Étiquetage Social

est l’acte de volonté qui se tient dans l’oubli de ce qu’elle peut, afin d’accueillir Celui qui peut plus qu’elle. Car Il veut.

« Et c’est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés par l’oblation du corps de Jésus Christ, une fois pour toutes » (He 10,10). L’unité de la volonté divine est signe entier de l’accomplissement de l’acte créateur. C’est en cela que le désarroi de Jésus à Gethsémani montre que Dieu lui-même se donne jusqu’à souffrir, aime jusqu’à mourir. La prévoyance de Dieu quant à sa mort future est le même Mystère que celui du manque de la Providence de Dieu envers ceux et celles qui subissent. Il est le Mystère de l’obéissance de Dieu à Son propre plan. L’obéissance que Dieu apprend témoigne que Dieu n’est pas un maître absolu, ni un serviteur docile, Il est même un serviteur absolu et un maître docile.

Dieu consent non seulement à la liberté de tous, mieux il favorise le consentement à la liberté. « A peine voudrait-on mourir pour un homme juste ; pour un homme de bien, oui, peut-être osera-t-on mourir ; - mais la preuve que Dieu nous aime, c‘est que le Christ, alors que nous étions encore pécheurs, est mort pour nous. » (Rm 5,7-8) L’amour de Dieu est si grand qu’il se fait plus petit que l’amour de chacun et chacune. Il se fait aimé. Dieu nous apprend ainsi la gratuité de l’amour, la gratuité de l’existence, Lui qui ne connaît pas la question de Son existence. En créant, Il ouvre la dimension du Céleste à la chair dans l’attente qu’une gratuité d’existence s’accepte comme telle et aime.

Alors que nous serons « justifiés dans son sang » (Rm 5,9), Lui sera libéré de la Croix. Nous, laissant toute justification de l’existence, Lui mettra « en nous la parole de réconciliation » (2 Co 5,18). Devenant sauvés, dès lors Dieu ne donne plus son Fils, c’est son Fils qui parvient à se donner. « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, l’Unique-engendré, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle » (Jn 3,16). Et dans l’éternité, il n’y a plus de raison de se perdre, ni dans le présent, ni dans le passé. Quant au futur, il restera à oublier les raisons de consentir pour redécouvrir sans cesse la folie du consentement de Son amour.