Sujet Bac Svt

e l’art dit « primitif » ou de ce qui est étranger. Le terme « romantisme » ne deviendra toutefois courant que vers 1824.

b) Contexte historique :

Le romantisme est l’aboutissement de la crise des valeurs européennes. Paul Bénichou parle d’une véritable « école du désenchantement ». La révolution de 1830, puis celle de 1848 apportent des désillusions. La déception est grande, et le coup d’Etat du 2 décembre 1851 de Louis Napoléon Bonaparte, qui consacre le Second Empire, pousse ainsi un écrivain comme Victor Hugo à s’exiler. L’instabilité politique et l’ascension de la classe bourgeoise influencent la vision du monde romantique, qui s’affiche comme l’aspiration de la jeunesse à un idéal s’opposant à la médiocrité bourgeoise.

c) Les trois générations romantiques :

Le romantisme trouve son origine dans l’exaltation de la sensibilité au XVIIIe siècle telle qu’elle s’exprime dans La Nouvelle Héloïse (1762) de Rousseau.

Première génération (1800-1820) : La naissance du romantisme est liée à la Révolution dont elle exprime les premières désillusions. Les romantiques ont assisté à la fin de l’ordre dans lequel ils ont grandi et donnent le sentiment de vivre dans un monde en ruine. C’est le « mal du siècle » tel que Chateaubriand à faire découvrir le romantisme allemand en France.

Deuxième génération (1820-1830) : Dans La Confession d’un enfant du siècle (1836), Alfred de Musset exalte la nostalgie de l’époque napoléonienne et dresse le portrait d’une génération en deuil qui exprime ouvertement son désenchantement. Autour de Charles Nodier et de Victor Hugo, de jeunes artistes se réunissent en cénacles qui revendiquent la liberté de l’art.

Troisième génération (1830-1840) : Ce sont les romantiques dits mineurs qui se réunissent autour de Théophile Gautier et de Gérard de Nerval : ils s’intéressent aux mythes anciens, au rêve et au fantastique. Le romantisme s’épuise progressivement. Flaubert, nourri aux idéaux romantiques, s’oriente vers le réalisme. Baudelaire définira l’art romantique pour mieux s’en libérer.

II- Les thèmes romantiques : (En France)

Le mouvement européen du romantisme s'est développé sur le rejet du rationalisme et du classicisme. Il s'est identifié par l'imagination, une éruption de l'individualisme et une soif de liberté et d'évasion.

Le sens de l'équilibre et la recherche de l'harmonie qui sont caractéristiques du classicisme et le rationalisme celle du Siècle des Lumières vont laisser place aux manifestations passionnées de l'imagination et de la sensibilité. L'écrivain n'accepte aucune limite esthétique à sa liberté créatrice à part la cohérence. Il s'autorise toutes les transgressions des conventions classiques, et abuse du mélange des genres, des tonalités et des niveaux de langage.

a) Le moi :

Ce « moi » permet de s'examiner dans ce qu'on a de particulier, d'exceptionnel.

Ce narcissisme est à la source de nombreuses confessions et romans autobiographiques. Il permet aussi de se distingue par l'originalité dans les manières, le costume, le langage, ou l'originalité dans la conduite de sa vie, les rapports sociaux,

la revendication de sa liberté avec parfois une bravade anti-sociale, ou plutôt anti-bourgeoise. Il sert à prendre conscience de son génie personnel, même s'il n'est pas reconnu par la société. Et il juge les droits individuels supérieurs à ceux que la société a sur l'individu. Par exemple, dans l'amour,deux êtres que les hommes séparent ont le droit de s'unir devant Dieu.

b) La nature :

La Nature est pour plusieurs poètes du début du XIXe siècle, l'incarnation la plus possible de Dieu. C'est par elle que le divin manifeste le mieux sa grandeur, comme on le voit chez Hugo et Lamartine.

Mais pour la plupart des romantiques, le spectacle de la Nature se rapporte à l'Homme lui-même. L'automne et les soleils couchants deviennent des images de l’approche de la mort (Lecture du poème de Lamartine) alors que le vent qui gémit et le roseau qui soupire symbolisent les émotions du poète lui-même. Même en musique, notamment dans la Pastorale de Beethoven, c'est une description de paysages champêtres qu'il faut entendre que l'écho de la sérénité ou de la colère vécue par un homme.

La Nature est un lieu de repos, de recueillement, en s'y arrêtant, on oublie la société, les tracas de la vie mondaine. Il est d'ailleurs naturel à l'esprit romantique qu'on se confie plus aisément à un lac qu'à un ami. C'est là le signe du mépris des romantiques pour l'univers social et du goût de ces poètes pour la méditation, pour un retour sur soi. La Nature est comme un miroir.

c) L’idéal social :

Le romantisme exprime un profond malaise des hommes victimes d’un monde économique où il devient impossible de vivre dignement. Musset dénonce ainsi le matérialisme bourgeois. Les progrès intellectuels apportés par les Lumières s’accompagnent en effet d’un vide spirituel, d’un ennui profond qui pousse au suicide ou à la démence. Le malaise romantique est cependant d’une certaine beauté et il offre un certain bonheur. La femme est considérée comme un signe distinctif qui renforce son pouvoir de séduction et exprime pleinement la féminité. Mais c’est la mélancolie qui est le signe distinctif de l’artiste, c’est un état morbide où l’on ne se supporte plus, où la solitude est un enfer, où la conscience du temps qui passe et le malheur de l’homme. Dans un monde guetté par l'ennui et la désillusion, l'amour semble être le refuge des idéaux. Pourtant, l'histoire d'amour romantique se termine rarement bien. Séparés par des malentendus, la loi, les préjugés, les couples romantiques ne s'unissent que dans la mort.

d) Le voyage exotique :

L'exotisme est une attitude culturelle de goût pour l'étranger. Le phénomène se constate à plusieurs reprises dans l'histoire des civilisations en expansion. La curiosité de la société romaine pour les religions en marge de l'Empire, ou les temps d'ouverture de la Chine à la culture européenne pourraient relever de l'exotisme. Cependant, cette attitude s'exprime avec plus d'amplitude et de variété en Occident, suite à la mondialisation : des grandes découvertes au commerce globalisé actuel, en passant par le colonialisme. L’exotisme est lié à la nature, les romantiques les voyages découvrent le tourisme pour apprécier la beauté d'une nature jusque là méprisée et visitée.

III- Le romantisme dans les différents genres littéraire :

a) La poésie :

Le poète est célèbre par les romantiques comme guide, prophète dont les intuitions éclairent l’avenir. Alfred de Vigny a donné la définition d’un poète « puissant et solitaire ». Dans la solitude de sa retraite, il se met au niveau de l’univers et des forces élémentaires. Le lyrisme est le vecteur privilégié pour communiquer ses impressions personnelles. Mais le poète est éternellement insatisfait : il souffre d’un mal de vivre existentiel. Cette mélancolie débouche sur un narcissisme exacerbé, sur un véritable culte de moi : « Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous », affirme Hugo dans la préface des Contemplations (1856).

Parmi les grandes œuvres lyriques on peut retenir : les Méditations poétiques de Lamartine (1820-1823), Les Chimères de Gérard de Nerval, Les Contemplations (1856) de Victor Hugo, Rolla (1833) de Musset, Les Destinées (1838-1863) de Vigny.

b) Le théâtre :

Le drame romantique est un genre littéraire et théâtral né au début du XIXe siècle dans le sillage du drame bourgeois du XVIIIe siècle. Racine et Shakespeare, l'œuvre de Stendhal