Le Travail Des Enfants

est dans la zone Asie Pacifique que se trouvent le plus d’enfants au travail. En Inde, les estimations varient entre 16 millions d'enfants entre 5 et 14 ans (d'après les ONG locales) et 150 millions d'enfants actifs de moins de 18 ans. La Banque mondiale retient une valeur de 40 millions et l'Unicef 60 millions. En termes de proportions, c'est l'Afrique sub-saharienne qui montre les taux les plus élevés, souvent liés à la pauvreté du pays: le Niger et le Sierra Leone affichent des taux de près de 70 % d’enfants au travail tandis que le Mali ou le Burundi approchent les 50 %. Le Proche et le Moyen-Orient ne sont pas épargnés, notamment en Irak suite à l’embargo et à la guerre de 2003 ou dans les territoires palestiniens occupés. En Amérique latine, le phénomène concerne près d’un enfant sur six.

B. Différents secteurs d’activité

Le travail des enfants peut revêtir plusieurs formes classées en différentes catégories, aucune n’étant propre à une région du monde en particulier.

1. Les petits ouvriers agricoles

Les enfants sont omniprésents dans l'économie rurale des pays pauvres ou en voie de développement. Ce secteur est le plus important parmi les différents secteurs d'activité, il regroupe en moyenne entre 70 et 80% de la population enfantine active. Depuis la garde du bétail jusqu’aux récoltes (fleurs, fruits, café, etc.), au maniement de machines ou à l’utilisation de drapeaux pour guider les avions qui dispersent des pesticides. Ils travaillent de longues heures, doivent fournir de gros efforts physiques souvent par des températures extrêmes et utilisent des outils coupants dangereux, des pesticides toxiques, tout en étant exposés à des bruits intenses et des poussières nocives.

Il existe deux types d'exploitation agricole :

- L'exploitation familiale peut paraître bénigne, mais peut souvent causer des efforts destructeurs aux corps des enfants en pleine croissance, et l'éloignement de l'école.

- Les vastes exploitations dites « l'exploitation commerciale », quand à elle, elle offre un certain rendement aux travailleurs, mais celui-ci est si faible qu'il ne peut pas justifier les efforts fournis par les enfants dans les cultures maraîchères, arboricoles, légumineuses, fruitières et vivrières.

2. Les petits ouvriers industriels

On trouve de nombreux enfants, souvent extrêmement jeunes, dans toutes les industries dites extractives. Ces activités concernent essentiellement les mines de charbon, d'étain, de cuivre, de gypse, d'or et de diamant. Ils sont au moins un million, âgés de 5 à 17 ans, à s’échiner dans les mines et les carrières. L’Afrique, compte tenu de la richesse de son sous-sol, est fortement concernée par ce travail qui est dangereux et éprouvant pour les enfants à qui l’on demande les mêmes efforts qu’aux adultes. Parfois à plus de 3000 mètres sous terre, ils charrient d'énormes sacs de minerais qu'ils récoltent à la force de leurs bras. Les nombreux hématomes que l'ont voit sur le corps de ces enfants sont causés par des frottements et des chutes de pierres. Environ 15 000 enfants perdent la vie chaque année dans des éboulements survenus pendant leur travail.

3. Les enfants soldats

300 000 enfants dans 44 pays de la planète, dont certains n'ont pas plus de 8 ans, participent directement aux conflits. Ils sont soldats et contraints de travailler. Ils ont appris à tuer et à torturer. Si leur nombre global reste stable, les pays ayant recours aux services de ces jeunes sont eux de plus en plus nombreux. Chair à canon dans les conflits armés, les enfants-soldats sont aussi démineurs, espions, porteurs, esclaves sexuels, gardiens des exploitations de pétrole ou de diamants.

Dans certains pays, en Afrique en particulier, des enfants, le plus souvent orphelins ou séparés de leur famille, sont enrôlés de force dans l'armée ou dans des bandes qui luttent contre les gouvernements au pouvoir. En Angola, par exemple, ils étaient ainsi 3000 à avoir reçu, dès l'âge de 10 ans, un uniforme, des bottes et une mitraillette. Placés en première ligne lors des attaques, mais souvent livrés à eux-mêmes lors des replis, ces garçons ont participé à plusieurs batailles, ont connu la faim et la peur et se souviennent d'avoir tué des soldats ennemis pour se défendre. Beaucoup d'entre eux sont morts. Les enfants-soldats sont aujourd'hui moins nombreux au Proche-Orient ou en Amérique latine, en raison de la réduction du nombre des conflits. Ils seraient 120 000 dans les différentes guerres d'Afrique, et combattent aussi dans les rébellions des Philippines, de Papouasie-Nouvelle Guinée, et les conflits de la République du Congo, du Darfour et de Colombie.

Les enfants-soldats sont fréquemment drogués pour devenir insensibles à la peur et à la violence.

Leurs motivations sont la recherche d'un moyen de survie dans des régions souvent dévastées. De nombreuses filles doivent s'engager pour échapper aux abus sexuels, bien que leurs conditions de vie ne soient pas forcément meilleures en tant que soldat. La proportion de fille serait d'environ 40%. Les enfants sont « impressionnables, sensibles à l'autorité, moins portés à réclamer leur solde que les adultes » ; cela motive les recruteurs.

4. Le travail en servitude

La servitude pour dette est un système en vigueur surtout en Inde : des parents endettés cèdent l'enfant moyennant argent, et c'est le travail de l'enfant qui est censé rembourser la dette. Leur travail n’est toutefois pas toujours rémunéré, mais quand il l’est, les gages sont si maigres qu’ils ne suffisent jamais à rembourser la dette.

D’autant plus que l'employeur retient sur ce salaire les frais de nourriture, de logement, les amendes infligées en cas de faute, etc.

L’enfant devient un esclave, corvéable à merci, soumis à des conditions de travail inhumaines dans les chantiers de construction, des briqueteries, des ateliers de tapis ou dans les champs.

5. Les enfants et le spectacle

Partout dans le monde, des enfants en bas-âge participent à des spectacles, danses, musiques ou numéros de cirque plus ou moins dangereux. En Asie et en Afrique, on peut les voir accomplir des tours de force périlleux ou des exercices de dislocation

6. Les métiers des rues

On estime que 100 millions d’enfants vivent et/ou travaillent dans la rue afin d'assurer leur survie ou celle de leur famille. Ils cirent les chaussures, lavent et gardent les voitures, portent des colis, vendent des fleurs, ramassent les objets recyclables et trouvent une multitude d'autres manières ingénieuses de gagner un peu d'argent.

7. Les enfants esclaves

a. la prostitution

L’exploitation sexuelle des enfants par le biais de la prostitution existe depuis longtemps et s’étend à l’échelle mondiale. Dans certains pays, elle a existé pendant des siècles, enracinée dans des pratiques historiques et culturelles.

Actuellement, la très grande majorité des enfants prostitués se trouvent dans les pays du tiers monde tels que l’Asie du Sud Est, les grandes villes d'Amérique Latine, l’Afrique et le Moyen Orient. Selon l'OIT, 1,8 millions d'enfants sont impliqués dans l'exploitation sexuelle, la plupart ont entre 15 et 17 ans. Les formes de ce travail sont diverses: pornographie juvénile, prostitution, trafic sexuel. 98% des enfants concernés sont des filles.

Les enfants prostitués sont exposés aux maladies sexuellement transmissibles, aux grossesses non désirées, aux drogues. Ils souffrent également des stigmatisations dans le reste de la société.

La pornographie enfantine répond à une demande entretenue par de fausses idées (avoir une relation sexuelle avec un enfant entretiendrait la virilité) et la crainte du sida (les enfants sont supposés être moins contaminés que les adultes, suppositions souvent fausses).

b. le travail domestique

Les enfants domestiques sont les plus vulnérables, les plus exploités et les plus difficiles aussi à protéger car ils sont le plus souvent cachés et donc « invisibles ». Estimés à plusieurs millions, en grande majorité des filles, ils sont souvent très mal payés, voire pas du tout, et leurs conditions