Réflexion sur les modalités de l’humour dans les soins

I.R.F.S.S Occitanie Croix Rouge française

Institut de Formation en Soins Infirmiers

71 chemin des Capelles

31300 Toulouse

UE 6.1 S1

 Méthode de travail

Fiche de lecture

        PONS Lucas

        Promotion 2021-2024

        18/10/2021

Identification de l’article

Charlier, T. (2019). Réflexion sur les modalités de l’humour dans les soins. La revue de l’infirmière (252), p. 30-31. doi : 10.106/j.revinf.2019.04.012

Bibliographie de l’auteur

Tom Charlier est un infirmier diplômé d’Etat de nationalité française. Il a travaillé de 2018 à 2019 dans une structure privée en réanimation polyvalente (chirurgie et médecine). Depuis janvier 2020, il réside à l’île de la réunion, où il travaille en réanimation polyvalente au CHU de Saint Pierre. Ses études en soins infirmiers à Nancy (région Grand Est) l’ont amené à écrire un mémoire en 2018 sur l'humour dans les soins. A la suite de son mémoire de fin d’étude, il a publié en 2019 dans la revue de l’infirmière l’article « Réflexion sur les modalités de l’humour dans les soins ». La parution de cet article sera sa principale et unique publication.

Résumé

L’humour dans un contexte de soin, à condition de savoir le manier subtilement, peut être un outil extrêmement efficace pour plusieurs raisons. Il permet une meilleure prise en soin d’un patient en créant une atmosphère détendue, plus propice à l’interaction et à une compréhension mutuelle. L’humour instaure ainsi une relation de confiance en plaçant sur un même pied d’égalité l’infirmier et le patient. Des aptitudes telles que l’empathie, le respect d’autrui et une analyse fine de la situation, facilités par l’expérience, sont des prérequis pour un bon usage de l’humour en contexte de soin. L’utilisation de l’humour peut avoir des bénéfices réels pour le patient dans l’évolution de sa maladie en lui redonnant espoir et en l’aidant à lutter contre le stress et la solitude. L’humour au sein d’une équipe de soignants est également un indicateur d’une bonne entente, ce qui entraînera des répercussions positives sur la prise en soin des patients. En effet, la communication entre professionnels peut être facilitée par l’intermédiaire de l’humour ce qui permettra d’alléger les tensions et améliorera la qualité et l’ambiance au travail.

Mots-clés

Humour ; soins ; relation soignant-soigné ; relation professionnelle ; psychologie

Commentaire critique :

La lecture de l’article de Tom Charlier peut être utile dans notre futur métier d’infirmier en nous donnant des clés pour faire face à des situations difficiles. Un infirmier travaille au quotidien avec des êtres humains avec qui il entre en interaction (patient ou autres professionnels de santé). L’usage de l’humour améliore les relations entre les personnes dans un service de soin. La qualité des échanges, facilitée par l’utilisation de l’humour, entraînera des répercussions positives sur le travail effectué et sur la santé mentale tant des patients que des soignants. L’auteur nous explique que l’humour peut avoir de multiples intérêts, à condition de savoir le manier avec précaution. Dans une équipe soignante comme auprès des patients, l’humour est un atout propre à chacun qui permettra une meilleure ambiance et une compréhension mutuelle enrichie. Ainsi, il est intéressant de se demander en quoi l’utilisation de l’humour peut-elle être favorable à l’instauration d’une prise en soin de qualité des patients ?

Parmi les besoins fondamentaux d’un être humain décrit par Henderson (1994), il y a le besoin de se récréer c’est-à-dire la nécessité pour chaque individu de se détendre, se divertir. L’infirmier dans son métier est à la recherche de la satisfaction des besoins fondamentaux des patients qu’il prend en soin. L’humour a donc une place importante dans le soin car il permet une évasion, un moment privilégié dans un environnement hospitalier qui peut parfois paraître hostile avec un avenir incertain pour certains patients. L’humour est ainsi utile « pour aider à prendre conscience du positif qui nous arrive, de le rendre absurde et donc se préparer inconsciemment à du potentiel négatif » (Charlier, 2019, p. 31). Comme le souligne également Lanquetin (2016), l’humour, bien qu’éphémère, a cette force de rendre moins pénible la situation du patient et de lui redonner de l’espoir. L’humour serait alors un véritable mécanisme de défense face à l’adversité.

 De plus, Patenaude & Hamelin-Brabant (2006) nous montrent que l’humour permet de « procurer un sentiment de contrôle, de dignité, d’intégrité et d’estime de soi. Il paraît améliorer l’estime de soi des patients participants quand ils peuvent faire rire les autres et quand ils peuvent rire avec les infirmières » (p. 41). Cette recherche constante de valorisation du patient est un droit inscrit dans le Code de Santé Publique, article L1110-2 (2002) : « La personne malade a droit au respect de sa dignité ». L’humour peut ainsi devenir un moyen efficace pour l’infirmier pour aider à faire progresser le patient vers plus de considération envers lui-même pour qu’il affronte cette étape difficile qu’est l’hospitalisation. Se centrer sur le patient, être à son écoute, respecter ses valeurs et le considérer comme un véritable acteur de son rétablissement sont autant d’objectifs qu’un infirmier doit s’efforcer d’atteindre.