Croissance économique et développement Durable

era un tournant décisif pour l’avenir de notre planète. Depuis, de nombreux Sommets se sont tenus dans différentes villes du monde, le dernier en date est celui de Cancun, en 2010, durant lequel se sont confrontés croissance économique et développement durable. La question qui se pose alors : Est-il possible de concilier croissance économique et développement durable ? En effet, comment peut-on concilier une progression générale du niveau de vie sur l’ensemble de la planète tout en préservant l’équilibre écologique ?

La croissance économique est mesurée par le PIB et désigne l’évolution de la production de biens et services dans une économie sur une période donnée. Elle est un processus fondamental des économies modernes liées à la révolution industrielle et aux progrès techniques. Alors que le développement durable, lui, vise à préserver l’environnement avec une économie efficace et une société plus équitable. La notion de développement durable reste très discutée, s’étant imposée incontournable comme on peut le voir dans le « Pacte écologique » de Nicolas Hulot .



Pour répondre à cette question, nous allons tout d’abord montrer que la croissance économique et le développement durable sont difficilement conciliables. Puis dans un second temps, montrer qu’il y a néanmoins un espoir. Pour finir, nous présenterons les solutions envisageables pour les concilier.

I) Le développement durable et la croissance économique semblent difficilement conciliables

A) Les conséquences d’un mode de croissance abusif

Aujourd’hui, les pays développés et émergeants adoptent un mode de croissance contradictoire avec les principes du développement durable. Certains économistes se rallient aux écologistes, attirant l’attention sur les coûts et les dangers que peut engendrer une croissance économique déraisonnable. En effet, augmenter les productions mène souvent à la détérioration de l’environnement.

1) Une croissance économique alarmante pour l’environnement

On constate que notre mode de production engendre d’importantes externalités négatives. En effet, il entraîne de nombreux changements climatiques comme la hausse des températures, ou encore des modifications du régime des précipitations, dus aux considérables émissions de CO² dans l’atmosphère . Le GIEC (Groupement International des Experts sur le Climat) aurait diagnostiqué une hausse moyenne de 0.6°C au cours du XXème siècle. Pour 2050, une hausse des températures de l’ordre de 1.4°C à 5.8°C ( Al Gore ) est prévue. Celle-ci, a des conséquences sur les écosystèmes : par exemple la fonte des glaciers, qui entraîne une hausse du niveau de la mer, qui elle-même engendre une perte de la biodiversité (disparition d‘espèces végétales et animales) , mais aussi mène à une augmentation des catastrophes naturelles comme des inondations, ouragans…



La croissance productiviste provoque la pollution et l’utilisation toujours plus importantes des ressources naturelles dues à une consommation colossale qui provoque un épuisement des ressources naturelles.



Il y a aussi la déforestation qui met en danger la biodiversité des éléphants sauvages en Indonésie par exemple. Cette augmentation de la consommation des ressources naturelles ( renouvelables ou pas ) a pour conséquence une hausse des prix, et laisse une empreinte écologique de plus en plus marquée. L’empreinte écologique représente la quantité de ressources naturelles consommées, elle est un des indicateurs du développement durable. De nos jours, si tout le monde vivait comme un européen, il faudrait 4 à 5 planètes pour satisfaire nos besoins, cela démontre bien que notre mode de croissance immodéré n’est pas soutenable pour notre planète.





2) Un mode de croissance creusant les inégalités sociales

Non seulement la croissance actuelle a de lourdes conséquences sur notre environnement, mais en plus elle contribue à la perpétuation des inégalités entre pays. En effet, l’écart de développement entre pays riches et pays pauvres est toujours aussi important malgré les PED ( Pays en voie de développement ) qui connaissent aujourd’hui une augmentation de leur PIB. Par exemple . Cet écart ne se réduit pas car les pays riches disposent d’une avance technologique importante leur permettant de garder une longueur d’avance par rapport aux productions des pays moins riches. De plus, les pays développés disposent de moyens leur permettant de conduire des productions de manière plus écologique alors que les PED (Pays En voie de Développement ou pays du sud) n’ont ni les moyens ni

l’équipement pour se permettre de s’inscrire dans une logique de développement

durable. De ce fait, dans la plupart des pays sous-développés, les populations n’ont généralement pas accès à l’eau potable, aux soins, à l’éducation et sont parfois victimes de malnutrition. Cependant, on remarque à l’intérieur même des pays riches de grande disparités du niveau de vie : un pays peut avoir un PIB élevé mais un IDH totalement décroché du niveau de croissance



B) Un nouveau mode de croissance est-il envisageable ?

1) Réduire la croissance économique …

Les objectifs du développement durable ne seraient envisageables qu’à partir de la réduction de la croissance économique. L’idée d’une régulation de la croissance au niveau mondial fait son chemin dans les opinions publiques et chez les dirigeants politiques mais ces résolutions se heurtent aux objectifs de plein-emploi ( stratégie de Lisbonne ) et à l’extension du commerce mondial ( transports polluants ). PHOTO La croissance zéro est une théorie selon laquelle toutes les activités économiques devraient tendre à un état stable. Le rapport « Halte à la croissance » peut être considéré comme en étant le fondateur, la théorie stipule que le modèle de croissance continue est instable et que dans un contexte de ressources limitées elle ne pourra maintenir le niveau actuel de croissance.

2) … ou entrer dans une décroissance

La décroissance est un concept à la fois économique politique et social qui se situe à l’opposé du consensus économique et politique actuel. Les partisans de la décroissance cherchent à faire prendre conscience aux individus et à la collectivité que, dans les pays riches, l’empreinte écologique de l’homme a atteint un seuil ou la croissance, même durable n’est plus possible. Le développement humain passe alors par une décroissance durable qui doit être pensée et organisée pour qu’elle soit

soutenable. Le concept de décroissance est apparu dans les années 80, au travers de la

thèse de Nicholas Roegen, avec la prise de conscience des conséquences de la course à la productivité de la société industrielle. C’est à dire les impacts sur l’environnement, la santé ou encore l’épuisement des ressources naturelle. L’un des principaux arguments mettant en avant la décroissance est que l’augmentation de la consommation des ressources entraîne une augmentation de l’empreinte écologique. Mais cette décroissance conduira certainement à une baisse du niveau de vie des populations. L’humanité aura alors tout intérêt à anticiper la crise pour trouver des solutions qui permettraient de ne pas entraver l’épanouissement des humains.

Au final, concilier croissance économique et développement durable semble difficiles à concilier car si nous réduisons, stoppons voire diminuons la croissance économique, les problèmes environnementaux seront vite remplacés par des problèmes sociaux. En effet, sans croissance économique, l’offre de biens et services se verrait extrêmement réduite, engendrant de l’inflation et donc des inégalités sociales encore plus prononcées. Néanmoins, il reste un espoir, des solutions peuvent être envisagées pour réussir à concilier la croissance et le développement durable, il est de plus urgent de le faire.

II) Concilier développement durable et croissance économique semble néanmoins possible

« Le développement durable, c’est la même chose que la croissance durable ». Le développement durable est-il alors synonyme de croissance durable ? F. Perroux dans l’Economie du XXème siècle (1991) définit la croissance économique comme l’augmentation soutenue (…) d’un indicateur de dimension ; pour la nation : le produit global brut ou net en terme réel » alors que le développement renvoie à « la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à faire croître, cumulativement et durablement son produit réel global ». En d’autres termes la croissance est caractérisée par la quantité et le développement par la qualité et donc par l’amélioration des conditions de vie de la population ainsi que son