Analyse comparée su petit poucet et de la fugue du petit poucet

obine de fil à Thésée qu’il devait attacher à l’entrée du labyrinthe et dérouler au fur et à mesure ; en échange, Thésée devait l’emmener avec lui à Athènes et l’épouser. C’est grâce au fil d’Ariane que Thésée a pu tuer le minotaure et se sortir du labyrinthe. Dans le Petit Poucet, les petits cailloux blancs font office du fil d’Ariane car ils permettent à ses frères et à lui-même de retrouver le chemin jusqu’à leur maison à travers cette immense forêt qui est un véritable labyrinthe pour les enfants. 2. Hermès, dieu grec La deuxième référence la mythologie, dans ce conte, se situe à la fin avec la deuxième fin. Ici, le Petit Poucet chaussé des bottes de sept lieues, qui lui permettent de parcourir de grandes distances en peu de temps, s’en va voir le roi et lui propose de lui apporter des nouvelles de son armée se trouvant deux cents lieues avant la fin de la journée. Ayant mené à bien sa mission, il fut payé et commença à être le messager entre l’armée et le roi et pour différentes courses. Comme Hermès, fils de Zeus et de Maïa, dieu des voleurs était le messager des dieux et particulièrement de Zeus et pour se faire il possédait des petites

sandales ornées d’aile qui lui permettait de voler et donc de voyager plus vite pour distribuer les messages qui lui était confiés. 3. Inspiration religieuse Dans la Fugue du Petit Poucet de Michel Tournier, on ne retrouve pas cette inspiration mythologique. On est dans un monde plus moderne, moins inscrit dans le merveilleux présent dans le conte de Perrault (les bottes sont « Fées » c'est-à-dire enchantées, présence d’un personnage archétypal l’ogre). Pourtant, on retrouve une référence religieuse, biblique lorsque M Logre raconte « ce qu’il y a de plus important au monde […] des arbres ». Il reprend l’histoire d’Adam et Eve, et, plus particulièrement leur expulsion du Paradis que l’on retrouve dans l’ancien testament pour montrer l’importance de la nature. II. Renversement du système de valeurs 1. Opposant/ Adjuvant Que ce soit dans le Petit Poucet ou dans la Fugue du Petit Poucet, le personnage principal est un enfant qui quitte son foyer (par choix dans la Fugue du Petit Poucet et par obligation dans le Petit Poucet). Dans les deux cas, son périple passe par la forêt et il trouve refuge dans cette dernière chez l’Ogre/Logre pour finir par retourner chez ses parents. Mais les opposants et les adjuvants sont inversés dans la nouvelle de Tournier par rapport au conte traditionnel de Perrault. En effet, dans l’histoire de Perrault, l’ogre est opposant, chez Tournier, il est devenu adjuvant. Au contraire du commandant Poucet (le père) qui restera opposant tout au long de l’histoire. De plus, si la fin du Petit Poucet est positive et qu’on a affaire à un ‘happy end’, ce n’est pas tout à fait le cas dans la Fugue du Petit Poucet. Sa fugue est un échec car il doit vivre dans l’immeuble mais cet échec est composé par un élément positif représenté par les bottes qui lui permettent de s’évader aux pays des arbres. 2. Le personnage archétypal de l’ogre transformé par M. Tournier Dans le conte de Perrault, l’ogre est un personnage dévoreur, mangeur de chair. Au contraire, Logre dans la Fugue du Petit Poucet est bien un personnage immense mais il est beau, mince et « tout n’est que douceur ». Il représente la bonté et parle de la nature, ce que recherche Pierre Poucet. C’est un hippie. Mais dans les deux histoires, il représente la figure du père : fantasme du père dévorant pour Perrault donc de l’angoisse vis-à-vis de ce personnage et un père aimant, doux qui instruit pour Tournier donc du plaisir, désir vis-à-vis de ce personnage. De même, il y a une opposition dans le régime alimentaire de ces deux personnages : l’Ogre mange de la viande. Quand il arrive chez lui c’est un mouton « encore tout sanglant qu’il dévore » et pour qu’il ne mange pas les enfants la femme lui rappelle qu’il y a « encore là tant de viande […] un Veau, deux Moutons et la moitié d’un Cochon ». Il mange aussi bien les enfants que des animaux, il y a ici un rapport de violence qui est transcrit dans ce rapport à la viande. Logre, lui, est végétarien, en effet le dîner que partage Pierre avec la famille Logre est composé de ‘carottes râpées […] purée d’ail, le riz complet, les radis hoirs, le sucre de raisin, le confit de plancton, le soja grillé, le rutabaga fouilli’, il n’y a pas de viandes.

3. Un abandon transformé en fugue Dans le conte de C. Perrault, le héros est le cadet de la famille, il est méprisé par sa famille et est considéré comme quelqu’un de niais. De plus, son nom Petit Poucet, il le tient de sa petite taille, c’est un moyen de le rabaisser encore plus. Au contraire, Pierre Poucet est fils unique et bien qu’il ne soit pas présenté comme un personnage très intelligent, il ne semble pas pour autant niais. Poucet est son nom de famille et non un rapport avec sa taille. L’archétype de l’idiot du village n’est pas du tout repris dans la Fugue du Petit Poucet. Quant au voyage dans la forêt, les raisons du départ sont différentes. Dans le Petit Poucet, les parents décident d’abandonner leurs enfants à cause du manque de nourriture dû à la famine qui sévit dans la région ; le Petit Poucet et ses frères ne choisissent pas d’être dans la forêt, seuls. C’est un abandon. Par contre, dans la Fugue du Petit Poucet, Pierre Poucet choisit d’aller dans la forêt. Il s’enfuit de chez lui parce qu’il ne veut pas s’éloigner de la nature et aller habiter dans un immeuble en ville. C’est une fugue. III.

Passage initiatique de l’enfance à l’âge adulte

Les deux histoires sont des « contes » initiatiques qui prennent la forme d’un voyage dans la forêt suivi par une quête chez l’ogre/Logre. 1. Dans le conte de Charles Perrault Dans Perrault, le Petit Poucet accepte la mission car il entend le projet de ses parents de les abandonner et cherche donc un moyen de mettre en échec ce projet. De plus, l’utilisation de cailloux