Relation Maître Élève Dans Tlmdm

quoi qu'il leur avait appris « dès l'âge le plus tendre, les notes et les clés », les préparant ainsi à apprendre comment faire de la musique plus tard. Toinette, après maintes et maintes crises de jalousie, réussit à faire flancher son père qui, à l'occasion des pâques, lui offrit une viole de sa taille afin de lui apprendre à en jouer dans le chapitre III, même si dans le film il est dit que Madeleine ne put apprendre à jouer de la viole que lorsqu'elle « mit pour la première fois du linge entre ses jambes ».

c) Concert à trois violes des Saintes Colombe :

Cet apprentissage mène indéniablement aux concerts à trois violes des Sainte Colombe qui se déroulaient dans le voisinage et qui ont eu de plus en plus de renommée : « Très vite les concerts à trois violes des Sainte Colombe furent renommés. Les jeunes seigneurs ou les fils de la bourgeoisie auxquels Monsieur de Sainte Colombe enseignait la manière de jouer de la viole prétendirent y assister.[...] ». dans le chapitre III, qui développe bien l'idée que Sainte Colombe est un maître dans son domaine, et que même par ses présentations il arrive à enseigner la beauté de la musique aux autres. Ces concerts sont aussi le fruit de l'apprentissage de Madeleine et de Toinette, même si Toinette a néanmoins moins de talent que sa soeur, ce qui se voit tout particulièrement dans le film lorsqu'elle s'arrête de jouer pour admirer Madeleine et Monsieur de Sainte Colombe qui sont dans une certaine harmonie tous les deux.

II-Madeleine et Marin Marais

a) Apprentissage de la viole :

Après le refus de Monsieur de Sainte Colombe, Madeleine propose à Marin Marais de lui apprendre tout ce que son père lui a appris, et elle le fait uniquement par son amour pour lui : « Je vous enseignerai tout ce que mon père m'a appris. ». dans le chapitre XIII. Dans le chapitre XIV encore, on découvre ce que Madeleine apprend à Marin Marais en cachette de son père : « Madeleine lui montrait sur sa viole tous les tours que son père lui avait enseignés. Debout devant lui, elle les lui faisait répéter [...] disposant le coude et le haut du bras droit, pour l'archet. ». Ce qui est une relation privilégiée d'autant plus qu'elle est cachée, mais ce n'est pas l'unique relation que partagent Marin et Madeleine. Les scènes dans le film sont cadrées et appuyées de manière à montrer la proximité entre les personnages, et leur gêne d'être aussi proche, et ce pour les deux personnages.

b) La cabane de Monsieur de Sainte Colombe :

Madeleine aide également Marin à se glisser sous la cabane de son père afin d'y écouter les morceaux mis au point par le musicien : « Ils se musaient parfois sous la cabane de Sainte Colombe pour entendre quels ornements il en était venu, comment progressait son jeu, à quels accords ses préférences allaient désormais. » dans le chapitre XIV. C'est à dire que même si Madeleine est celle qui apprend la viole à Marin Marais, la référence qui surpasse tout est quand même Monsieur de Sainte Colombe qui transmet son savoir tantôt par Madeleine à son insu, tantôt directement sans qu'il ne le sache non plus. Dans le film cependant, on ne voit pas Marin Marais se faire chasser par Monsieur de Sainte Colonbe, on ne fait qu'assister à la suite c'est à dire le moment où ils ont une conversation calme dans le jardin.

c) Relation amoureuse :

Une autre relation de maître à élève aussi, même si c'est plutôt une relation dont chacun est le maître et chacun est l'élève, c'est durant la découverte amoureuse entre Madeleine et Marin Marais. La découverte du corps de l'autre est perçu comme un apprentissage comme les autres : « ils se touchèrent et ils sursautèrent. Puis ils étreignirent leurs mains, avancèrent leurs ventres, avancèrent leurs lèvres. Ils s'embrassèrent. » chapitre XIII. Ce qui montre une découverte progressive de l'autre, d'autant plus que pour le couple c'est la première fois qu'ils ont un contact aussi proche avec quelqu'un de l'autre sexe. Pour tous deux c'est une relations physique, bien que pour Madeleine il semble y avoir bien plus de sentiments que de la part de Marin Marais. Dans le film, les gestes entre Marin Marais et Madeleine sont bien plus évident, ainsi leur relation physique est vu bien plus dans la continuité, alors que dans le livre ce n'est mentionné que quelque fois, sporadiquement, juste pour remettre les choses dans leur contexte car ce n'est pas un élément primordial.

III- Monsieur de Sainte Colombe et Marin Marais

a) Représentation du fils qu'il n'a pas :

On peut voir finalement dans la relation du maître à élève entre Monsieur de Sainte Colombe et Marin Marais comme une relation père-fils qui, à défaut de se valoir par le sang, se vaut par la musique. Marin Marais serait donc vu comme le fils que Sainte Colombe n'a pas eu la chance d'avoir, car il n'a eu que des filles, et dans la société de l'époque transmettre son savoir de père en fils est quelque chose de très important. Le fait que Sainte Colombe refuse tout d'abord d'enseigner à Marin Marais ouvre ce périple de réflexion où Marin Marais doit faire son chemin avant d'être apte à comprendre ce que Sainte Colombe voit en la musique : « vous vivrez entouré de musique mais vous ne serez pas musicien » dans le chapitre X. Ce qui frustre terriblement Marin Marais car il ne comprend pas le refus de son maître, mais au final c'est quand même lui qui se verra hériter de la musique de Sainte Colombe : « Je vais vous confier un ou deux arias capables de réveiller les morts. », « Je vais vous faire entendre les Pleurs et la Barque de Charon. Je vais vous faire entendre l'entièreté du Tombeau des Regrets. Je n'ai encore trouvé, parmi mes élèves, aucune oreille pour les entendre. ». Marin Marais est donc un élève privilégié, celui qui va hériter de l'art musical de Sainte Colombe.

b) Marin Marais avide de connaissances :

Marin Marais est tout de même un être avide de connaissances, après avoir reçu l'enseignement de Madeleine et avoir espionné les compositions de Monsieur de Sainte Colombe, il n'a de cesse que d'être obsédé par les oeuvres de Sainte Colombe qu'il n'a jamais entendu et qui ne seront jamais publiées. Il devient « musicien du roy », ce qui le cantonne à la cours de Versailles, mais le refus de Sainte Colombe l'obsède, et ce qu'il n'a jamais pu savoir va le hanter au point qu'après la mort de Madeleine, il va vouloir retourner plusieurs fois encore écouter aux portes de la cabane de Monsieur de Sainte Colombe pour entendre des airs qu'il n'a jamais entendu, comme si c'était le point culminent de ses recherches : « Durant trois ans, presque chaque nuit, Monsieur Marais se rendait à la cabane en se disant : « Ces airs, va-t-il les jouer ce soir ? Est-ce