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Keynes Reforme Monetaire

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II: 1. 2.

L'Inflation considérée comme un moyen d'imposition La dépréciation de la monnaie contre l'impôt sur le Capital La théorie de la monnaie et les changes étrangers

Chapitre III: 1. 2. 3. 4.

La théorie quantitative de la monnaie La théorie de la parité du pouvoir d'achat Les fluctuations saisonnières Le marché à terme des changes

Chapitre IV: Les alternatives de la politique monétaire 1. 2. 3. Dévaluation ou Déflation? Stabilité des prix ou stabilité des changes? Le rétablissement de l'Étalon d'or Propositions positives en vue de la réglementation future de la monnaie

Chapitre V:

I. Grande-Bretagne II. États-Unis III. Autres pays

John Maynard Keynes, La réforme monétaire (1923)

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John Maynard KEYNES (1923) La réforme monétaire Traduction de Paul Franck, 1924. Paris: Éditions du Sagittaire, 1924, 234 pp.

John Maynard Keynes, La réforme monétaire (1923)

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Préface à l'édition française

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Les événements se déroulent rapidement dans le monde monétaire. Il ne s'ensuit point que les principes disparaissent. On m'excusera donc, en présentant cet ouvrage au public français, d'appliquer en quelques mots les principes qu'il renferme aux changements qui se sont produits dans la situation financière de la France au cours des six derniers mois. Depuis longtemps, j'ai indiqué qu'une baisse considérable du franc était inévitable, à moins que ne se produisît un changement plus profond dans les méthodes du Trésor Français qu'il n'était politiquement vraisemblable. Cette chute vient de se produire. Dans l'esprit public elle engendre la méfiance et la crainte. Cependant, l'établissement de l'équilibre est plus facilement réalisable après qu'avant la baisse. Je voudrais tout d'abord faire table rase de certaines opinions et de certains arguments qui, bien qu'ils aient eu une certaine influence sont contraires au bon sens. 1) On n'a jamais admis officiellement que la valeur du franc puisse jamais être fixée à un autre cours en or ou en marchandises que sa parité avec l'or avant la guerre. C'est une absurdité. Le rétablissement de la parité de l'or d'avant-guerre, sans compter

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ses autres inconvénients, multiplierait par quatre le fardeau de la dette publique de la France. Il est facile de calculer que dans une telle hypothèse, les rentiers posséderaient une créance pratiquement égale à la richesse totale de la France. Aucun ministre des finances ne pourrait mettre un tel budget en équilibre. Par conséquent, à moins que l'on veuille ne jamais stabiliser le franc, soit par rapport à l'or soit par rapport à d'autres marchandises, il faut écarter avant-tout cette fiction d'un retour à la parité d'avant-guerre. 2) Chaque fois que le franc perd une partie de sa valeur, le Ministre des Finances est convaincu que ce fait résulte de toutes choses sauf de causes économiques. Il l'attribue à la présence de quelque étranger dans les parages de la Bourse ou aux influences malfaisantes et malignes de la « Spéculation ». Cet état d'esprit est assez voisin de celui d'un docteur nègre qui attribuera une maladie du bétail au « mauvais œil » d'un passant et une tempête à l'insuffisance des sacrifices faits sur l'autel d'une idole. En premier lieu le volume de la spéculation proprement dite est extrêmement faible par rapport à la masse des transactions commerciales. En second lieu, le spéculateur heureux gagne en prévoyant et non en modifiant les tendances économiques existantes. Ensuite, la plus grande partie de la spéculation porte sur un espace de temps extrêmement court, de sorte que la conclusion de l'affaire ne tarde pas à avoir une influence égale et contraire à celle qui résultait de la transaction initiale. En outre, depuis l'armistice, il a du y avoir tous comptes faits davantage de spéculation en faveur du franc que contre le franc. En tout cas, j'en puis témoigner, beaucoup d'Anglais et encore davantage d'Américains ont perdu des sommes considérables en achetant des francs ou des valeurs françaises dans l'espérance de profiter d'un relèvement du franc. J'attire l'attention des lecteurs français sur les chapitres 2 et 3 de ce livre, car les préjugés relatifs à la spéculation ne peuvent exister que dans une atmosphère d'ignorance sur les influences véritables qui fixent le niveau des changes. En faisant peu de cas de l'action de la spéculation, je ne comprends pas dans ce terme les effets de la méfiance générale dans l'avenir d'une monnaie, sur lesquels je reviendrai plus loin. 3) On soutient souvent que la valeur du franc ne peut pas diminuer parce que la France est un pays riche, économe, travailleur. Cet argument indique lui aussi une confusion sur les causes qui déterminent finalement la valeur des monnaies. Un pays très riche peut avoir une très mauvaise monnaie et un pays pauvre en avoir une très bonne. La richesse de la France et sa balance commerciale peuvent permettre à ses gouvernants de poursuivre une politique monétaire saine. Mais richesse et finances saines font deux. La valeur de l'unité monétaire d'un pays n'est pas fonction de sa richesse ou même de sa balance commerciale.

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Qu'est-ce donc qui a déterminé et qui déterminera la valeur du franc: D'abord la quantité réelle et prévue des francs en circulation. Ensuite, la somme de pouvoir d'achat qu'il convient au public de conserver sous cette forme. (La Théorie Quantitative de la monnaie, dans la forme sous laquelle je la présente au Chapitre III pourra sans doute paraître nouvelle à beaucoup de lecteurs français). Le premier de ces deux éléments dépend principalement des charges et de la politique budgétaire du Trésor français. Le second dépend principalement, dans les conditions actuelles, de la confiance ou de la méfiance que le public éprouve en ce qui concerne l'avenir du franc. Quand le franc est entre 100 et 120 à la livre la première tâche, concernant la quantité de francs en circulation, n'apparaît pas à l'observateur comme extraordinairement difficile. Lorsqu'il est entre 80 et 100, la question est beaucoup moins certaine. Lorsqu'il est entre 60 et 80, le problème est probablement insoluble. Lorsque les prix internes se sont adaptés au cours du change moins favorable, le produit en francs-papier de nombreux impôts existants se trouvera naturellement accru. D'autre part le chapitre le plus considérable de dépenses, à savoir le service de la dette publique demeurera constant. Ainsi, abstraction faite des impositions nouvelles, le seul mouvement défavorable des changes possède en lui même une tendance à ramener le budget vers une position d'équilibre, pourvu que le public continue à avoir confiance dans les destinées de la monnaie nationale. C'est en effet dans ce second facteur que réside la clé de la situation. l'insiste sur ce point que la question est entre les mains des Français eux-mêmes et non des étrangers. En effet la quantité de francs détenue par des étrangers n'est probablement pas très considérable. Elle n'est sans doute pas supérieure au reliquat de leurs opérations à la hausse déçues ; et les étrangers rencontrent des difficultés insurmontables pour vendre à découvert des francs qu'ils ne possèdent pas sur une échelle tant soit peu considérable. D'autre part, le volume des billets de banque français ou des Bons de la Défense Nationale détenus en France est énorme. Il dépasse de bien loin le minimum nécessaire pour faciliter les transactions commerciales. Si les Français se mettent dans la tête, (comme chacuns à leur tour, les Russes, les Autrichiens et les Allemands l'ont fait), que leur monnaie légale ne représente qu'un actif qui diminue, alors la chute du franc ne connaîtra pas de limitation prochaine. En effet, dans une telle éventualité, ils diminueraient pour le ramener au minimum ce qu'ils conserveraient de monnaie; ils garderaient dans leur portefeuille ou dans leur coffre-fort moins de billets de banque, ils liquideraient leurs Bons du Trésor et vendraient leurs rentes. Aucune loi, aucune réglementation ne les ferait agir autrement. En outre,- chaque liquidation de francs, chaque conversion en « valeurs réelles» provoquant une nouvelle baisse, tout cela semblerait justifier la divination de ceux qui auraient abandonné le franc les premiers et prépareraient une nouvelle crise de méfiance. Dans un pareil cas, ni un budget réformé, ni une balance commerciale favorable n'éviterait la chute du franc. Le Gouvernement serait en effet contraint d'absorber tous les billets et toutes les rentes jetés sur le marché que le public ne voudrait pas

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