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Commentaire sur le couronnement impérial de Charlemagne

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Par   •  29 Septembre 2024  •  Commentaire de texte  •  2 253 Mots (10 Pages)  •  72 Vues

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Commentaire sur le couronnement impérial de Charlemagne

Suite à la mort de son frère Carloman en 771, Charlemagne du latin Carolus Magnus,

s’empare de la totalité du territoire franc et consolide la prépondérance de la dynastie carolingienne

mise en place par son père Pépin le Bref à travers une politique d’expansion territoriale et religieuse

face aux peuples Lombards, Saxons, Hispaniques, Avars et Bavarois. Cette campagne toujours plus

démesurée, évoque l’espoir d’un retour à l’Empire en Occident, qui se solde très rapidement avec le

couronnement impérial de Charlemagne le 25 décembre 800 par le pape Léon III à Rome. C’est

autour de cet événement central que notre corpus de documents se concentre afin d’aborder

différentes perspectives à son propos. Le corpus est composé de 6 sources dont 5 contemporaines au

couronnement de Charlemagne comprissent entre 799 et 840. Elles se composent tout d’abord d’une

lettre d’Alcuin né en 732 et mort en 804, il fut un conseiller très influent à la cour de Charlemagne

dans la lettre, il décrit la suprématie du roi des Francs et des Lombards face à la papauté soulignant

directement la dignité impérial du roi, car celle-ci est antérieure au couronnement impérial datant de

juin 799. Nous avons ensuite un extrait de Vita Karoli soit la biographie de Charlemagne par

Éginhard qu’il rédigea sans doute vers 830, il naît en 770 et meurt en 840, il fut le conseiller

littéraire du roi et par conséquent l’un des principaux protagonistes de la Renaissance carolingienne

à l’instar d’Alcuin. Dans cet extrait, il relate le contexte ainsi que les conséquences de son

couronnement vis à vis des romains. La suite du corpus se compose d’annales, royales d’abord, puis

celle de Lorsh qui est une ville d’Allemagne. Le corpus se poursuit par un extrait du Liber

pontificalis soit le catalogue chronologique de tous les papes et évêques de Rome, de la sorte, on

retrouve dans l’extrait le point de vue de l’église face au déroulement de la cérémonie impériale.

Enfin, la dernière source du corpus rapporte un extrait de la chronique de Théophane le Confesseur

qui est un moine byzantin né en 758 et mort en 818. Son point de vue vis-à-vis du couronnement

impérial d’un roi barbare à Rome se perçoit comme une source indispensable à l’analyse de cet

événement. Le couronnement impérial de Charlemagne figure donc en l’an 800 comme un

aboutissement pour les Francs qui font figurer leur volonté expansionniste et religieuse depuis

l’arrivée au pouvoir de Clovis en 481. De ce fait, pour quelles raisons le pape accorde-t-il la

couronne impériale à Charlemagne ? Les enjeux révélés par l’événement marquent-ils la

résurrection de l’Empire romain d’Occident ? Dans un premier temps, nous verrons que de

nombreuses raisons déterminent la nomination de Charlemagne en tant qu’empereur des Romains,

puis nous étudierons les étapes du déroulement de la cérémonie qui révèlent les intentions des

acteurs.

Avant même d’être désigné empereur, Charlemagne est déjà à la tête d’un empire territorial

regroupant de nombreuses ethnies et origines différentes. En effet, Charlemagne règne sur la

Lombardie, la Germanie, la Gaule, ainsi que d’autres territoire dans lesquels les bouleversements

politiques ne se font pas moindre comme la Saxe ou la Bavière. De la sorte, la dignité impériale

apparaît comme la conclusion du développement de ses contrées, il est donc nécessaire de

comprendre les différentes raisons qui ont permis à cette consécration de voir le jour. Tout d’abord,

Charlemagne roi des Francs et des Lombards depuis 774, est décrit comme le « recteur du peuple

chrétien » L8 par son proche Alcuin dès juin 799, en effet, il joue un rôle d’évangélisation dans

toutes l’Europe occidentale qui s’illustre à travers ses nombreuses conquêtes et guerres qui sont

permanentes dans son royaume. Cela se déroule sur toutes les terres conquises qui ne sont pas

chrétiennes comme au Nord-Est du royaume francs sur les territoires de la Saxe avec la mise en

vigueur du capitulaire de partibus Saxoniae en 785 qui oblige tous les Saxons païens à se baptisés

sous peine de mourir. Néanmoins, Charlemagne ne se limite pas à son rôle de roi évangélisateur et

conquérant, il prend également selon Alcuin celui de protecteur de « la sublimité apostolique qui

occupe, en tant que vicaire, le siège du bienheureux Pierre, prince des apôtres » L1, 2, car, dès son

élection en 795, le pape Léon III est remis en cause par de nombreux romains sur ses valeurs

morales qui lui cause en 799 une attaque dévastatrice. On peut le constater selon les dires

d’Éginhard, « Les Romains ayant accablé de violence le pontife Léon - lui crevant les yeux et lui

coupant la langue - l’avaient contraint à implorer le secours du roi » L1, 2, 3. Cette volonté de

protection est renforcée par la logique d’ascendance du pouvoir de Charlemagne face à celle de la

papauté comme le décrit Alcuin lorsqu’il décrit la dignité royale du roi comme « supérieur aux deux

dignités précédentes » L8, Charlemagne figure donc comme l’effigie de la puissance rédemptrice du

pape lorsqu’il mène « une enquête sur les accusations portées contre le pape » L10, puis peu de

jours après son couronnement « il fit comparaître ceux qui, l’année précédente, avaient déposé le

pontife. » L20 des Annales royales, ainsi Charlemagne apparaît comme le sauveur du peuple

chrétien à l’image de son ancêtre Clovis, mais également sauveur du pape lui-même.

L’Empire romain d’Occident s’étant dispersé en plusieurs royaumes barbares en 476 suite à

la déchéance de Romulus Augustule, il apparaît donc inimaginable pour l’Empire romain d’Orient

de voir devenir empereur d’Occident un roi franc à Rome. C’est se que décrit dans sa chronique

Théophane le Confesseur byzantin lorsqu’il affirme que « Rome tomba au pouvoir des Francs » L2,

3. De ce fait, la non-intervention de Constantinople vis à vis du couronnement impérial de

Charlemagne s’explique par l’instabilité politique du régime politique de l’Empire expliqué par

Alcuin à la ligne 4, 5 et 6 « Il y a aussi la dignité impériale et la puissance séculière de la deuxième

Rome ; avec quelle impiété le chef de cet empire a été déposé, et non par des étrangers, mais par les

siens et par ses propres concitoyens, la renommée nous l’a appris et l’a colporté partout ». Ce

passage nous explique la manière dont l’empereur byzantin Constantin VI c’est fait renverser par sa

propre mère, Irène l’Athénienne en 797 suite à de nombreuses défaites militaires qui ont été subies

face aux Bulgares à Marcellae en 792 ainsi que lors d’une campagne face aux Arabes en 797. Ces

bouleversements internes à l’Empire byzantin mettent dès lors, en péril la crédibilité de

Constantinople et de son hégémonie. De la sorte, le manque de crédibilité de l’Empire byzantin est

renforcé par le fait qu’une femme dirige le territoire, ce qui

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