Commentaire comparé de deux annonciations
Commentaire d'oeuvre : Commentaire comparé de deux annonciations. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Émilie Ménard • 9 Octobre 2015 • Commentaire d'oeuvre • 1 283 Mots (6 Pages) • 1 251 Vues
Thème 2 : Couple Sacré, L’annonciation
Pour ce qui est de l’analyse d’œuvres sacrés, j’ai décidé de m’intéresser a la représentation de l’événement biblique de l’Annonciation. Je ne m’y connaissais pas tant que ça en peinture sacré mais après avoir lu Histoire de Peinture de Daniel Arasse, j’avoue être restée impressionnée par cette scène, dont il a fait une analyse, selon moi, très intéressante et passionnante. J’aime beaucoup l’idée même de cette annonciation, Gabriel qui vient rendre visite à la Vierge, qui vient la surprendre dans sa lecture biblique pour lui annoncer que ce sera elle qui portera l’enfant de Dieu, ça a quelque chose d’à la fois très mystique mais ça me rappelle aussi les histoires qu’on nous racontait enfant, des cigognes qui viennent apporter du ciel les bébés à leur maman. Anecdote à part, j’ai donc choisi de traiter ce thème, avec deux artistes des époques demandées, pour le Moyen-Âge, mon cœur a penché vers celle de Simone Martini, qui, je trouve, se détache des autres représentation de l’Annonciation, puis pour la Renaissance celle de Léonard de Vinci, dont j’ai toujours adoré le trait si fin et précis.
Pour procéder au commentaire comparé de ces deux œuvres je vais d’abord présenter le thème général et commun de l’Annonciation puis je remarquerai les différences dans la technique utilisée par les peintres.
Traditionnellement, et donc dans les deux tableaux, cet événement présente la Vierge Marie, assise, sur la droite du tableau et l’archange Gabriel, agenouillé, sur la gauche. La Vierge est vêtue de rouge, couleur du sang, donc de la condition de la vie, de l’incarnation dans la matière, et de bleu, couleur de la pureté qui lui est souvent attribuée. Dans ces deux représentations, la Vierge était en train de lire la Bible, avant que Gabriel n’arrive, seulement dans celui de Martini, elle la tient entre-ouverte dans la main, alors que dans celui de De Vinci, le livre est posé sur un lutrin, mais sa main est tout de même en train de tourner les pages, peut-être s’apprête-t-elle à la fermer. Pour ce qui est de l’archange, sa simple présence signifie la relation entre le monde divin et le monde terrestre, il vient faire le lien, dans les deux cas, il a les cheveux assez long, bouclés, de couleurs châtains, la main droite en mouvement, l’indexe levé, et tient dans sa main gauche une plante probablement destinée à Marie mais qui est différente dans les deux illustrations. L’archange de notre Moyen-Âge tient une branche d’Olivier, signe de paix, de fécondité comme pour annoncer en avance ce qu’il vient lui dire, alors que celui de notre Renaissance tient une branche de Lys, symbole habituel de la pureté de Marie, qui est cependant aussi présent dans la scène médiévale, mais qui est installé dans un vase en « arrière plan » si il est possible de parler de plan. Les relations entre les deux personnages sont assez similaires dans les deux représentations, Gabriel regarde directement Marie, c’est lui qui vient la voir, qui vient lui apporter un message, alors que Marie, surprise, en position de faiblesse dans le sens où elle n’a pas choisi ce moment de rencontre avec le monde divin, se retrouver face au fait attendu, elle ne peut pas fuir, mais est remarquable un léger mouvement de stress dans les deux peintures, chez Martini, sa main droite vient accrocher son col et sa capuche comme si elle s’apprêtait à cacher son visage, de plus son corps est légèrement tourné dos à Gabriel, pour De Vinci cet élément est moins prononcé, la main gauche de Marie est en l’air comme si elle venait de sursauter et de lever le bras, par réflexe. Et ce détail participe justement aux différences majeures des deux représentations.
L’Annonciation, Simone Martini, 1333 (184 x 210 cm)
Ce qui change réellement entre ces deux peintures ce sont les différentes techniques de représentation, elles n’ont rien à voir, en un siècle et demi, la conception de l’art a totalement évolué, et cela est en parti grâce à l’invention de la perspective comme nous l’avons vu dans l’étude précédente. La peinture de Simone Martini n’a absolument aucune profondeur, tout est aplani, même dans la représentation des corps il n’y a pratiquement pas de relief, c’est typiquement une peinture de style Gothique. C’est là que je trouve qu’il est très intéressant
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