Accueil politique & international politiques présentation de l'intérieur de la nuit de léonora miano

ntérieur de la nuit, Paris, Plon, 2005 et Pocket Jeunesse 2008, Pocket 2008 - Contours du jour qui vient, Paris, Plon, 2006, Pocket Jeunesse 2008, Pocket 2008 - Tels des astres éteints, Paris, Plon, 2008 - Les aubes écarlates, Paris, Plon, 2009 Son premier roman L’intérieur de la nuit a reçu plusieurs distinctions à savoir : o Les lauriets verts de la forêt des livres, Révélation 2005 o Louis Guilloux, 2006

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o Montalembert, 2006 (catégorie premier roman de femme) o René Fallet, 2006 o Bernard Palyssy, 2006 o L’excellence camerounaise, 2007 o Grinzane Cavour (catégorie premier roman étranger), 2008. Contours du jour qui vient quant à lui a reçu le prix Goncourt des lycéens en 2006. Au printemps 2008, elle publie dans la Collection Etonnants Classiques aux Éditions Flammarion, cinq nouvelles titrées Afropean soul et autres nouvelles. En avril 2009, elle publie la nouvelle Soul food équatoriale parue dans la Collection Exquis. IIRésumé et étude des personnages

1- Résumé de l’œuvre L’histoire, dans L’intérieur de la nui, se passe dans un pays imaginaire d’Afrique noire appelé Mboasu et précisément dans le village d’Eku. Dans ce village vivent Eké et Aama, un couple marginalisé par les villageois du fait qu’il ne se conforme pas aux règles de leur clan. Ce couple donne naissance à une fille nommée Ayané. Scolarisée, contrairement à la tradition, Ayané fait son entrée dans une université de Sombé, la capitale économique du pays avant de poursuivre ses études en Europe. Après le décès de ses parents, elle décide de rentrer en Europe, n’ayant plus rien à faire dans ce pays où elle n’est pas la bienvenue. La nuit où elle s’apprête à partir, elle entend une armée rebelle arriver au village. Contrainte d’y rester, elle assiste depuis une branche de manguier sur laquelle elle s’est refugiée, au spectacle déshonorant, dramatique, qu’offrent les miliciens ayant à leur tête Isilo, Ibango et Isango. Ces derniers ont mis en péril plusieurs vies humaines à commencer par Eyoum, le chef du village, en passant par Idun, Ison et Eyia. Ce dernier est sacrifié « pour sceller le retour aux valeurs ancestrales ». Inoni, indignée par cette situation, tue son mari. Suite à ces événements tragiques, Ayané se rend chez sa tante Wengisané où elle s’informe sur le climat politique qui prévaut dans la ville. La tante lui demande de l’accompagner au village pour qu’elle se recueille sur le tombeau d’Aama. Elles assistent à la veillée de prière organisée à l’intention des victimes causées par les miliciens il y a neuf jours. La veillée terminée, Ayané rend visite à Inoni de qui elle obtient des détails sur les événements du massacre. Ié la renvoie du village après le suicide d’Inoni. Repartie à Sombé, elle retrouve sa copine

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Epupa, devenue folle, qui tient des propos invitant ses compatriotes à cesser d’accuser les occidentaux afin de jeter un regard critique sur eux-mêmes. 2- Etude des personnages Dans ce roman, nous avons plusieurs personnages qui jouent différents rôles. Nous étudierons quelques-uns de ces personnages. Ayané : elle est le personnage principal de l’œuvre. Unique enfant du couple Eké et Aama, elle est instruite contrairement à la tradition de son clan. Elle est moulue dans les mœurs modernes comme sa mère. Dans le village, elle est considérée comme une sorcière, étrangère et fait l’objet de mépris, de médisance et de rejet. Eké et Aama : ce sont les parents d’Ayané. Sculpteur, Eké, le père, est mort suite à une morsure de serpent. Aama, la mère, est morte quinze ans plus tard après son mari. Ié : vieille femme quinquagénaire, elle est la représentante des valeurs traditionnelles qu’elle incarne par ses luttes. Elle est autorisée à participer à l’assemblée des hommes. Inoni : femme mégère reconnue de tout le village. Indignée par la lâcheté de son mari Esa qui a tué le petit Eyia, elle l’assassine à coups de houe. Eyoum : chef du village et marabout à la fois, il est tué par Epa sous l’ordre des miliciens. Epa : Frère aîné d’Eyia, âgé de dix-sept ans, il est l’interprète des miliciens et le meurtrier du vieil homme Eyoum. Eyia : jeune frère d’Epa, il est âgé de neuf ans. Il est choisi pour être sacrifié au nom d’une réconciliation entre les clans Eku et Iwie. Wengisané : Tante d’Ayané, elle est aussi sa tutrice à Sombé. Elle est la cousine d’Aama. Isilo, Isango, Ibanga : frères jumeaux, ils sont les responsables des miliciens dont Isilo est le chef de fil. Ils militent contre le régime politique en place. IIIEtude thématique Dans L’intérieur de la nuit nous pouvons relever des thèmes comme la violence, le cannibalisme, l’exode rural, la condition féminine, la révolte, la tradition, la cruauté, l’horreur, etc. Parmi ces thèmes, deux feront objet d’étude approfondie. Il s’agit de la condition féminine et de la révolte.

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- La condition féminine Dans son roman L’intérieur de la nuit, Léonora MIANO présente la femme sous plusieurs aspects : d’abord la femme traditionnelle, ensuite celle instruite, puis celle engagée ou brave. En effet, la femme traditionnelle est celle qui va au puits, celle qui s’occupe des enfants, celle qui sème au moment où l’homme laboure celle qui garde la maison en l’absence de l’homme (« ...ils s’en allaient. Et les femmes restaient là avec le monde sur les épaules 1») bref celle qui s’occupe des affaires subalternes et surtout la femme qui accepte la polygamie (« que les hommes aient plusieurs femmes ne les dérangeait pas,

puisque les liens du mariage n’avaient pour but que de leur donner un statut face au clan et de fournir un arbre généalogique à leurs enfants. Pour elles, le fait de partager avec d’autres un homme [...] était en quelque sorte un soulagement

»2).Ainsi Miano montre que la femme africaine traditionnelle a beaucoup plus son rôle au foyer qu’ailleurs. C’est le cas des femmes d’Esa, d’Ekwé et d’Ebé qui n’ont pour rôle que de gaver leur époux de nourriture et surtout de rester au foyer. Parallèlement à cette image de la femme traditionnelle, Léonora Miano montre la femme instruite à l’image d’Ayané. Dans toutes ses pensées, Ayané pense que seule sa vision des choses est la meilleure. A juste titre, sa tante Wengisané lui répond : « Ayané, ma petite, ne décide pas Dans l’œuvre, nous voyons aussi la femme brave, intrépide et engagée. C’est ce que représente Ié qui assiste à la réunion des hommes, prend la parole et rompt ainsi avec la faiblesse du sexe féminin. Elle est aussi l’unique femme à porter de jugements sur la volonté d’Isilo dans son discours et lui propose sa propre volonté d’épargner les esprits faibles (les femmes enceintes, les enfants et les mères allaitantes).

comme d’autres avant toi l’ont fait que tous ceux qui ne répondent pas à tes critères ne sont pas des êtres humains 3».

- La révolte La révolte s’est manifestée dans l’œuvre sous deux angles. D’abord sur le plan politique et ensuite au niveau des femmes. En effet, sur le plan politique, la révolte s’est manifestée au niveau des jeunes miliciens Isilo, Ibanga et Isango. Ces jeunes, obsédés par la politique, passent dans les villages et prennent les mineurs pour renforcer leur troupe. Ainsi, ces jeunes, n’étant pas en accord avec le régime politique en place, se soulèvent pour renverser le pouvoir politique en exercice. Pour eux, la gestion politique n’implique que les ressortissants de la région du Président en exercice. C’est donc surtout ce régionalisme qui suscitera la révolte des miliciens. Le passage

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MIANO Léonora, L’intérieur de la nuit, Paris, Plon, 2005 p.14. MIANO Léonora, L’intérieur de la nuit, Paris, Plon, 2005 p.38 3 MIANO Léonora, L’intérieur de la nuit, Paris, Plon, 2005 p.200

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Cosme OROU LOGOUMA suivant en est une illustration : « Il y a

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trop longtemps, à présent, que les gens du Nord nous marchent sur la tête. Ils prennent tout pour eux ! Toutes les routes qu’ils font tracer ne servent qu’à les conduire dans leurs immenses villas, et leurs enfants n’ont jamais entendu parler de travailler pour gagner leur vie… Pas comme nous autres qui nous épuisons pour des salaires de misères !4 ».

Par ailleurs, au niveau des femmes, elle se manifeste par le fait qu’Inoni, révoltée par la lâcheté de son mari, l’assassine. Elle se manifeste également par le fait qu’Ito et Isadi aient répudié leurs époux respectifs Ekwé et Ebé. La phrase : « Jamais il n’était arrivé qu’une femme levât la main sur un homme, jamais une femme ne contredisait son mari en public.» p 137 en est une illustration. Etude stylistique, sens et portée de l’œuvre 1- Etude stylistique L’Intérieur de la nuit est un roman qui comporte deux grandes parties subdivisées chacune en des chapitres. Chacune des parties s’ouvre sur une épigraphe : « Si donc la