Avons-nous besoin d'autrui pour avoir conscience de nous-mêmes ?

Titre : Avons-nous besoin d'autrui pour avoir conscience de nous-mêmes ?

Introduction : « Ce n’est pas la conscience qui détermine la vie, mais la vie qui détermine la conscience ». Karl Marx souligne ici l'importance de l'influence sociale sur la perception de soi individuelle. Il estime que le système de pensée de chacun est limité par ses « conditions matérielles d’existence ». En d’autres termes, notre appartenance à une classe sociale spécifique et à un moment historique spécifique détermine en grande partie la façon dont les gens se perçoivent. La conscience est l’expérience intime qu’un sujet prend de lui-même, ainsi que de ses états et de de ses actes.

Ce sujet porte sur la nécessité ou non du besoin d’autrui pour avoir conscience de nous-même.

 Ainsi nous pouvons nous demander comment la présence et les interactions avec les autres sont-elles déterminées dans le processus de conscience de soi et dans quelle mesure pouvons-nous considérer la conscience de soi comme autonome ou naturellement connecté aux autres ? Tout d’abord, l’expérience de conscience de soi est-il indépendant ? Ou autrui est-il important dans cette prise de conscience ?

Développement :

1. Antithèse : La conscience de soi indépendante d'autrui

En premier lieu, l’expérience de la conscience de soi est indépendante d’autrui.

1. L'argument de l'autonomie de la pensée

En effet, on peut s’apercevoir d’une autonomie de la pensée dans l’exercice de la conscience. Descartes, par son « cogito ergo sum » c’est-à-dire « je pense donc je suis » en latin, nous dit tout d’abord que le sujet pensant est le seul être dont on ne peut mettre l'existence en doute, or douter, c’est penser, donc exister. Il nous dit bien que la prise de conscience de soi émane de la penser individuelle. De plus, en psychologie, l'introspection ou observation et analyse de soi en vue d'étudier sa propre personne est importante car elle permet également d'acquérir une connaissance de soi et donc une certaine conscience de soi par soi-même. Egalement, il est important et utile d’avoir la capacité à se penser soi-même pour comprendre qui on est, et prendre conscience de soi indépendamment des autres.

1. Les limites de l'influence d'autrui

Ensuite, on peut remarquer que l’influence d’autrui dans la conscience de soi a ses limites. En effet, Il est important de différencier influence de dépendance vis-à-vis d’autrui. Car alors que l’influence est seulement l’action qu'exerce quelqu’un   sur une autre personne, La dépendance est l’état de quelqu'un qui est soumis à l'autorité d'autrui ce qui est drastiquement différent et qui montre bien l’importance de se regarder sans l’intermédiaire d’un autre que soi. Le besoin d’autrui a également une limite dans le fait que notre propre personne a la possibilité de développer une conscience de soi par ses propres moyens.

Malgré cela, autrui permet tout de même une prise de conscience de soi de divers manières.

II. Thèse : L'importance d'autrui dans la prise de conscience de soi 

En second lieu, nous pouvons dire qu’il y a une importance d’autrui dans la prise de conscience de soi.

A. L'influence d'autrui dans la construction de l'identité

Tout d’abord, cette importance de l’autre peut se remarquer chez les enfants, en effet, Jacques Lacan, psychanalyste français a mis en avant sa théorie du miroir. C’est-à-dire lorsque l'enfant devant le miroir reconnaît tout d'abord l'adulte à ses côtés, celui-ci lui dit « regarde, c'est toi ! », et ainsi l'enfant comprend « c'est moi ». Ainsi nous pouvons voir comment l’enfant commence à se reconnaitre et à se construire à travers le regard de l’autre et à prendre conscience de lui-même grâce à cet autre. De plus, la reconnaissance par autrui est un élément clé dans notre développement. Cela consiste en un processus social ou collectivement une entité sociale est reconnue et définie, ce qui lui procure une certaine légitimité. Elle permet donc de voir que les autres ont consciences de nous, et donc, aide à la conscience de soi.