Présence Du Registre Tragique Dans La Tirade d'Hernani Acte 3 Scène 4

moureux d’Hernani. En effet, plusieurs procédés nous montrent qu’il se dévalorise pour que Dona Sol le laisse partir plus facilement, il se sacrifie pour elle. Premièrement, le parallélisme du vers 983 « Dona Sol, prend le duc, prend l’enfer, prend le roi ! » insiste sur le fait que pour notre héros, tout est mieux que lui, il ne faut absolument pas qu’elle le choisisse. C’est aussi le message de l’hyperbole « Tout ce qui n’est pas moi est mieux que moi » (v.984). De plus, avec l’injonction « par pitié pour toi, fuis ! » (v. 989) il nous fait remarquer une fois de plus qu’il veut qu’elle le quitte, ce sacrifice est vital. Cette idée se retrouve dans la phrase au vers 1002 « Malheur à qui me touche » ou encore au vers 1004, « sans le vouloir, je te ferais du mal ». La diérèse sur le mot contagion dans la phrase « fuis ma contagion » (v. 987) insiste encore sur la nécessité de leur séparation. Ensuite, la présence d’une ponctuation forte et expressive accentue la force des sentiments et la volonté d’Hernani. Une anaphore « Oh » est présente à plusieurs endroits du texte. Elle sert à insister sur le désir du héros de voir sa bien-aimée le quitter. Les verbes, quant à eux, sont à l’impératif. Il donne donc des ordres, signe qu’il a déjà réfléchi à propos de son choix, il est déterminé. Enfin, on retrouve la présence de la couleur rouge à la fin de la tirade avec les mots « flamme ; sang ; rouge » au vers 1000. Cette couleur symbolise la passion, l’amour, le sang, ce qui peut renvoyer à un sacrifice effectué par amour. C’est le cas ici. Ce rouge contraste avec « l’abîme […] profond » (v. 999) vers lequel le héros marche, et qui est probablement noir et sombre.

Tout cela prouve donc la présence du registre tragique dans cette tirade d’Hernani. En effet on retrouve de nombreuses idées caractéristiques de ce registre comme celles de l’impuissance, de la fatalité et de la malédiction. On observe aussi le sacrifice amoureux d’Hernani.