La Reine Elizabeth II

DISSERTATION : LE RÉGIME POLITIQUE BRITANNIQUE

Du Royaume-Uni d’il y a cinquante ans au Royaume-Uni d’aujourd’hui, beaucoup de changement majeur se sont opéré en profondeur : fin des colonies (par exemple) ; pourtant, s’il y a un élément qui lui est toujours indissociable, au Royaume-Uni, encore à l’heure où l’on parle, et cela depuis 68 ans, c’est la Reine Élizabeth II.                                                                                                     Elle accède au trône britannique le 6 février 1952 à l’âge de 25 ans. Et outre son bel âge de 93 ans, elle détient le record du règne le plus long [68 ans]. Au-delà, elle est la figure, la femme, la plus photographiée de tous les temps. C’est une monarque célèbre et respectée. Aussi pourrait-on dire qu’il est légitime, voire nécessaire de s’interroger sur la place qu’occupe la Reine dans la vie du Royaume, et subséquemment dans la division du pouvoir.                                                 Quelle est la place de la Reine Elizabeth II dans le quotidien et le régime politique des britanniques ? Pour répondre à la question posée, il sera inévitable de consacrer une première partie sur la vie de la Reine actuelle et de ses évènements marquants. Puis nous nous attarderons sur la répartition des pouvoirs et le rôle de la Reine à l’intérieur. Enfin nous terminerons par discuter modestement sur l’avenir de la couronne britannique, et sa possible disparition.

Née le 21 avril de l’année 1926 dans le quartier de Mayfair, Londres. Elizabeth Alexandra Mary de Windsor n’a jamais été, au départ, destiné à devenir Reine. En effet dans l’ordre de succession au trône britannique, fixé par l’Acte d’établissement en 1701, elle n’arrivait qu’en troisième position, derrière deux prétendants masculins, plus âgé qu’elle, jugé plus crédible qu’elle. Il y avait alors son oncle : le sulfureux Edouard de Galles ou Edouard VIII, puis son père : le duc d’York ou George VI.                                                                                                    A la mort du roi George V, Edouard de Galles tente son ascension au trône, cependant, le personnage, peu orthodoxe, montrait rapidement un mépris profond envers les dispositions et les modalités de la cour. Les politiques s’inquiétaient énormément de son allure déviationniste. Il finit par abdiquer avant son couronnement, ayant terminé par provoquer une crise constitutionnelle qui avait pour objet une union délictueuse avec la notable Américaine Wallis Simpson, le tout sur fond polémique de sympathie douteuse vis-à-vis des théories Nazis.   Après 1 an de cancan en cascade qui ont signé le catapultage d’Edouard de Galles du trône. George VI, dit Albert Frederick Arthur George d'York, malgré ses problèmes d’élocutions, s’élève sur le trône. Il voit la dislocation de son Empire et son acheminement vers le Commonwealth. Les dernières années de son règne se ponctuent par des problèmes de santé de plus en plus grave. Il décède d’un caillot dans le cœur durant son sommeil le 6 février 1952.                                           N’ayant aucune descendance mâle, sa fille aînée est alors promise sur le trône. Celle qu’on nommera Elizabeth II.                                                                Toujours en poursuivant dans les éléments marquant de la vie de la Reine, nous ne pouvons avancer sans mentionner la seconde guerre mondiale. Elizabeth, alors adolescente, traverse le conflit, en officier honoraire de l’armée, partageant les peines et les joies du peuple jusqu’à la fin. On la verra réitéré après la guerre, en 1947, un engagement solennel nouveau, dans une adresse au Commonwealth. Son grand dévouement, et son professionnalisme il faut le dire … pour son rôle d’Altesse royale, séduit.         A l’échelle internationale d’abord : on ne compte plus les poignées mains sincères avec une infinité de dirigeants et de chefs d’états des quatre coins du globe. Et une popularité, plus forte peut-être, à l’échelle nationale, où plus des trois-quarts de ses sujets, l’apprécient fortement. Beaucoup énoncent le fait qu’ils n’ont connu qu’elle, depuis tout petit, et elle serait alors devenu en quelque sorte leurs granny. La grand-mère de tous les britanniques. Il est d’usage commun d’admettre que la Reine Elisabeth II ne joue qu’un rôle symbolique, à présent. Mais ceci est à relativisé car en réalité il en est bien tout autrement.        

Le Royaume-Uni est une monarchie constitutionnelle. C’est-à-dire un type de régime qui reconnaît un souverain comme chef de l’État mais où une constitution présente limite les pouvoirs de ce dernier. Le Royaume-Uni reconnaît donc la Reine Elisabeth II comme chef de l’État. Une reine. Une monarque. Une monarchie. Ce qui n’empêche certainement pas le Royaume-Uni d’être un État démocratique pour autant. En effet le peuple élit son Premier Ministre, le Prime Minister, et ses autres représentants. C’est une démocratie parlementaire. Au terme des élections législatives, la Reine élit officiellement comme Premier Ministre le chef du parti politique arrivé comme majoritaire par les élections à la chambre des communes. En théorie elle pourrait tout aussi bien refuser, mais cela ne s’est jamais produit. La Reine réside dans la chambre haute : La chambre des Lords. Par opposition à la chambre basse (des communes). Un Parlement divisé en deux chambres distinctes, ce que l’on nomme : un système bicaméral, qui permet une supervision mutuelle. La reine est neutre mais les chambres sont sensibles à son avis. Le Premier Ministre, et son gouvernement, assurent le pouvoir exécutif. Mais il tient également un rôle législatif dans la mesure où il peut proposer des lois qui seront ensuite voté et débattu dans la chambre des communes puis dans la chambre des Lords.  C’est le Premier Ministre qui choisi les ministres qui composeront son gouvernement, son Cabinet, avec l’aval de la Reine, toujours. Au-delà la reine tient aussi un rôle de représentation dans la mesure où elle est reine de plusieurs pays, du Commonwealth jusqu’au Royaume-Uni qui est lui-même l’assemblage de plusieurs pays différents. Elle tient un rôle de représentation, un devoir de représenter et de maintenir l’unité entre tous et toutes. Ce qui, et cela ne vous aura pas échappé, une réussite. En effet, Elisabeth II est aujourd’hui une figure indiscutable. Au point que l’on peut rapidement aller à dire en esprit que la couronne, c’est elle. Et que sans elle ce ne serait plus la couronne. Ce qui pose la question et met un doute sérieux quant à un après incertain au moment de la disparation de la Reine, très, très âgées.