Mémoire, formation en soins infirmier
Dissertation : Mémoire, formation en soins infirmier. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar sassoudou • 26 Août 2017 • Dissertation • 6 376 Mots (26 Pages) • 1 284 Vues
INTRODUCTION
Dans le cadre de notre formation en soins infirmiers, il nous est demandé de réaliser un travail de fin d’études. Il a pour objectif de nous initier à la recherche en soins infirmiers, de développer notre questionnement et notre analyse.
Actuellement étudiante en troisième année des études en soins infirmiers, j’ai effectué plusieurs stages lors de ma formation où j’ai vécu un certain nombre de situations qui m’ont interpellées. Néanmoins pour le mémoire de fin d’étude j’ai décidé de m’arrêter sur une situation où je me suis sentie démunie face à la barrière de la langue.
Nous devions dans un premier temps retranscrire la situation d’appel puis dans un deuxième temps rédiger la note de recherche qui est la première étape du mémoire de fin d’étude. L’intérêt de ce travail pour moi est de mener un travail de recherche pour répondre à un questionnement découlant de cette situation qui m’a interpellé.
En premier lieu, je présenterai ma situation d’appel, j’expliquerai aussi l’intérêt de mon sujet, puis je ferai apparaitre mon questionnement, auquel j’aurai répondu en le mettant en lien avec des référents conceptuels, théoriques et législatifs.
Nous allons tout d’abord définir pourquoi la communication est importante pour les soins, en quoi celle-ci est entravée lorsque le patient et le soignant ne parlent pas la même langue et quelles en sont conséquences.
Mon thème de mémoire de fin d’études sera plus d’avantage orienté sur le soin relationnel, et notamment sur la manière d’entrer en communication avec une personne présentant une barrière de la langue.
SITUATION D’APPEL
J’ai effectué mon stage de dix semaines lors du semestre 4 dans un service de soins de suite et de réadaptation.
La situation concerne Mme S. d'origine haïtienne qui est âgée de 65 ans. Elle parle très peu le français, dans le service c’est la seule patiente parlant le créole haïtien, le personnel a du mal à communiquer avec elle, mais il y a deux étudiantes en soins infirmiers (ESI) qui arrivent à avoir des échanges avec la patiente. Ceux-ci restent néanmoins assez limités. Etant d’origine martiniquaise, je parle le créole martiniquais mais il existe des similitudes entre les deux langues. Il n’y a pas d’interprète professionnel dans le service, s’il y a besoin d’éclaircir des propos avec Mme S., l’équipe fait appel à la famille lors de leurs rares visites.
La situation s’est déroulée dans le service un après-midi. J’étais dans la chambre d’une patiente en train d’effectuer un change. Lorsque j’en sors, j’entends des gémissements dans la chambre de Mme S., l’aide-soignante me dit alors qu’elle a essayé de parler à la patiente mais, celle-ci est dans un tel état de panique qu’elle ne s’exprime que dans sa langue. La patiente refuse de prendre son traitement, s’exprime qu’en créole pour expliquer à l’infirmière la cause de son refus. Je lui dis alors que je vais essayer d’aller parler à Mme S. afin de savoir ce qui l’a mis dans cet état. Arrivée dans la chambre je m’approche et m’installe à côté de Mme S. avec sa permission. Elle me tourne le dos au début, puis me fait face, elle continue à pleurer et ne dis rien. Ensuite je lui demande la raison de ses pleurs. Elle me fait comprendre que les soignants ne lui donnent pas d’informations sur sa situation. La patiente s’interroge sur les raisons et la durée de son hospitalisation dans le service et sur l’absence de ses enfants. J’essaye alors de répondre à ses interrogations mais je me rends compte que je ne me peux pas lui apporter satisfaction car il y a certains de ses propos qui restent incompréhensifs pour moi. Les seuls moyens que je trouve pour essayer de la comprendre sont de faire des gestes ou encore d’interpréter ses propos. Je me sentais inutile face à la détresse de cette femme car je n’ai pas réussi à me faire comprendre.
Je me demande alors comment la communication avec le patient peut modifier la relation soignant-soigné et qu’est ce qui peut être mis en place avec l’accord du patient pour pallier aux difficultés de communication.
Cette situation m’a interpellée car dans mon bassin de vie actuel je ne cesse de rencontrer des situations similaires et je ne sais pas toujours quelles attitudes adopter face à un patient qui ne parle pas la même langue que moi, alors que je dois répondre à ses besoins de façon optimale. Je pense que la barrière de la langue est un sujet d’actualité car il existe une multitude de cultures dans le monde et malheureusement, une seule personne ne peut pas toutes les avoir.
C’est pour cela qu’à travers ce travail, je veux essayer de répondre à mes différentes interrogations pour pouvoir connaitre les solutions qu’il peut exister pour aller au-delà de la barrière de la langue et ainsi devenir une soignante qui pourra accueillir n’importe quel patient dans un service.
Ce sujet amène un questionnement qui balaye les quatre champs en soins infirmiers. Comment réagir face à un patient en détresse ?
Que faire face au refus du patient ? Quels sont les droits du patient ? Qu’est ce que le consentement ?
Comment communiquer avec un patient de langue étrangère ? Pourquoi est-ce important de communiquer avec le patient ?
Quand interviennent les interprètes ? Comment et qui doit les contacter ? La famille peut-elle toujours intervenir pour servir d’interprète au vu du secret professionnel?
Qu’y a-t-il dans les textes en lien avec le rôle de l’infirmière ?
Qu’est ce que la culture et pourquoi doit-on prendre en compte celle de la personne ? Il y t-il des formations pour cela à l’attention des soignants ?
Quels sont les chiffres par rapport à ce genre de situation (épidémiologie)?
Ma question de départ sera la suivante :
En quoi la barrière de la langue peut elle être une difficulté pour l'infirmière dans sa prise en charge du patient ?
Afin d’apporter des réponses à ces questionnement, je vais développer ci-après mon cadre conceptuel.
- LE PATIENT ETRANGER
Tout individu peut tomber malade, indépendamment de son âge, de son origine, de son sexe, de son statut professionnel, social ou administratif. Les structures de santé accueillent de nombreux patients en permanence.
Les soignants sont donc confronté à une multitude de culture religion en en l’occurrence au langage différent, c’est pour ça il semble intéressant de comprendre qui sont ces individus
- Les étrangers
La France a accueilli et accueille de nombreux étrangers venant de toutes les régions de la planète. Les professionnels, au sein des institutions médicales par exemple sont souvent confrontés à ces immigrés. Il y a une dizaine d’années encore ils venaient le plus en majorité de pays anciennement colonisés (Maghreb, Afrique Noire). Aujourd’hui, les étrangers qui viennent en France ne parlent absolument pas le français.
La prise en charge de ce fait se complexifie. Les professionnels ne comprenant pas toujours leurs comportements ou leurs attitudes se sentent impuissants face à ces nouveaux patients. De ce fait, les personnes ne se comprennent pas toujours et cela peut créer de nombreux malentendus.
- Epidémiologie
Après avoir doublé entre 1946 et 1975, le nombre d’immigrés a ensuite progressé de façon très modérée, mais leur part dans la population est restée stable.
Pour l’ensemble des hôpitaux parisiens, les patients étrangers représentent environ 1,2% du total, dont près de 40% viennent d’Europe.
En 2010, la France accueille, selon la définition internationale des Nations Unies (« personne née dans un autre pays que celui où elle réside »), 7,2 millions d’immigrés soit 11,1 % de la population dont 5,1 millions (7,8 %) nés hors de l'Union européenne. Elle se classe au sixième rang mondial, derrière les États-Unis (42,8 millions), la Russie (12,3), l'Allemagne (9,8), l'Arabie Saoudite (7,3), le Canada (7,2) mais elle devance en revanche le Royaume-uni (7,0), l'Espagne (6,4) et l'Italie (4,8)1. La France est également l'un des pays de l'Union européenne qui compte proportionnellement le plus de personnes issues de l'immigration (1re et 2e générations) parmi les personnes âgées de 25 à 54 ans avec 13,1 % d'immigrés et 13,5 % d'enfants d'au moins un immigré, soit un total de 26,6 %, devant notamment le Royaume-uni (24,4 %), les Pays-bas (23,5 %), la Belgique (22,9 %), l'Allemagne (21,9 %) et l'Espagne (20,2 %) 2.
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