où un stratège peut s’informer tout seul et où la compétitivité des entreprises repose largement sur leur capacité à accéder aux informations qui leur sont nécessaires et à traiter celle-ci de façon efficace en interne, il leur font en effet anticiper sur les marchés à venir, appréhender les de leur concurrents, diffuser correctement les informations en interne et ainsi à même préserver de leur avantages comparatif.

L’intelligence économique est interprétée comme l’art du savoir qui servira non seulement de bien protéger ses secrets, de faire de bonnes fiches sur l’actualité technologique, la concurrence, la législation d’un Etat, les brevets… mais elle permet qu’elle soit l’Etat ou l’entreprise d’intégrer de nouveaux facteurs dans toute stratégie économique : les impératifs de l’économie de l’information et de la connaissance; la fragilité du patrimoine informationnel d’une entreprise mais aussi de ses système d’information ; de sa réputation ; la dépendance de ses activités à l’égard de l’opinion, des médias , les ONG ; des nouvelle exigences (sécurité, éthique, environnementales…)

De cette analyse, il ressort que l’intelligence se pratique à l’échelle mondiale, avec le soutien des services de renseignement de l’Etat et dans une perspective d’intégration des connaissances, des acteurs économiques se concertent en permanence et coordonnent leurs activités, en leur maîtrisant à la protection de l’information stratégiques. Elle a pour triple finalité, la compétitivité du tissu industriel, la sécurité de l’économie, des entreprises et le renforcement du pays.

II- C’est quoi l’intelligence économique :

L’Intelligence Economique est la maitrise de l’information et de la coproduction de connaissance nouvelle, elle est l’art de détecter les menaces et les opportunités, en coordonnant le recueil, le tri, la mémorisation, la validation, l’analyse et la diffusion de l’information utile ou stratégique à ceux qui ont besoin. Elle impliquera une protection adaptée à tous les stades de son élaboration, acquisition, traitement, exploitation et au patrimoine en résultant avec une attention particulière aux prémisses. Pour l’essentiel, l’intelligence économique est un cycle d’information dont la finalité est la production de renseignement stratégique et tactique de haute valeur ajoutée.

De même l’intelligence économique a pour objet de viser les conditions favorables de l’action de l’entreprise dans la société mondialisée de l’information et d’échange, où la compétitivité est forte, elle se fonde sur une combinaison d’actions variées et originales, visant à déceler, provoquer, exploiter des opportunités ou à anticiper et neutraliser les menaces, c’est un levier qui permet à l’entreprise et aux économies de survivre et de se développer, ainsi le recours accru à cette approche est rendu nécessaires par la généralisation de la compétition économique pour la montée en puissance de la concurrence internationale et pour l’extraordinaire opportunités que constitue l’entrée de nos sociétés dans l’ère de l’information, les gagnants seront ceux qui sauront passer d’une simple veille technologique ou concurrentiel à un processus complet de l’intelligence économique.

Polyvalente et globale, l'intelligence économique a pour vocation de prévoir tout ce qui concerne l'environnement proche ou lointain de l'entreprise. Cycle de l'information, elle établit des liens, des "intelligences" entre des informations éclatées dans le temps et dans l'espace. À l'intérieur de l'entreprise, elle découvre et met en relations des compétences méconnues ou délaissées. Elle concourt au patriotisme économique de l'entreprise et participe à sa culture en fédérant sur des projets ou des hypothèses des talents qui s'ignoraient. Elle est un travail d'équipe.

Grâce à la "mémoire" dont elle fait sa première fonction, l'intelligence économique découvre pour chaque question qu'on lui pose les "réseaux" qui compléteront le traitement de l'information ouverte.

Instrument d'analyse adapté à tous les problèmes, elle valide l'information utile et anticipe sur toutes les stratégies possibles. Elle combat la désinformation et tire de chaque échec des "intelligences" qui permettent de préparer l'avenir en repérant des erreurs ou des dysfonctionnements. À l'occasion, elle permet de découvrir des trahisons

Donc l’intelligence économique doit servir à alimenter les décideurs de l’entreprise en information de valeur qui doit reposer essentiellement sur :

* Compréhension des besoins d’un demandeur de l’information (bonne analyse des besoins) ;

* Pertinence et qualité des sources : les sources de mauvaises qualités apportent beaucoup de bruits informationnels ce qui va engendrer un lourd travail d’analyse ;

* Qualité d’analyse qui permet de rendre l’information utilisable pour ceux qui l’on besoin ;

* Diffusion : l’information non diffusée ne sert à rien

* Le passage de l’information - connaissance à l’intelligence économique est lié à l’action c'est-à-dire en intelligence économique l’information ne sert pas à l’action