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Analyse de séquence du court métrage Maman(s)

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Par   •  3 Décembre 2019  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 508 Mots (7 Pages)  •  747 Vues

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Analyse de séquence du court métrage Maman( s ) ( 7 min 09 à 10 min 29)

Maman ( s ) est un court métrage de 22 minute réalisé par la scénariste et réalisatrice franco sénégalaise Maïmouna Doucouré en 2015. Il a été tourné dans la banlieue de Paris et raconte l’histoire d’un dérèglement familial et plus particulièrement des difficultés que connait la petite Aida après que son père ,de retour du Sénégal, impose sa deuxième femme ,ainsi que son nouveau fils, chez eux. Ce court métrage été présenté dans plus de 150 festivals et a remporté 47 prix internationaux dont le prix du meilleur court-métrage international au Festival de Sundance, le grand prix au Festival de Toronto et alla jusqu’a recevoir le Cesar du meilleur court métrage en 2017 ! Ce film en plus de sa dimension sociologique frappante à également un indéniable aspect culturel. En effet tourné dans la banlieue parisienne il soulève entre autre la problématique de la polygamie, interdite en France et passible de procédure pénale ( prohibé sous peine d’un an d’emprisonnement ) mais elle est tolérée et même monnaie courante au Sénégal ,pays dont visiblement le père de famille est issu ( on peut le deviner du fait que son fils ainé , Youssouf, évoque le récent voyage de son père au « bled » ). Il a donc sans doute aussi une dimension autobiographique. En effet, n’oublions pas que sa réalisatrice ,Maimouna Doucouré, vient également du Sénégal et a avoué avoir été ( directement ou indirectement ) confronté à des situations similaires au cours de sa vie.

La séquence que nous allons analyser se trouve donc environ à la moitié du court métrage et ,par sa place mais également sa tension dramatique, joue un rôle essentiel dans la narration de ce dernier. En effet, on peut même dire qu ‘elle constitue son principal noeud dramatique car c’est après cette séquence qu’Aida ,qui se trouvait jusqu’a présent dans une zone floue dans laquelle elle avait du mal à envisager la situation et se former son opinion ( elle se demande à quoi sert les encens de sa mère , ce que fait cette nouvelle «intruse » et son bébé sous leur toit ) , va faire un choix. Cette décision ( celle de se révolter et de mener la vie dure à cette « deuxième maman » allant jusqu’a essayer de se débarrasser de son bébé ) va donc découler de cette séquence qui présente ,comme nous l’avons souligné, une tension paroxystique. On peut constater le paroxysme tensionnel de cette séquence d’abord d’un point de vue factuel en observant qu’en l’espace d’environ trois minutes minutes, celle ci donne lieu à trois crise de larmes : d’abord celle du bébé lors que sa mère cesse de lui donner le sein puis celle de la mère d’Aida qui vient d’avoir une dispute avec son mari au sujet de sa nouvelle épouse et enfin celle d’Aida qui cachée sous le lit sans que sa mère ne s’en aperçoive ne supporte pas de voir cette dernière dans cette état et certainement aussi car elle est poussée à bout par l’ambiance qui règne chez eux depuis le retour de son père ). Cette tension dramatique et bien évidement attisée par la violente dispute entre le père et la mère, celle ci ne voulant pas de cette femme chez elle et ce dernier lui expliquant « qu’une fois l’eau est versée on ne peut pas la rattraper ». L’intensité dramatique de cette scène se révèle dans les mots bien sur qui y sont prononcés en wolof ( langue parlée au Sénégal, en Gambie et en Mauritanie ) ,et qui donneront lieu à la crise de larme de la mère, mais aussi et surtout dans la manière dont la scène est filmée . En effet, à partir du moment ou les parents d’Aida arrivent dans la chambre, celle ci se cache sous son lit et cela permet donc à la réalisatrice Maimana Doucouré de nous faire vivre cette « scène de ménage » avec le regard de la petite Aida , alternant entre plans fixes sur son visage convulsé de chagrin et camera subjective qui nous permettent les uns comme les autres, de nous mettre réellement dans la peau de cette enfant et de ressentir autant d’empathie pour cette jeune fille que celle ci semble en éprouver pour sa mère. Car l’élément le plus dramatique de cette scène qui créé véritablement l’émotion du spectateur n’est peut être pas provoqué par la narration en elle même ,c’est à dire une dispute entre le père et la mère, mais bien par la situation dans laquelle se trouve Aida qui ,en plus de se trouver affligée par les événements, doit se contraindre à retenir ses larmes si elle ne veut pas que sa mère la découvre. Maimana Doucouré a d’’ailleurs affirmé qu’une des problématiques de ce court métrage était les déséquilibres et les conséquences que pouvait avoir le comportement et la relation conjugal des parents sur leurs enfants. Ajoutons ici que la mise en place ingénieuse du hors champs accentue conséquemment la tension de la scène car cette dispute ,qui n’est pas directement vécu par le spectateur, n’en est que plus angoissante d’autant plus qu’elle permet de créer un curieux effet de complémentarité lorsque l’on entend les sanglots de la mère avec un plan fixe sur le visage d’Aida contrainte de pleurer en silence. De plus, l’usage de tonalités plutôt sombres et le contraste avec

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