Intelligence Économique
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CINQUIEME PARTIE : APPROCHE MESOECONOMIQUE DE L'IE Définition et références théoriques Définition Territoire et économie territorialeErreur ! Signet non défini. La nouvelle économie géographique L’intelligence économique territoriale en France : des pratiques expérimentales à la généralisation Pôles de compétitivité et intelligence économique
INTRODUCTION : LA SOCIETE MONDIALE DU RISQUE
Le XXIe siècle est celui de la société mondiale du risque. Nous verrons ce que l’intelligence économique (IE) peut apporter comme éléments de réponse à cette problématique particulière notamment sous l’angle des cindyniques visant à une approche « raisonnée » du danger ou du décodage des signaux faibles par l’intelligence émotionnelle. Dans un environnement marqué par une mondialisation des échanges, les protagonistes doivent faire face à un niveau de risque nouveau. Le dirigeant d’entreprise veille à minimiser ces risques et à identifier et utiliser pour ce faire les outils idoines. Ici, l’intelligence économique apparaît comme un savoir-faire, un état d’esprit car entreprendre implique également et nécessairement de prendre des risques. Parmi l’éventail de ces risques, certains sont de nature macro-économiques (réglementaire, sécuritaire, terroriste…) tandis que d’autres sont plus micro-économiques (commercial, technique, concurrentiel…) sans oublier une dimension méso-économique (territorial, sectoriel, géographique…) et humaine, l’humain constituant en effet à la fois le maillon faible de tout système de sécurité (malveillance, conflit, malversation …), mais aussi en même temps la ressource du système. Le risque est, par définition, la possibilité de survenance d’un dommage résultant d’une exposition à un danger. Si le danger est une situation susceptible d'engendrer des évènements indésirables, le risque lui n’est qu’une mesure du niveau de danger, qui est fonction de la probabilité d'occurrence de l'évènement indésirable et de ses conséquences. Trop souvent, ces deux notions sont confondues. On peut même ajouter la sécurité, qui peut être définie comme l’ensemble des actions destinées à assurer la protection des personnes et de leurs biens contre les dangers, et la sûreté, pouvant se définir comme l’ensemble des mesures à prendre contre la malveillance nécessairement d’origine humaine. En permanente évolution, notre société est celle de la cohésion par la peur entretenue dans les vecteurs d’information (de perdre son emploi, de la maladie, des guerres, du terrorisme, risque environnemental global, alimentaire…). Les moments de communion positive sont rares et souvent associés aux grands évènements sportifs (Coupe du monde de football de 1998). L’avènement contemporain du principe de précaution permet, d’une certaine façon, de répondre à cet état de fait et de rendre les populations moins inquiètes en canalisant leurs peurs. L’énoncé de la loi Barnier de 1995 est éclairant à cet égard : « l'absence de certitudes, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment, ne doit pas retarder l'adoption de mesures effectives et proportionnées visant à prévenir un risque de dommages graves et irréversibles à l'environnement à un coût économiquement acceptable ». C’est ainsi que la suspension du trafic aérien faisant suite à la double éruption du volcan islandais Eyjafjöll, le 20 mars 2010, puis le 14 avril, a immobilisé de très nombreuses personnes souvent à l’étranger. La gestion de cette crise liée à un phénomène naturel a engendré un nombre important de questions relatives à l’application du principe de précaution et à ses conséquences : dédommagement, perte d’emplois, remboursements. Les conditions de la force majeure étaientelles réunies du début à la fin de la crise en question ? Aujourd’hui, même l’alimentation prend des allures de mise en danger avec l’incapacité à maitriser la chaîne et à comprendre les messages cachés derrière des méthodes de production industrielles dérivantes. Si le bio semble s’imposer
comme une alternative, une fois encore l’information n’est pas claire. Des substances polluantes et toxiques sont disséminées dans l'air, l'eau et les produits alimentaires et à grands renforts d’émissions télévisées spectaculaires, le consommateur est plongé dans la perplexité. Pour ces raisons, la gestion du risque est devenue l’un des enjeux majeurs de notre société contemporaine. Trois temps permettent de guider la démarche à l’aide de concepts récents qui fournissent non pas des solutions universelles, mais des clés supplémentaires pour décoder la réalité, et utiliser une grille de lecture susceptible d’apporter une meilleure compréhension des situations : Les Cindyniques ou sciences du danger (1987), l’intelligence émotionnelle (1990) et la gouvernance du risque (prévention, acceptation, réduction). LES CINDYNIQUES OU SCIENCES DU DANGER Les cindyniques, communément appelées « sciences du danger » ont fait irruption à l’occasion d’un colloque tenu à la Sorbonne en 1987 puis ont été théorisées dans l’ouvrage de référence de G-Y. Kervern, Éléments fondamentaux des cindyniques en 1995. Les Cindyniques sont la mise en équation du risque pour mieux faire face au danger et être en mesure de répondre à quatre questions essentielles : Comment peut-on qualifier le risque, le mesurer, en évaluer les conséquences probables pour mieux en contourner les effets négatifs ? Les cindyniques pour faire face au danger (du grec κίνδυνος / kíndunos, danger) Risque = Menaces x Vulnérabilités x p Les cindyniques permettent de faire face, non pas de manière théorique, mais concrètement au quotidien à des périodes de stress intense, à un certain nombre de situations présentant un danger réel. Une crise est le fruit de la désorganisation des parties prenantes à une situation et engendre souvent une forme d’incapacité à réagir, s’y préparer permet de ne pas se laisser submerger par ses émotions, lors de la survenance de l’évènement. G-Y. Kerven était à l’origine de la conceptualisation de cette notion que certains vont jusqu’à décrire comme « une science du danger ». Infatigable chercheur de sens dans son existence, il s'est intéressé au risque industriel et plus spécifiquement aux risques majeurs. Selon son approche, pour améliorer la lisibilité d’une opération, il convient d’en décomposer les phases en séquences clairement identifiées pour chaque aspect de la mission ou du projet à remplir (accès, présence, briefing, débriefing, communication, transport, opération, logistique, présentation et bilan. La rigueur comportementale dans l'accomplissement de ces tâches est un point central des cindyniques qui peut préserver nombre de situations. Le contenu technique dépend du contexte mais l’esprit qui guide la méthode sera identique : dérouler un scénario pour mettre à nu les évènements non souhaités (ENS) possibles et notamment en utilisant les retours d’expérience (Rex ou Retex). Les plus grands professionnels peuvent être déstabilisés face à un problème non envisagé, c’est bien sûr aussi une question de maîtrise et de sang-froid. De manière pratique, cela se matérialise par l’utilisation de procédés simples, que nous pouvons désigner par les fondamentaux, comme le STAR système qui consiste à prendre une feuille de papier et à y inscrire cet acronyme pour : Situation Tâche Action Résultat et de renseigner chacune des cases pour chacune des phases du projet. Il est possible de doubler cela par l’utilisation de code couleurs pour rendre plus graphique la progression vers le but à
atteindre. La répétition de tout élément de sécurité à l’intérieur d’un cadre temporel précis permet de limiter l’effet de panique accompagnant la crise et annihilant les moyens humains. Aujourd’hui, ce plan ou schéma heuristique est réalisable informatiquement permettant de regrouper sur un support unique l’ensemble des données d’une même situation. Il en ressort une cartographie ou « Mind-mapping » selon les anglo-saxons. Ces derniers utilisent également la technique de codage des priorités en couleurs (« Trafic light System ») dont on retrouve le principe simplifié dans nos maternelles sous formes de gommettes : vert acquis, orange en cours d’acquisition et rouge non acquis. Evidemment, au milieu d’une situation de stress, il est peu aisé de déployer ses cartes en couleurs remplie de gommettes mais avoir posé sur le papier (ou l’écran aujourd’hui) ces éléments avant de rentrer dans l’action peut éviter, le moment venu, de perdre ses moyens. L'analyse des risques repose essentiellement sur deux paramètres : l'identification des causes du risque et la détermination du niveau de risque. Cela revient souvent à parler de la « dangerosité » d’une situation. La mise en équation du risque se fait de bas en haut selon cinq axes : à gauche les faits et les modèles et à droite valeurs et règles pour finalement parvenir aux objectifs recherchés au centre. Apparait alors le postulat vérifié de nombreuses fois que les crises arrivent lorsqu'un certain nombre de déficits générateurs de danger sont présents. On parle d’arbres de défaillances issues d’une désorganisation des parties prenantes face à une situation et l’enchaînement de facteurs à l’origine de la crise. En remplissant cette matrice à partir des retours d’expérience pour une situation donnée, il est possible d’identifier
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