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« Manon Lescaut », de l’Abbé Prévost

Étude de cas : « Manon Lescaut », de l’Abbé Prévost. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  24 Mars 2020  •  Étude de cas  •  505 Mots (3 Pages)  •  1 954 Vues

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En lecture cursive, j’ai choisi de vous présenter le roman « Manon Lescaut », de l’Abbé Prévost, écrit en 1731. 

Ce roman, a été jugé scandaleux car il dénonce les dangers de la passion, bouscule les mœurs et la représentation traditionnelle du héros. Ce roman a été autant loué que critiqué.

Si j’ai choisi de présenter ce livre, c’est parce qu’il m’a interpelé.

Je me suis posée de nombreuses questions sur l’ambiguïté du personnage de Manon et la place que lui accorde l’auteur.

Le titre original du livre était « Histoire du Chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut » puis il est devenu au fil des ans simplement « Manon Lescaut ».

C’est Manon qui s’impose, l’auteur en a fait une créature à deux visages, à la fois démon et ange.

Le personnage de Manon tranche avec les valeurs morales et religieuses de la société. En dépit de son immoralité, elle suscite l’admiration et la fascination.  Elle est frivole et dépensière pourtant elle est réellement éprise du chevalier, elle lui est dévouée et fidèle  non pas par le corps mais par le cœur. Dans la seconde partie, elle renonce même à une vie de plaisir pour enfin vouloir l’épouser.

Manon m’a évoqué le mythe d’Adam et Ève. Ève incarne la tentation originelle, celle qui causa la perte du premier homme. Manon est l’Eve qui perdra le chevalier. Il y a également de la tragédie dans ce roman, on y retrouve comme dans l’œuvre de Racine, la force de la destinée, une forme de fatalité. Rien ne pourra empêcher ce qui doit se produire. Rien ne pourra sauver le chevalier de sa perte.

J‘ai trouvé frustrant que le personnage de Manon ne soit qu’un instrument dans les mains de l’auteur. Le fait que l’histoire soit racontée par Des Grieux lui-même ou par le narrateur a renforcé cette distance d’avec l’héroïne.

J’ai perçu Manon comme une intervention divine, elle apparait telle Eve la tentatrice et meurt de façon subite dans une attitude pleine de dignité à l’opposé de la Manon libertine. Elle se rachète en disparaissant.

Cette mort semble incarner une sorte de morale de l’histoire.

Manon n’est en aucun cas maîtresse de son destin.

Elle a pour moi un point commun avec la Princesse de Clèves. En effet, bien que opposées car l’une est vertueuse et l’autre dépravée, elles sont toutes les deux prisonnières de leur statut de femme et victimes des hommes. Leur droit à la vie, au plaisir, à la liberté, leur est constamment refusé.

D’ailleurs, le personnage du père de des Grieux a un rôle important. Bafoué dans son honneur par son fils, c’est lui qui ordonne la déportation de Manon, l’exclut de la société et devient l’instrument indirect de sa mort. Il est la voix de la loi sociale qui condamne tout ce qui bouleverse l’ordre d’une société fondée sur le rang.

Grâce à ce roman, L’abbé Prevost a réussi à réveiller ma conscience et m’a fait me questionner sur la place accordée à la femme tant au 18ème siècle qu’aujourd’hui dans notre société. 

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