Sociétés et cultures urbaines.

Chapitre 5 : Sociétés et cultures urbaines

L'Occident pendant le Moyen Âge central connaît un spectaculaire essor des villes qui donne naissance à des revendications d'autonomie et des luttes de pouvoirs. Il suscite également une culture urbaine spécifique, qui rayonne largement sur la campagne aux alentours. La ville du moyen-âge donne naissance à des évolutions culturelles et politique qui annoncent la modernité > la ville comme laboratoire de la Renaissance à venir.

Comment l'essor des villes transforme-t-il les sociétés occidentales aux XIe-XIIIe s ?

Etude : La fresque des effets du bon gouvernement

Dossier : Sienne / doc pp. 142-143

La lutte des factions conduit facilement à la guerre civile : pour avoir un pouvoir indépendant des factions, les communes italiennes ont soit utilisé un pouvoir collégial (comme le gouvernement des Neuf à Sienne), soit elles ont recruté un podestat, c’est-à-dire quelqu’un étranger à la ville dont ce pouvait être le métier que de diriger une commune pour un temps assez court.

Les peintures de Lorenzetti avaient donc un but politique : montrer que tout régime de seigneurie laïque ou épiscopale était une tyrannie.

Dans la ville, on peut admirer une série de palais et de maisons splendides de style typiquement siennois. Sur les toits les maçons sont à l’œuvre, un tailleur vu de dos cousant, plus loin l’atelier d’un orfèvre, un marchand consultant un livre de comptes, des gentilshommes à cheval. L’on y travaille, mais l’on s’y réjouit aussi. En effet nous voyons à gauche un cortège de noces et le chœur de neuf jeunes filles dansant une ronde (comme une autre claire allusion au gouvernement des Neuf) tandis que la dixième joue du tambourin, c’est une façon de souligner, l’harmonie et la concorde qui règnent dans la ville. La ville de Sienne, apparaît joyeuse et baignée de lumière.

Le message transmis est celui de l'excellence du gouvernement en place, système du juste milieu entre les violences aristocratiques et les fureurs populaires. Lorenzetti a représenté un programme politique qui n’avait pas le statut d’évidence mais qui était un objet de débat.

I. Le renouveau urbain du Moyen-âge

A. L'essor des villes

Doc : carte et texte de présentation pp. 132-133, questions 1 et 2 p. 133

Q1 : plus fortes densités en Italie et dans le NE de l'Eurp. 

NB : Les différences de densité et de localisation s'expliquent par  les origines de ces villes :

- en Italie et en zone méditerranéenne, le réseau urbain antique s'est maintenu : les cités se sont transformées en forteresses pdt les temps troubles et accueilles les nobles, les propriétaires fonciers, les clercs et les marchands.

- En Europe du Nord-Ouest, les agglomérations marchandes se juxtaposent aux cités antiques et l'emportent sur ces centres anciens (cités ou bourgs) > faubourgs.

Cours : Le phénomène d'urbanisation en Occident connaît une période de recul à la fin de l'Antiquité : les cités se vident. Au contraire, le Moyen-âge se caractérise à p du XIe s par une reprise de l'urbanisation. Le taux d'urbanisation passe ainsi de moins de 5 % en l'an 1000 à 20 % au XIV ème s.

Les villes italiennes se développent à partir du réseau de cités antiques déjà existantes, tandis que les villes du Nord se développent plutôt à partir de bourgs du Xème s.

Le phénomène d'urbanisation de l'Occcident est dû à l'installation de populations dans les faubourgs de ces villes déjà existantes ou par des fondations de villes nouvelles ex : les bastides dans le Sud de la Fr. (doc : une ville neuve p. 135).

* Cité : ancienne capitale administrative romaine, siège de l'évêché.

* Bourg : agglomération rurale organisée autour du château ou de la forteresse d'un seigneur.

* Faubourg : développement de noyaux d'habitations en dehors du centre ancien (cité ou bourg), à l'extérieur des remparts.

* Bastide : ville neuve créée à partir du 13e s dans le Sud-Ouest de la Fr.

B. Les facteurs de cet essor

Q2 les éléments qui participent à l'essor (à la fois cause et conséquences) : dynamisme des campagnes, développement des échanges et du commerce, affirmation des pouvoirs politiques, développement des écoles et des universités. 

Cours : Cet essor s'explique par une conjonction de facteurs :

- le dynamisme des campagnes, lié à une évolution des techniques de production mais aussi à une amélioration du climat en Europe, alimente la croissance urbaine. Les campagne dégagent en effet des surplus qui sont commercialisés dans la ville, ou juste à l'extérieur, sur les marchés et lors des foires annuelles. La ville exerce ainsi une forte attraction.

- le développement des échanges et du grand commerce qui accompagne ce dynamisme économique favorise encore les villes : les foires annuelles de Champagne et les ports de Méditerranée, de l’Atlantique ou de la mer du Nord suscitent le développement des plus grandes villes d'Occident au MA :   Venise, Bruges, Lille, Londres.

C. La transformation du paysage urbain

La ville du Moyen âge se transforme :

- les villes se dotent de remparts ou les reconstruisent. Doc : 4 p. 135. Ces murailles monumentales ont une fonction économique liés à la fonction commerciale des villes : les produits venus des campagnes alentour (la banlieue) qui entrent sont taxés. Mais elles ont aussi une fonction identitaire : la ville se démarque de la campagne et des pouvoirs seigneuriaux.

• les autorités de la ville manifestent leur pouvoir dans des constructions qui rivalisent de hauteur : l'Eglise fait construire d'immenses cathédrales (13e s : le temps des cathédrales), les autorités municipales construisent des beffrois (Sienne), les marchands construisent des halles. NB : les maisons sont construites en bois ou torchis, la pierre est réservée aux institutions de pouvoir.

II. L'organisation des société urbaines

A. Des groupes sociaux qui s'organisent