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Lettre Aux Actionnaires Dannone

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7%. Nous devons bien sûr être prudents : la base de comparaison avec le premier trimestre difficile de l’année dernière nous est favorable. Mais même en lissant ces données, la dynamique de croissance est bien là et elle se renforce. Alors, à quoi tient cette dynamique ? Je pense que c’est important de le comprendre pour transformer définitivement l’essai en 2010, mais aussi pour construire les dix à vingt prochaines années. Cette dynamique tient à deux choses : nous avons la stratégie appropriée, et nous l’avons exécutée rapidement et avec détermination. Dès la fin 2008, nous avons décidé que l’important dans une période de crise était de soutenir la demande pour nos produits, de faire en sorte que nos

Positions mondiales des activités de Danone à fin 2009 :

mondial des produits laitiers frais ; n° 2 mondial des eaux en bouteille ; n° 2 mondial et n° 1 en europe et en Asie de la nutrition infantile ; n° 1 européen de la nutrition médicale.

n°1

intervention de Franck riboud

«En nous focalisant sur les volumes et la part de marché nous renforçons nos positions et créons une dynamique de développement.»

consommateurs fidèles continuent de consommer des produits Danone malgré les tensions sur le pouvoir d’achat ou qu’ils en consomment même plus. Et bien sûr d’en conquérir de nouveaux. Le meilleur indicateur de bonne santé en temps de crise est le volume, sans oublier pour autant le chiffre d’affaires, la marge ou le cash. nos résultats démontrent aujourd’hui que cette volonté de conquête du consommateur était la bonne attitude. Non seulement pour nos résultats financiers, mais aussi pour maintenir l’emploi, ce qui me paraît faire partie des responsabilités d’une entreprise. Avoir une stratégie adaptée au contexte est un préalable essentiel mais inutile si vous n’êtes pas en mesure de l’exécuter vite et correctement. Plus vite et plus correctement que vos concurrents… La stratégie volumes n’est pas une stratégie compliquée à élaborer. Mais elle est très sophistiquée à mettre en œuvre. Faire repartir les volumes, c’est manipuler une équation complexe avec des variables multiples : prix, communication, innovation… Si l’on veut baisser les prix, comment trouver le bon niveau de baisse ? Celui qui augmentera suffisamment la demande pour générer des volumes additionnels et donc ne pas peser sur la rentabilité. Cela réclame de l’expertise, de la rigueur, beaucoup d’énergie, de travail, de capacité de remise en question. et du courage. Quand vous êtes directeur général de Danone Mexique, que vous appliquez cette stratégie et que vous décidez de baisser le prix d’un produit de 25%, c’est un très gros pari. En l’occurrence, c’est un pari gagnant puisque les volumes de produits concernés ont progressé de 40%, mais c’est un pari qui réclame de l’engagement et du courage. Si j’insiste sur ce point très opérationnel – mais qui fait notre différence –,

02 lettre Aux ACtionnAires ÉTÉ 2010

Chiffre d’affaires* du groupe et par pôle, 1er trimestre 2010

• GrouPe 3 978 M€

c’est parce que rien ne se serait passé s’il n’y avait pas eu chez Danone ce niveau d’engagement de chacun. Le fait que tout le monde ait mis la main dans le moteur. C’est un lieu commun mais par gros temps, encore plus que d’habitude, ce qui fait la différence, c’est l’engagement de l’équipage. et je peux vous dire que vous avez un équipage incroyablement engagé, compétiteur et déterminé. Et je considère que c’est l’un de mes rôles essentiels que de veiller à entretenir et à développer cette culture et cette forme de management. Cela pour traverser la crise et, bien au-delà, pour assurer le futur de Danone. C’est ce qui est important dans ce que nous sommes en train de mettre en place. Nous allons continuer à être très agressifs quant à notre compétitivité et, bien sûr, extrêmement focalisés sur notre efficacité globale. En nous focalisant sur les volumes et la part de marché, nous renforçons nos positions et créons une dynamique de développement. En procédant à une augmentation de capital de 3 milliards d’euros en juin 2009, nous avons solidifié la structure financière de ce groupe et nous nous sommes donné la flexibilité de pouvoir saisir des opportunités de croissance externes. C’est aussi cela assurer le futur de l’entreprise : être capable de continuer à investir massivement. Investir en publicité sur nos marques (nos investissements publicitaires n’ont pas baissé malgré la crise), investir sur les hommes en accélérant l’effort de formation, investir dans la R&D, investir pour ouvrir de nouveaux marchés. Nous avons des perspectives et des opportunités quasiment partout, que ce soit en termes de pays, de produits ou de nouvelles déclinaisons de produits tels que les fruits. Nous les saisirons sans précipitation mais avec détermination.

+ 7,0%** + 10,8%** en volumes

• PAr PÔle eaux nutrition Médicale

242 M€ + 9,3%**

620 M€ + 2,3%**

nutrition infantile Produits laitiers 797 M€ Frais + 8,5%**

2 319 M€ + 7,6%**

* En données comparables = à périmètre et taux de change constants. ** Par rapport au T1 2009.

intervention de Franck riboud

«Investir dans le sociétal, c’est d’abord investir dans le futur de Danone.»

Construire l’avenir, ce n’est pas seulement faire grandir l’entreprise. C’est aussi travailler à assurer sa pérennité sur le long terme. Et c’est le sens de nos grands projets sociétaux. Là encore, ne nous trompons pas : investir dans le sociétal n’a pas juste pour objectif de faire de l’image ou de soigner notre réputation. Ce n’est pas non plus faire de la philanthropie, même si cela sert l’intérêt général. C’est d’abord investir dans le futur de Danone. Quand nous investissons pour réduire volontairement nos émissions (directes ou indirectes) de CO2 de 30% en cinq ans, nous n’adoptons pas seulement un comportement responsable et vertueux. Nous générons des économies importantes pour Danone. Nous anticipons des contraintes réglementaires ou fiscales qui s’imposeront tôt ou tard. Nous nous mettons en phase avec une aspiration croissante de la société et des consommateurs. Planter 36 millions de palétuviers au Sénégal en 2009 – 60 millions en 2010, peut-être 80 en 2011 – pour permettre à Evian, première eau minérale au monde, de devenir également la première eau en bouteille neutre en carbone, c’est bien prendre une longueur d’avance. Mais encore plus important pour notre avenir, le frottement que nos managers ont à travers ces opérations leur donne l’ouverture d’esprit qu’il sera indispensable d’avoir dans le futur pour continuer à construire ce groupe avec toujours le même professionnalisme, la même rigueur, mais aussi la créativité et l’inventivité nécessaires à notre réussite. Ce qui est vrai avec l’environnement l’est aussi dans d’autres domaines sociétaux. Quand, l’an dernier, nous avons créé avec votre soutien un fonds de 100 millions d’euros pour favoriser le développement économique et social dans les territoires où Danone opère, nous l’avons fait parce que nous étions convaincus que prendre soin de notre «écosystème» était une manière de nous rendre plus solides dans la durée. Quelques mois après sa mise en place, le fonds a déjà financé deux projets : l’un en France pour contribuer à réinsérer des jeunes en leur confiant la distribution des produits Danone dans les petits commerces de proximité ; l’autre en Ukraine pour aider de petits éleveurs laitiers à s’organiser, se moderniser et se professionnaliser. Six autres projets d’intérêt général seront financés dans les mois à venir en Indonésie, en Egypte, au Mexique, en Turquie ou en Normandie. Trente autres sont en attente d’examen. C’est bien là une démarche qui est en résonance avec les grands enjeux économiques et sociaux d’aujourd’hui et de demain. et nous sommes là dans l’action, pas dans l’image. Ce faisant, on rend Danone plus utile, et on continue de donner du sens à tous ceux qui participent à sa construction. Je vous affirme que la qualité de nos résultats et leur pérennité trouvent aussi leurs origines dans ces démarches. Dans le même ordre d’idées, contribuer à développer des entreprises sociales – danone.communities avec Muhammad Yunus notamment – fondées sur un modèle différent, c’est contribuer au développement économique et social de territoires et de populations en grande difficulté. Mais Danone n’est pas une ONG. Soutenir Grameen Danone au Bangladesh, La laiterie du Berger au Sénégal, l’organisation 1 001 Fontaines au Cambodge nous apporte aussi un bénéfice concret. Ce sont des expériences qui nous inspirent, qui nous apprennent à travailler autrement, qui nous aident à comprendre les besoins de consommateurs dont nous ne savions rien.

CoMMentAires

Danone qualifie de solide le début d’année et confirme ses objectifs pour l’année, d’autant

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