La politique budgétaire stabilisée
Compte Rendu : La politique budgétaire stabilisée. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresions monétaires. La politique économique n’apparaît donc plus comme l’élément dominant de la différence des performances de croissance entre les deux zones (tableau 1). Au Royaume-Uni, la politique budgétaire ne soutient plus la croissance et le déficit public se réduit légèrement, tout en restant à 3 % du PIB. Au Japon, en revanche, malgré un certain ralentissement de la croissance, la politique budgétaire abandonne son orientation fortement restrictive de 2004 pour devenir neutre, ce qui ne permet aucune amélioration des comptes publics.
1. Positions budgétaires aux États-Unis, en Europe et au Japon
Croi ssa n ce du P I B En % Zone euro États-Unis Royaume-Uni Japon Sol de pu b l i c En % du PIB Zone euro États-Unis Royaume-Uni Japon I mpu l si on b u dgéta i re En points de PIB Zone euro États-Unis Royaume-Uni Japon
1
2003 0,7 2,7 2,5 1,4
2004 1,8 4,2 3,2 2,6
2005 1,3 3,5 1,7 2,2
2006 1,9 3,2 2,2 1,9
Moyenne 2003-2006 1,4 3,4 2,4 2,0
– 3,0 – 5,0 – 3,2 – 7,7
– 2,7 – 4,7 – 3,1 – 6,1
– 2,9 – 4,2 – 3,0 – 6,1
– 2,8 – 4,4 – 3,0 – 5,3
– 2,9 – 4,5 – 3,1 – 6,3
0,1 1,1 1,5 – 0,2
– 0,4 0,4 0,3 – 1,0
0,1 – 0,4 – 0,2 – 0,1
– 0,2 0,1 – 0,3 – 0,5
– 0,1 0,3 0,3 – 0,5
1. Opposé de la variation du solde structurel primaire. Un chiffre positif indique une politique budgétaire expansionniste. Sources : Comptes nationaux, Eurostat, calculs et prévision OFCE octobre 2005.
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1. Indicateurs de rigueur monétaire et budgétaire 2003-2006
variation annuelle de l'indicateur des conditions monétaires
3,5
IV restriction budgétaire restriction monétaire
Etats-Unis 2005-2006 Zone euro 2003-2004 -1,0 -0,5
2,5 1,5 0,5
I expansion budgétaire restriction monétaire
Zone euro -0,5 0,0 2005-2006 -1,5 -2,5 -3,5
0,5
1,0
III restriction budgétaire expansion monétaire
II expansion budgétaire expansion monétaire
Etats-Unis 2003-2004
Impulsion budgétaire
Sources : BEA, Réserve fédérale, BLS, OCDE, Eurostat, calculs et prévision OFCE octobre 2005.
2005 : la tenue du nouveau PSC
En 2005, le déficit budgétaire de la zone euro (2,9 % du PIB) se détériorerait, érodant ainsi l’amélioration engrangée en 2004 (2,7 % après 3 % en 2003). Par rapport à 2004, lorsque la politique discrétionnaire entraînait 0,4 point d’amélioration du solde public, l’orientation budgétaire s’inverserait, fournissant une impulsion à peine positive (0,1 point de PIB, tableau 2). L’impact plus négatif de la conjoncture sur le solde (– 0,3 point de PIB contre – 0,1 en 2004) témoigne de l’opportunité de cet arrêt de la restriction budgétaire. Les pays de la zone euro bénéficieraient d’un recours accru aux recettes exceptionnelles (+ 0,1 point de PIB contre – 0,2 point en 2004), mais pas de la baisse des charges d’intérêts, qui s’interromprait. En effet, malgré le bas niveau des taux longs européens, la hausse de la dette priverait, pour la première fois depuis 1997, les pays de la zone de cette voie d’amélioration du solde. Cinq pays appartenant à la zone euro, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Portugal et la Grèce, présenteraient un déficit encore supérieur à 3 % en 2005 (tableau 3). Les Pays-Bas et l’Autriche s’approcheraient de cette valeur. La Finlande parviendrait à réduire significativement son excédent, tout comme la Belgique et l’Irlande qui le transformeraient même en déficit.
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Département analyse et prévision
2. Contribution à la variation du solde public en 2005
En % du PIB
États-Unis Solde des APU 2005 Solde des APU 2004 Variation 2004-2005 Mesures exceptionnelles* Impact de la conjoncture Charges d’intérêts Mesures discrétionnaires – 4,2 – 4,7 0,6 0,0 0,2 0,0 0,4
Zone euro – 2,9 – 2,7 – 0,2 0,2 – 0,3 0,0 – 0,1
Un impact négatif de la conjoncture prend le signe (-) car il détériore la composante cyclique du solde ; une hausse de la charge d'intérêts prend le signe (-) car elle dégrade le solde public ; une politique discrétionnaire expansionniste prend le signe (-) car elle détériore le solde structurel primaire. * Il s'agit de mesures de nature temporaire, ayant pour effet une hausse de recettes, le plus souvent, ou une baisse de dépenses, plus rarement, et conduisant à une amélioration non structurelle du solde public (soultes, titrisations…). Sources : Comptes nationaux, Eurostat, calculs et prévision OFCE octobre 2005.
À l’exception de l’Espagne, qui ramènerait son solde à l’excédent, ainsi que de la France, de l’Allemagne et de la Grèce, dont le déficit se réduirait, tous les autres pays de la zone euro connaîtraient une détérioration de leurs finances publiques. Tous les pays dont le déficit est prévu en hausse pratiqueraient une impulsion budgétaire positive, ou nulle, à l’exception des Pays-Bas qui poursuivraient une restriction budgétaire de même ampleur qu’en 2004 (0,7 point). L’orientation budgétaire expansionniste serait particulièrement marquée en Autriche (impulsion budgétaire égale à + 1,2 point de PIB), en Irlande (1,1 point) et au Portugal (0,8 point). Mais au Portugal, la fin du recours aux recettes exceptionnelles, comprises entre 1 et 2 points de PIB depuis 2002, expliquerait en grande partie la dégradation du déficit public. En France, et surtout en Grèce, la politique budgétaire serait restrictive, mais la réduction du déficit s’appuierait sur des recettes exceptionnelles de l’ordre de respectivement 0,5 et de 1,0 point de PIB. En Allemagne également, des recettes extraordinaires se montant à 0,5 point de PIB permettraient une baisse du déficit, malgré la neutralité de la politique budgétaire. Cette même neutralité en Italie contribuerait à la forte hausse du déficit, en l’absence de recettes exceptionnelles, en rupture avec la moyenne de 1,3 point de PIB par an sur les quatre dernières années. Il n’y a qu’en Espagne que l’impact positif de la conjoncture sur le solde public permettrait de dégager un excédent, malgré une politique expansionniste. Dans tous les autres pays, la composante conjoncturelle du solde public se dégraderait, notamment en Italie, en Finlande et en Grèce, où le taux de croissance du PIB serait le plus éloigné du potentiel. Les charges d’intérêts contribueraient encore positivement aux finances publiques dans la plupart des pays de la zone euro, à l’exception des Pays-Bas, du Portugal et de la Finlande, où la hausse de la dette en a interrompu le mouvement à la baisse.
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3. Politiques budgétaires dans la zone euro
2004 Croi ssa n ce du P I B, en % Allemagne France Italie Espagne Pays-Bas Belgique Autriche Finlande Portugal Grèce Irlande Zone euro Allemagne France Italie Espagne Pays-Bas Belgique Autriche Finlande Portugal Grèce Irlande Zone euro Allemagne France Italie Espagne Pays-Bas Belgique Autriche Finlande Portugal Grèce Irlande Zone euro 1,1 2,0 1,0 3,1 1,7 2,7 2,1 3,5 1,2 4,2 4,9 1,8 – 3,7 – 3,6 – 3,2 – 0,1 – 2,1 0,0 – 1,0 2,1 – 3,0 – 6,6 1,4 – 2,7 – 0,3 – 0,4 – 1,0 – 0,1 – 0,7 0,0 – 0,1 1,1 – 0,1 1,1
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