Racine
Dissertations Gratuits : Racine. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoireseux, voulut donc briller sur la scène. Comme il avait fait de solides études de grec et que le classicisme du XVIIe siècle prônait l'imitation des Anciens, il se dirigea vers la tragédie où il imita Euripide. Soucieux d'arriver, de flatter, il rompit avec ses maîtres jansénistes pour devenir l'écrivain choyé de la Cour, réunissant en une alchimie rare le travail de plume et l'amour de la majesté. Sa rapide et brillante carrière fut marquée par :
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“La Thébaïde ou les frères ennemis”
(1664)
Tragédie
Les deux fils d'Oedipe, Étéocle et Polynice, se combattent jusqu'à la mort.
Commentaire
La pièce fut inspirée de l'”Antigone” de Rotrou (1637).
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“Alexandre le grand”
(1665)
Tragédie
Commentaire
Cette deuxième pièce donna de la notoriété à Racine.
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“Andromaque”
(1667)
Tragédie en cinq actes et en vers
Acte I
Scène 1 : Séparés par une tempête, Oreste et Pylade se retrouvent en Épire, à la cour de Pyrrhus, fils d'Achille : au nom des Grecs, Oreste vient lui réclamer Astyanax, fils d'Hector et d'Andromaque, elle-même captive du roi d'Épire. Épris d'Andromaque, celui-ci délaisse sa fiancée, Hermione. Oreste, qui aime la princesse, espère en secret que Pyrrhus va refuser de livrer Astyanax et de laisser partir Hermione.
Scène 2 : Pyrrhus repousse la requête d'Oreste.
Scène 3 : Devant son confident Phœnix, Pyrrhus souhaite qu'Oreste remmène Hermione.
Scène 4 : Après avoir annoncé à Andromaque la menace qui pèse sur son fils, Pyrrhus fait état du refus qu'il a opposé à Oreste, mais demande en échange à Andromaque d'accepter de l'épouser. Elle refuse, il devient menaçant.
Acte II
Scène 1 : Devant sa confidente, Cléone, Hermione exprime son dépit à l'idée qu'Oreste va la voir humiliée. Cléone l'incite à bien recevoir le jeune prince et à partir avec lui. Elle refuse, espérant que Pyrrhus lui reviendra.
Scène 2 : Oreste déclare son amour à Hermione et lui annonce que Pyrrhus refuse de livrer Astyanax. Elle manifeste de la colère, mais atteste sa fidélité au roi. Puis elle prie Oreste de faire une dernière tentative.
Scène 3 : Sûr de la réponse du roi, Oreste se réjouit.
Scène 4 : Pyrrhus annonce son revirement : il livre Astyanax et épouse Hermione.
Scène 5 : Fier de sa victoire sur lui-même, Pyrrhus se propose d'aller braver Andromaque. Lucidement, Phœnix le met en garde.
Acte III
Scène 1: Oreste projette d'enlever Hermione. Pylade essaye de l'en dissuader, mais il l'aidera, par amitié.
Scène 2 : Hermione, qui triomphe, voudrait faire souffrir Oreste.
Scène 3 : Hermione laisse éclater sa joie devant sa confidente.
Scène 4 : Andromaque vient supplier Hermione de sauver Astyanax ; Hermione la repousse à nouveau.
Scène 5 : La confidente d'Andromaque, Céphise, l'encourage à suivre les conseils ironiques d'Hermione en acceptant de rencontrer Pyrrhus.
Scène 6 : Andromaque supplie Pyrrhus de lui garder un fils.
Scène 7 : Pyrrhus renouvelle son ultimatum.
Scène 8 : Andromaque décide d'aller se recueillir sur le tombeau d'Hector.
Acte IV
Scène 1 : Andromaque a pris sa décision : elle épousera Pyrrhus, mais se tuera aussitôt après la cérémonie ; Céphise veillera sur Astyanax.
Scène 2 : Par son silence, Hermione inquiète Cléone, puis elle réclame Oreste.
Scène 3 : Comme preuve d'amour, Hermione demande à Oreste de tuer Pyrrhus.
Scène 4 : Vainement, Cléone tente de montrer à Hermione son imprudence.
Scène 5 : Avant son mariage avec Andromaque, Pyrrhus veut se justifter auprès d'Hermione : il ne l'a jamais aimée. Elle lui crie sa propre passion, le menace. Phœnix prend peur, mais Pyrrhus reste indifférent.
Acte V
Scène 1 : Hermione se demande si elle veut ou non la mort de Pyrrhus.
Scène 2 : Cléone, en lui racontant la cérémonie du mariage, excite sa colère.
Scène 3 : Oreste vient chercher sa récompense, la main d'Hermione, en annonçant comment il a fait tuer Pyrrhus. Furieuse, elle le chasse.
Scène 4 : Oreste exhale son désarroi
Scène 5 : Quand Pylade annonce à Oreste le suicide d'Hermione, il devient fou.
Analyse
Intérêt de l’action
La pièce est inspirée d'un passage de l'”Iliade”.
“Andromaque” fut le premier chef-d'œuvre de Racine, un chef-d'œuvre qui renouvelait le genre tragique. C’est une tragédie régulière qui observe bien les règles de :
- l’unité de temps : Autrefois, a eu lieu la guerre de Troie : «dix ans de misère» (vers 873). Mais l’action se déroule en une seule journée : «J’ai moi-même, en un jour,
sacrifié mon sang, ma haine et mon amour» (vers 1123-1124).
Et le lendemain, Astyanax sera reconnu «roi des Troyens» (vers 1512).
- l’unité de lieu : «La scène est à Buthrote, ville d’Épire, dans une salle du palais de Pyrrhus.» Mais Troie est évoquée par Andromaque : «Songe, songe, Céphise, à cette nuit cruelle...» (vers 997) - «venger Troie» (vers 1592).
- l’unité d’action : La pièce déroule un cycle infernal où le destin («Hélas ! qui peut savoir le destin qui m’amène?» (vers 25), met en branle une chaîne d’amours insatisfaits (Oreste aime Hermione, qui aime Pyrrhus, qui aime Andromaque, veuve inconsolable d'Hector, chaîne amoureuse à sens unique sans autre issue que le sang), pousse Oreste, qui aime Hermione («La fléchir , l’enlever, ou mourir à ses yeux» - «Tel est de mon amour l’aveuglement funeste» (vers 481), à la poursuivre ; mais elle aime Pyrrhus sur lequel elle agit ; comme il aime Andromaque, il exerce une pression sur elle, qui est soumise, d’une part, à l’attrait de la mort que lui inspire le souvenir d’Hector :
«Ma flamme par Hector fut jadis allumée ;
Avec lui dans la tombe elle s’est enfermée»
(vers 865-866)
et, d’autre part, à l’attrait de la vie au nom d’Astyanax : «Mais il me reste un fils» (vers 867). Et c’est l’hésitation d’Andromaque entre ces deux forces qui provoque le revirement de Pyrrhus, le retournement du quadrille tragique.
Le couple Andromaque-Hector, représenté par Astyanax (toujours invisible et toujours présent) triomphe de Pyrrhus («Il expire...», vers 1495-1520), d’Hermione («Elle meurt?», vers 1604-1612), d’Oreste («Il perd le sentiment», vers 1645).
Au XVIIIème siècle, où le souci des règles classiques paralysait encore le jugement, Voltaire (dans ses “Remarques sur le Troisième Discours du poème dramatique”) critiqua l'unité d'action, le mélange des genres, la préciosité ; il avoua néanmoins son admiration en termes élogieux : «Il y a manifestement deux intrigues dans l'”Andromaque” de Racine, celle d'Hermione aimée d'Oreste et dédaignéede Pyrrhus, celle d'Andromaque qui voudrait sauver son fils et être fidèle aux mânes d'Hector. Mais ces deux intérêts, ces deux plans sont si heureusement rejoints ensemble que, si la pièce n'était pas un peu affaiblie par quelques scènes de coquetterie et d'amour plus dignes de Térence que de Sophocle, elle serait la première tragédie du théâtre français.»
Intérêt philosophique
Ainsi la morale est sauve : les passionnés reçoivent leur châtiment, et le janséniste Nicole eut tort de voir, dans tout auteur dramatique, «un empoisonneur public, non des corps,
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