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Fonctionnement du marché du travail

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t entre les travailleurs pour obtenir les emplois, garantit une fléxibilité parfaite des salaires réels.

Au taux de salaire initial, la demande de travail (L3) est nettement inférieure à l’offre de travail (L1). Pour rétablir l’équilibre, il faut diminuer l’offre et augmenter la demande. C’est réalisé, concrètement, par la concurrence entre les travailleurs pour obtenir les emplois disponibles, qui les conduit à accepter des salaires plus faibles (L2).

Si tous les intervenants sur le marché connaissent simultanément et instantanément la nouvelle situation du marché, on peut renégocier aussitôt tous les contrats. S’il n’existe aucun obstacle à cette renégociation, et aucun coût de négociation, on peut considérer les salaires comme parfaitement flexibles, et le retour à l’équilibre est instantané. De même, une hausse de l’offre de travail abaisse le salaire réel, et une hausse de la demande de travail ou une baisse de l’offre augmente le salaire réel.

2. Interprétation du chômage

On distingue les chômage volontaire du chômage involontaire. Le chômage involontaire survient lorsque les individus souhaitent travailler au taux de salaire courant offert sur le marché, mais ne trouvent pas d’emploi. Le chômage volontaire existe lorsque des individus ne trouvent pas d’emploi parce qu’ils demandent un salaire supérieur au salaire d’équilibre. L’existence d’un chômage involontaire paraît difficilement compatible avec le fonctionnement du marché du travail : par conséquent le seul chômage envisageable est volontaire. Mais ce n’est pas un chômage à proprement parler : les individus préfèrent encore le chômage aux autres possibilités qui leur sont offertes.

Les salaires rigides et trop élevés : le chômage classique

Il existe des institutions qui limitent la flexibilité des salaires, surtout à la baisse : les syndicats, le droit du travail, le salaire minimum lorsqu’il existe. Or quand la demande de travail baisse, on ne peut éviter le chômage que si les salaires réels baissent aussi. Prenons pour s’en convaincre un cas de récession :

La demande de travail baisse de Ld1 à Ld2. Il faudrait par conséquent que le salaire réel passe de Wr1 à Wr2. Mais si des rigidités existent, les employeurs sont contraints de maintenir les salaires réels à Wr1, et de diminuer l’offre d’emplois à L3, alors que l’offre de travail reste inchangée en L1. L1-L3 : c’est le chômage "involontaire", qui ne provient pas d’une insuffisance de débouchés pour les entreprises.

Les entreprises seraient disposées à embaucher davantage de travailleurs et pourraient écouler sans difficulté la production supplémentaire. Elles ne le font pas parce que ce n’est pas rentable : avec un salaire fixé à Wr1 elles préfèrent réduire l’emploi et la production : c’est le chômage "classique". Par conséquent, une plus grande flexibilité salariale rapprocherait l’économie du plein-emploi.

L’indemnisation du chômage

Pourquoi les travailleurs et les syndicats préfèrent-ils le chômage à la baisse des salaires ? Pour Rueff, l’indemnisation du chômage provoque un biais en faveur des licenciements. Les syndicats seraient incités à résister plus fermement aux baisses de salaires qu’aux réductions d’emplois. Par ailleurs, l’indemnisation réduit le coût du chômage pour les individus. D’où la théorie du job search (Stigler, Phelps).

La théorie de la recherche d’emploi : le chômage frictionnel

Pour un même travail homogène, il n’existe pas un salaire unique dans toute l’économie, mais une série de salaires dont les individus n’ont pas instantanément et gratuitement connaissance. Dans l’économie réelle, l’information est imparfaite. Un travailleur peut donc se voir offrir des salaires différents selon les entreprises ; de même, un employeur sera confronté à des prétentions salariales différentes selon les candidats qu’il reçoit. Dans ce contexte, les agents ont intérêt à consacrer un certain temps à la recherche d’information, pour trouver le meilleur salaire ou pour trouver le meilleur employé. Il y a par conséquent un volant de chômage incompressible. La recherche individuelle s’arrête lorsque sa rentabilité marginale égale son coût marginal. Ce chômage frictionnel est d’autant plus important que la mobilité professionnelle ou géographique des travailleurs et des entreprises est forte. Mais c’est un chômage de plein emploi. Le temps passé au chômage ne constitue pas un sous-emploi de la force de travail, au contraire : compte tenu de l’imperfection de l’information, cette recherche constitue, à un moment donné, le meilleur emploi possible du temps ; car elle permet d’orienter les individus vers de meilleurs emplois pour eux (salaires plus élevés), et pour la collectivité (productivité plus forte).

Le chômage structurel

C’est un chômage de recherche volontaire qui résulte d’une inadaptation momentanée entre la structure des offres et des demandes de travail. En effet, la structure de la demande de biens et services évolue dans le temps, si bien que la structure de l’offre de travail peut se trouver en partie inadaptée à ces demandes. Le système d’éducation et de formation met un certain temps à s’adapter aux nouveaux besoins de l’économie, et la diminution de l’emploi dans les secteurs en déclin amène sur le marché du travail des individus dont l’expérience professionnelle est de moins en moins demandée par les entreprises. En conséquence, il existe une offre de main d’oeuvre excédentaire pour les qualifications les moins recherchées. C’est un chômage volontaire, car, bien que le prix d’équilibre soit plus faible, les jeunes demandent un salaire équivalent à celui des aînés, et les travailleurs provenant de secteurs en déclin demandent un salaire équivalent à leur expérience.

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