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Selon Cicéron la volonté de convaincre lors d’une conversation nous dispense-t-elle de suivre des règles ?

Dissertation : Selon Cicéron la volonté de convaincre lors d’une conversation nous dispense-t-elle de suivre des règles ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  5 Juin 2023  •  Dissertation  •  1 325 Mots (6 Pages)  •  229 Vues

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Question de réflexion littéraire

Selon C. la volonté de convaincre lors d’une conversation nous dispense-t-elle de suivre des règles ?

      « Les coups bas ne servent à rien. Il faut convaincre et non s’amuser. » disait Jacques Chirac en 1990. Cicéron, célèbre orateur et philosophe de la période de l’Antiquité, est du même avis, et l’exprime en effet dans ce texte extrait de l’essai De officiis, Cicéron évoque les règles à respecter ou non lors d’une conversation. On peut alors de demander si, selon Cicéron, on peut se dispenser de suivre des règles lors d’une conversation dans le but de convaincre l’autre.

Nous observerons en premier lieu que les règles garantissent une conversation intéressante et respectueuse,

Ensuite, nous verrons que l’on peut parfois se permettre de contourner les règles.

   Les conversations entre deux personnes se révèlent être bien souvent charnelles et non platoniques, de fortes émotions sont souvent ressenties. Ainsi, ne pas s’emporter et contrôler ses émotions sont les clés d’une conversation en bonne et due forme. Cela permet à la discussion de se dérouler dans de bonnes conditions, mais également d’être convaincant. Si l’on veut exprimer des émotions, il est donc préférable de les réguler avant. Comme le dit Cicéron dans cet extrait de De officiis, il est « prescrit avec grande raison d’éviter l’agitation [et] les mouvements de l’âme non soumis de à la raison. » Il est vrai que la colère pourrait être la source d’injures exagérées, que l’on aurait jamais imaginé dire une fois la colère retombée. Le fait de rester calme va ainsi faire croire à notre interlocuteur « notre respect et notre affection » (Des Officiis, Cicéron), afin de pouvoir concilier sa bienveillance et le convaincre.

    Alors, il y également une certaine attitude à avoir envers soi-même et son interlocuteur. Cette attitude a pour but de montrer à l’interlocuteur que l’on est sérieux à propos du sujet en question, que l’on sait de quoi on parle, mais aussi qu’on  le respecte lui et ses idées. Cicéron le dit dans cet extrait « il est permis de donner aux gens des leçons, encore faut-il y mettre le sérieux convenable et se garder de rien dire d’offensant. ». Il est donc prescrit d’éviter de dire quoi que ce soit d’offensant, mais l’adversaire lui ne vas pas forcément s’en priver. Cicéron dit alors qu’il est bon de rester calme et de ne pas s’irriter, au risque de « [perdre] tout contrôle sur soi-même » et de « ne plus obtenir l’approbation des personnes présentes ».

    De plus, lors d’une conversation il est préférable de ne pas prendre de haut son interlocuteur. Il est bon que l’adversaire se sente égal à nous. Ce sentiment d’autorité ne servirait qu’à énerver l’auditoire. François de La Rochefoucauld le dit dans son ouvrage Réflexions diverses, « Il ne faut jamais rien dire avec un air d’autorité, ni montrer aucune supériorité d’esprit ».

    Aussi, il est important de rester le plus concis possible, de ne pas partir trop loin dans son raisonnement. En plus du risque de s’égarer dans ses arguments, un trop long raisonnement risquerait de détourner le spectateur, de lui faire perdre le fil de la conversation. Nicolas Boileau l’illustre très bien dans son ouvrage « L’Art poétique », où il dit

« Vos froids raisonnements ne feront qu’attiédir

Un spectateur toujours paresseux d’applaudir,

[…]s’endort, ou vous critique ».

Alors en étant clair et concis, l’auditoire ne sera pas ennuyé et écoutera notre propos ; on pourra alors le convaincre.

     Lors d’une conversation avec un certain nombre de personnes, il serait assez insupportable si tout le monde se coupait la parole. C’est pour cela qu’il est important de se respecter les uns et les autres. Il faut laisser à chacun son temps de parole. On peut illustrer cet argument en prenant l’exemple des débats à l’Assemblé nationale.  En effet, lors des débats il y a en général plus d’une centaine de députés dans l’hémicycle. Pour veiller au bon déroulement du débat et au respect de la parole, le président de l’Assemblé Nationale attribue la parole à chacun et contrôle qui parle quand.

       

Mais il est parfois bon d’enfreindre ces règles.

      Une discussion entre deux personnes ou plus peut bien souvent être emplie d’émotions. Les règles d’usage de la rhétorique voudraient que ces émotions soient maîtrisées voire cachées afin de convaincre son auditoire. Au contraire, les émotions sont bien utiles pour faire passer un message bien précis. Elles peuvent bien souvent montrer l’auditoire la véracité de nos propos et sentiments.

Cicéron, dans cet extrait de son œuvre De officiis, affirme que l’on peut jouer de cette émotion pour convaincre. Par exemple, lorsqu’on se fâche contre quelqu’un, il faut exprimer le sentiment de la colère. Bien montrer que nous sommes en colère contre la ou les personnes. Alors, Cicéron dit qu’« il pourra même arriver qu’on, joue la colère ». Mais il précise bien que ça ne sera que «rarement» et « seulement en cas nécessité » car en effet « il est impossible de rien faire droitement et judicieusement quand on est en colère. » Le tout étant de jouer la colère lorsqu’aucune autre solution n’est disponible, tout « [en se gardant] de la colère véritable »(De Officiis).

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