Comprendre la structure de classe
Cours : Comprendre la structure de classe. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar dede684 • 14 Octobre 2015 • Cours • 3 113 Mots (13 Pages) • 1 224 Vues
En dépit de l’égalité des conditions sociales proclamée dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, des différences récurrentes remettent en cause la démocratisation des structures sociales. Les sociologues ont souvent recours à la notion de classes sociales pour rendre compte des différences de position et de destinée entre les individus. L'analyse sociologique de la structure sociale s'est longtemps construite autour du concept de « classe sociale ». Celui-ci apparaît aujourd'hui peu adapté pour rendre compte de la complexité des logiques de classement dans les sociétés postindustrielles. Si, dans les sociétés contemporaines, les inégalités prennent leur source dans la répartition des richesses, elles sont cependant dans nos sociétés modernes, multiformes et dessinent des logiques de classement complexes, dans l'ordre économique, social, culturel et politique.
I . COMPRENDRE LA STRUCTURE DE CLASSE
A) Les classes sociales selon Karl Marx
Le philosophe, économiste et sociologue allemand Karl Marx (1818-1883), distingue la classe sociale en soi et la classe sociale pour soi.
La classe en soi : est l’ensemble des individus qui partage une situation objective et des intérêts communs. Pour Marx, il s’agit donc de personnes qui ont la même position dans les rapports de production et d’exploitation. Elle est donc objective.
La classe pour soi : est une classe dont les personnes ont conscience de leur communauté d’intérêts et sont capables de lutter pour les défendre. Elle est alors subjective.
B) Deux classes qui s’opposent
Karl Marx définit les classes sociales par rapport à leur position et leur rôle dans le processus de production. L’économie est donc la base du sociale et de la conscience de l’individu. Pour lui il y a bien une existence de lutte des classes
-Le prolétariat : La classe ouvrière, dominée et contrainte de vendre au jour le jour sa force de travail comme une marchandise et reste soumise à la concurrence et aux fluctuations du marché.
-La bourgeoisie : classe dominante, qui possède les moyens de productions et exploites le prolétaires en leur extorquant une plus-value qui correspond à la valeur du travail non compensée par une rémunération.
Les deux classes s’opposent car ils n’ont pas les mêmes intérêts. La bourgeoisie cherche le profit maximum et le prolétariat un salaire plus élevé, ce qui n’est pas envisageable pour la bourgeoisie, donc à fin que leur profit soi maximal ils leur versent un « salaire de subsistance » juste nécessaire pour faire vivre leur familles. Pour Marx la bourgeoisie est capitaliste et exploiteur et le prolétaire est exploité. Cependant il considère que d’autre classe peuvent exister sans se mobilisé et l’existence d’un sous-prolétariat. La classe ouvrière intériorise inconsciemment son infériorité. C'est pourquoi «le capital 1867-1894» ou le « manifeste du Parti Communiste 1848» dévoilent ces mécanismes économiques et sociaux pour que la classe ouvrière en prenne conscience et soit apte à se battre victorieusement.
C) La stratification sociale selon Max Weber.
Pour Max Weber 1864-1920, considéré comme le père de la sociologie allemande, dans «Economie et société», 1922 a une analyse plus complexe de la stratification sociale que Marx. L’analyse de Max Weber est tri-dimensionnelle.
1 : Ordre économique : Hiérarchisé, et forme une structure qui donne les classes sociales, chez Weber il y a une idée de classe comme chez Marx, sauf que ce n’est qu’une des trois dimensions de la stratification sociale et conteste en revanche l’opposition strict entre bourgeois et prolétaire. Dans cet ordre économique la différentiation s’opère en fonction des « chances d’accéder aux biens et services». Les individus sont rassemblés en fonctions des types de possession dont ils disposent, avec une distinction entre ceux qui tirent des revenus d’un patrimoine (rentiers, entrepreneurs) et ceux qui mettent en œuvre les moyens de production (en haut les marchands en bas les ouvriers),on va y retrouver la « classe moyenne », il est le premier à en parler, autrefois appelé « petite bourgeoisie chez Marx. A l’inverse de l’analyse marxiste, les classes n’ont pas nécessairement une conscience d’elles-mêmes et ne sont pas antagonistes. La position sur cette échelle n’est qu’un élément de la position sociale des individus.
2 : Ordre social : Là où Weber est innovant, c’est que pour lui l’ordre social va créer des groupes de statuts il s’agit de montrer que la société est structurée par d’autres éléments que le marché. Ces groupes de statuts sont hiérarchisé en fonction de l’honneur ou du prestige. Le «privilège positif ou négatif de considération sociale» est lié au style de vie, à la naissance, à l’instruction, donc à une distinction symbolique reconnu aux individus par les autres et cette honneur ou prestige donne au groupe statutaire une conscience de leur intérêts et des valeurs communes car ils ont un style de vie commun et se reconnaissent entre eux, consommation similaire, conscience de groupe et valeurs communes.
3 : Ordre politique : constitue la troisième dimension de la stratification sociale, ce qui va former les partis, groupe ou organisation politique, et il y a encore stratification car il y a une conquête du pouvoir.
Ces trois ordres sont distincts : un même individu peut se trouver à des niveaux différents dans chacun de ces ordres car la position dans un ordre ne détermine pas celle dans un autre, ils forment de hiérarchie différentes. Toute fois ces ordres sont en partie liés : la fortune peut permettre d’acquérir du prestige et le pouvoir politique peut permettre de s’enrichir.
A l’inverse de Marx qui pense que la hiérarchie sociale est unidimensionnelle et donc uniquement économique, pour Weber elle est pluridimensionnelle, elle dépend de l’économie, du sociale et de l’ordre politique. Pour Weber il n’y a pas existence de conflits mais plutôt une idée de domination avec une existence de mobilité sociale. Marx a une analyse de la structure sociale REALISTE (les classes sociales existent réellement) et HOLISTE (la classe sociale de l’individu le façonne); l’analyse de Weber est NOMINALISTE (la classe sociale est une construction intellectuelle pratique pour classer les individus) et INDIVIDUALISTE (il part de l’individu et de ses actions pour le mettre dans un groupe défini).
Les strates s’appuie sur l’idée que la société peut être divisée en strates hiérarchisés selon plusieurs critères ; le revenu, les diplômes, le prestige. Elle s’oppose à l’idée de classes en affirmant que les rapports de domination et l’opposition entre les classes ne sont pas essentiels dans l’analyse de la structure sociale. Les strates sont marqués par l’absence de conflits et une échelle régulière des positions, plus ces échelles sont multiple et ressemblante plus la mobilité sociale est possible.
D) Les espaces sociaux selon Pierre Bourdieu
S’inspirant de Marx et de Weber, le sociologue français Pierre Bourdieu (1930-2002), analyse la structure sociale à partir des positions que les agents sociaux occupent dans l’espace social. Ce sociologue distingue un mode de classement social fondé sur la plus ou moins grande détention des trois formes de capital :
-Le capital économique : revenus, ressources patrimoine, etc.)
-Le capital social : (réseau de relations, prestige, connaissance des « règles du jeu » du pouvoir social).
-Le capital culturel : (niveau de diplôme et pratiques culturelles).
Pour lui la mobilité sociale est apparente, Les groupes cumulant de manière intensive les trois formes de capital disposent du plus fort pouvoir de domination symbolique qui leur permet d'imposer leur conception de l'ordre social au reste du corps social, ce dernier intériorisant la légitimation de sa domination et de ce fait la renforçant. Les « dominés » intériorisent cette domination ce qui explique la « reproduction sociale ». Il garde l’idée de classe sociale.
E) Les professions et catégories socioprofessionnelles
Les PCS sont un outil élaborer par l’INSEE pour étudier la stratification sociale en France. Les PCS, ont remplacé en 1982 les CSP. Elle classe la population selon la profession (ou ancienne profession), la position hiérarchique et du statut (salarié ou non).
L’INSEE a élaboré une grille complexe (nomenclature) des professions, cette analyse est plus objective, il ne s’agit plus de concept théorique mais de catégories statistiques qui permettent de caractériser les individus et d’abords les actifs selon leur profession mais en même temps d’associer un statut social à l’activité professionnelle.
Les PCS classe l’ensemble de la population en un nombre restreints de catégories présentant une homogénéité sociale. Cette nomenclature est multidimensionnelle, il existe 6 catégories socioprofessionnelles ; 1. Agriculteurs exploitants
2. Artisans, commerçants et chefs d’entreprise 3. Cadres et professions intellectuelles supérieures 4. Professions Intermédiaires 5. Employés
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