PAUL PASCON LA FORMATION DE LA SOCIETE MAROCAINE (La société composite)

PAUL PASCON LA FORMATION DE LA SOCIETE MAROCAINE (La société composite)

Référence à l’article : Paul Pascon, « Segmentation et stratification dans la société rurale marocaine », SociologieS [En ligne], Découvertes / Redécouvertes, Paul Pascon, mis en ligne le 20 février 2013, consulté le 21 octobre 2018. URL : http://journals.openedition.org/sociologies/4326

-Brève biographie de l’auteur : Paul Pascon est né en 1923 à Fès en pleine période coloniale. Issu d’une famille française, il est le petit-fils de colons installés dans la région. Il sera naturalisé marocain et s’éteindra en 1985. Sociologue de formation, il est l’un des pères fondateurs de la sociologie marocaine, il s’intéressera principalement à la connaissance de la société rurale marocaine post coloniale ainsi qu’aux mouvements ouvriers. Son parcours professionnel débutera au sein du bureau d’étude coopératif l'E.I.R.E.S.H (Équipe Interdisciplinaire de Recherches en sciences humaines), créé au début des années 1960). Son point de départ : les caractéristiques sociologiques de la population minière des mines de Youssoufia et de Khouribga ainsi que les ouvriers du port de Casablanca.

La société composite : fil conducteur Dans cette partie nous aborderons la conceptualisation sociologique de la société qu’a Paul Pascon. Pascon va parler de la « société composite », une notion qu’il définira dans son article paru en 1971 dans le Bulletin Economique et Social du Maroc intitulé "La formation de la société marocaine" Il explique d’abord la présence d’« une ethnographie de la diversité » au Maroc écrite par le colon français dont le but est de « diviser en prétextant l'immutabilité de certaines ethnies irréductibles les unes aux autres ».

→ Explication : Selon l’auteur, les colons ont instrumentalisé la diversité ethnique présente au Maroc dans le but de diviser les ethnies afin d’assoir davantage leur pouvoir, de mieux régner et contrôler la population marocaine (diviser pour mieux régner). Selon l’autorité coloniale, cette ethnographie de la diversité serait expliquée par le caractère constant, inaltérable et fixe

des ethnies (n’acceptent pas le changement). En plus de leur fixité les ethnies seraient également insolubles et sectaires (n’acceptent pas la mixtion, caractère intolérant).

Son but est de rompre avec cette conception orientaliste de la société marocaine établie par les occidentaux. C’est ainsi qu’il va s’intéressé à la manière dont la société marocaine se forme. Nous parlons d’un « décolonialisme des sciences sociales »

→ Explications : Mettre un terme ou déconstruire une conception occidentale normative de la société. Autrement dit il s’agit d’alarmer le monde des sciences sociales par rapport au biais de la pensée scientifique occidentale. (Les occidentaux n’ont pas toujours raison, ils ont tendance à croire qu’ils connaissent tout mieux que tout le monde et donc à vouloir appliquer des normes, lois, règles qui sont compatibles avec leur société MAIS pas forcément compatibles avec les autres sociétés.

Selon lui, cela favoriserait l’apparition de « sottisiers d'associologie » et sur des représentations racistes affirmant que "telle société est différente de la nôtre parce que ses membres sont différents de nous : il y aurait entre eux et nous comme une différence de nature en quelque sorte décisive, immuable et définitive, en particulier lorsque ces hommes sont physiquement très différents par la couleur de peau, la taille, le système pileux ou même par l'aspect lié au mode de vie". → Explication : Par ce passage il explique que, pour les occidentaux ce n’est pas la société qui est différente mais c’est les gens qui la composent, c’est leur nature qui est différente à celle des occidentaux, et donc ils auraient tort. D’où la prise en compte de la culture comme étant seulement un des éléments sociologiques parmi tant d’autres.

L'évocation rigoureuse de l'idéal-type pour comprendre la nature composite de la société marocaine est une façon de rendre compte des différents facteurs qui constituent les phénomènes sociaux l'idéal-type n'est pas une typologie schématique mais un outil des sciences sociales servant à penser conceptuellement les singularités constitutives de la réalité. Pascon voit les sociétés comme un tout homogène ou unifié.

→ Explication : il estime que : oui il y a des différences au sein même d’une société, mais à défaut d’exclusion celles-ci (les différences) serait un facteur d’inclusion. La diversité est ce qui fait l’unité d’une même société. C’est-à-dire que la diversité ne signifie pas forcément une désunion ou une fracture au sein de la société MAIS serait probablement quelque chose qui unie les gens.

➔ Il présente la nature composite de la société marocaine à travers la diversité des rapports sociaux qui la constituent : salariat, clientèle féodale, travail familial, entraide tribale.

→ Explications : C’est-à-dire que la société composite l’est car elle est constituée d’une diversité des rapports sociaux (on a des profils différents et contradictoires (homme riche VS homme pauvre / Homme intellectuel VS Homme analphabète…) ET en plus de ça On à des rapports sociaux différents (Dominé Vs Dominant / Fort Vs Faible…). Une société est composée de différents rapports sociaux.

( !!!) Il est difficile d'attribuer un trait de caractère cohérent pour définir cette pluralité et d'apposer les qualificatifs de "tribalisme", de "patriarcat", de "féodalisme" ou