Analyse d'une des principales sources du droit islamique : le coran
Mémoire : Analyse d'une des principales sources du droit islamique : le coran. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresir : les relations matrimoniales, le meurtre et le vol, les relations commerciales, les successions, l’esclavage, la charité et enfin quelques règles concernant la nourriture, les boissons alcoolisées ou encore les jeux de hasard. Cette analyse aura peut être pour vertu de nous offrir une vision différente de ce monde tellement critiqué qu’est l’islam. En guise de remarque, les notes de bas de page faisant référence au Coran sont basées sur la traduction française réalisée par Kasimirski en 1840.1
ARKOUM, M. et KASIMIRSKI, M., Le Coran / traduit de l'arabe par Kasimirski ; chronologie et préface par Mohamed Arkoum, Paris, Garnier-Flammarion, 1970.
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Analyse d’une des principales sources du droit islamique : le Coran
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Chapitre 1er. Un bref aperçu des différentes sources du droit islamique Le droit islamique, tel que nous le connaissons aujourd’hui, s’appuie sur un ensemble de sources. Plus précisément, quatre sources font office de piliers du droit islamique : le Coran, la Sunna, le consensus (Ijma) et l’analogie (Qiyas). Section 1re. Les sources principales
§ 1 . Le Coran
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Il s’agit de la principale et de la plus ancienne source du droit islamique (VIIe siècle). Le Coran est en quelque sorte la parole que Dieu aurait révélée à son prophète Mahomet par l’intermédiaire de l’archange Gabriel. Ce texte fondateur du droit islamique2 fera l’objet d’une étude approfondie dans les pages suivantes.
§ 2. La Sunna
La Sunna est constituée de plusieurs hadiths. Ces hadiths regroupent les différents comportements qu’aurait eu le prophète Mahomet dans telle ou telle situation (paroles, actes approbations,…). Ces comportements doivent servir d’exemples pour le peuple musulman. La Sunna présente donc une très grande différence avec le Coran car ce n’est plus de la parole divine dont il est question ici mais plutôt de la parole du Prophète Mahomet. La Sunna est la deuxième source du droit musulman.3
§ 3. L’Ijma
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L’Ijma est un terme arabe qui signifie : le consensus. Il s’agit de la troisième source du droit islamique. Sa portée est inférieure aux deux premières ; elle ne peut d’ailleurs en aucun cas les contredire. De plus, cette source est parfois rejetée par certaines écoles juridiques. Cependant, les principales écoles (écoles sunnites) l’ont acceptée en vertu d’un hadith qui dit : « Ma communauté ne tombera jamais d’accord sur une erreur ».5
§ 4. Le Qiyas
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Le Qiyas, dans sa traduction française, signifie l’analogie ou encore le syllogisme. Ce système est utilisé lorsqu’un conflit de droit surgit et qu’aucune solution n’est prévue par le Coran et la Sunna. Il s’agit donc d’une méthode de raisonnement par analogie : l’exemple le plus significatif est celui de l’interdiction faite dans le Coran de consommer du vin. Par analogie, les juristes ont étendu cette disposition interdisant ainsi la consommation de n’importe quelle boisson alcoolisée.
X., Aperçu historique sur le royaume de l'Arabie Saoudite et son système législatif fondé sur la loi coranique, Beyrouth, Dar al-kitab al-lubnani, 1974, p. 10, al. 2. 3 H. DE WAEL, Le droit musulman : nature et évolution, Paris, CHEAM, 1989, p. 32-36. 4 X., Aperçu historique sur le royaume de l'Arabie Saoudite et son système législatif fondé sur la loi coranique, Beyrouth, Dar al-kitab al-lubnani, 1974, p. 18. 5 L. MILLIOT, Introduction à l'étude du droit musulman, Paris, Recueil Sirey, 1953, p. 125, al. 3. 6 H. DE WAEL, Le droit musulman : nature et évolution, Paris, CHEAM, 1989, p. 39-43.
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Section 2. Les sources secondaires D’autres sources moins importantes méritent d’être citées telles que : l'istislâh (la prise en considération de l’intérêt général), l’istihsân (l’approbation), l’âda (la coutume), l'ijtihad (la réflexion personnelle), le Taqlid (l’imitation des anciennes décisions), … Chapitre 2. Une analyse détaillée de la principale source du droit islamique : le Coran7 Avant d’entamer cet examen, une précision s’impose. Le Coran est un ouvrage très ancien… L’une de ses caractéristiques principales est son immuabilité, en effet, il ne peut en aucun cas subir une quelconque modification.8 De nombreuses règles contenues dans ce texte pourront donc paraître absurdes voire même scandaleuses,… Cependant, il faut absolument avoir en tête le contexte bien particulier de l’époque (ce texte fut rédigé au VIIe siècle). Certaines normes apparaissant dans le Coran ne sont dès lors plus tout-à-fait d’actualité (par exemple : la polygamie qui est désormais abolie dans de nombreux pays musulmans). Le Coran constitue malgré tout la source principale sur laquelle repose tout le droit islamique. Section 1re. Les relations matrimoniales
§ 1 . Le mariage
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De nombreuses dispositions du Coran donnent de précieuses précisions concernant le mariage.9 Tout d’abord, le thème de la polygamie y est abordé. Il faut savoir qu’à l’époque, cette pratique était très courante, il était dès lors difficile voire même impossible pour le prophète Mahomet d’y mettre fin d’une quelconque manière. Mahomet a cependant mis un frein à cette pratique en stipulant qu’un homme ne peut avoir plus de quatre femmes en même temps.10 Une première interrogation peut survenir à ce stade : Mahomet avait-il conscience des effets néfastes qu’une telle réglementation allait engendrer à l’égard de la gente féminine. Le contexte particulier de l’époque (VIIe siècle) laisse à penser que non… Mais il a tout de même fortement restreint cette pratique en fixant un maximum de quatre femmes11, de plus, le mari doit avoir la possibilité de leur offrir une vie décente.12 Il découle de cela que la polygamie est réservée à une certaine élite. Les hommes pauvres n’ont en général qu’une seule femme. Un homme pourra également cohabiter avec une femme esclave. Aucune limite n’est alors fixée par le Coran. Durant la période préislamique, les esclaves étaient des prisonniers de guerre. Mais, par la suite, cette notion a englobé un plus grand nombre de gens : les esclaves pouvaient être reçus en cadeau, pourchassés, achetés,…
Structure inspirée de: R. ROBERTS, The social laws of the Qorân: considered, and compared with those of the Hebrew and other ancient codes, Londres, Curzon, 1977. 8 Voy. : X., Colloques de Ryad sur le dogme musulman et les droits de l'homme en Islam, Beyrouth, Dar al-kitab al-lubnani, 1974, p. 14, 19 ; X., Aperçu historique sur le royaume de l'Arabie Saoudite et son système législatif fondé sur la loi coranique, Beyrouth, Dar al-kitab al-lubnani, 1974, p. 14 et s. 9 J. SCHACHT, Introduction au droit musulman, Paris, Maisonneuve et Larose, 1983, p. 137-142. 10 Le Coran (IV, 3). 11 J. SCHACHT, Introduction au droit musulman, Paris, Maisonneuve et Larose, 1983, p. 137, al. 3. 12 G.-H. BOUSQUET, Précis de droit musulman, principalement mâlékite et algérien, Alger, La maison des livres, 1950, p. 127, n° 67.
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Un homme pourra cohabiter avec autant de femmes esclaves qu’il le souhaite. Il dispose aussi du droit de propriété sur cet esclave et par conséquent il pourra le vendre à n’importe quel moment. Attention cependant car si l’esclave donne naissance à un garçon et que l’homme reconnaît en être le père, il devra alors affranchir l’esclave en guise de récompense. D’une manière générale, la polygamie est actuellement devenue l’exception, rares sont les pays qui la pratiquent encore. A titre d’exemple : en Inde moins de 5 % de la population la pratiquent et en Perse moins de 2 % s’y adonnent. Le Coran impose certains empêchements à mariage13 tournant autour de deux caractéristiques : les liens de sang et la religion. Avant l’apparition de Mahomet, les Arabes étaient déjà très sévères concernant les liens de parenté dans le mariage. Le Coran a donc suivi la tendance en interdisant le mariage de deux personnes présentant le lien familial suivant : mère, fille, sœur, tante, nièce, mère nourricière, sœur de lait, belle-mère, belle-fille et enfin de deux sœurs en même temps.14 Les femmes ne sont pas libres de se vêtir comme elles le désirent, elles doivent cacher leur corps. Seules certaines personnes délimitées de manière très précise par le Coran ont le droit de voir les atouts de la femme (père, fils, esclave,…).15 En cas d’infraction à ces règles, aucune sanction n’est prévue par le Coran. Les hommes ont le droit d’épouser des femmes musulmanes mais aussi chrétiennes ou juives.16 Après le mariage, ces femmes pourront conserver leur religion. D’une manière générale, un homme ne pourra pas épouser une femme mariée.17 Cependant, il existe deux exceptions à ce principe. La première exception est la suivante : lorsqu’une
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