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DISSERTATION LA VIOLENCE UN OUTIL POLITIQUE

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Par   •  20 Mars 2016  •  Dissertation  •  5 166 Mots (21 Pages)  •  4 919 Vues

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INTRODUCTION :

Le sujet qui nous est proposé est « La violence, un outil politique ».

La violence a toujours été utilisée comme une « arme », comme un moyen d’accéder au pouvoir, et de le conserver. La violence est une action par laquelle la personne tente d'établir un rapport de force avec une autre personne. La violence ne donne pas d'importance aux besoins et émotions de l'autre. La personne utilisant des comportements violents force l'autre à agir contre son gré sans respecter ses droits.  Pour nous, la violence n'est pas une caractéristique de l'individu, mais plutôt un moyen utilisé pour atteindre ses buts. Voilà pourquoi nous parlons d'un individu utilisant des comportements violents et non d'une personne violente.

La violence est l’utilisation de force physique ou psychologique pour contraindre, dominer, causer des dommages ou la mort. Elle implique des coups, des blessures, de la souffrance. Plusieurs types de violence sont distinguées. Leurs définitions parfois contradictoires varient selon les époques, les milieux, les lieux, les évolutions sociales, technologiques etc. Nous parlerons ici de violence politique. La violence politique regroupe tous les actes violents que leurs auteurs légitiment au nom d'un objectif politique (révolution, résistance à l'oppression, droit à l'insurrection, tyrannicide, « juste cause »).

Certaines formes de réponses violentes mais proportionnées (et de résistance ou servant le rétablissement de l' état de droit), quand d'autres solutions ne sont plus possibles sont couramment admise, par la morale et le droit et selon la doctrine des droits de l'homme  en cas de légitime défense par exemple, ou d'état de nécessité, en cas de résistance à l'oppression d'une tyrannie. Selon la définition classique de Max Weber dans Le Savant et le politique (1919), « l'État revendique le monopole de la violence légitime ». Historiquement, l'État moderne s'est construit en défaisant les autres groupes du droit d'utiliser la violence pour leur propre compte. Pour illustrer notre propos, nous prendrons l’exemple des régimes totalitaires. En effet, le totalitarisme est un régime à parti unique, n'admettant aucune opposition organisée et dans lequel l'État tend à confisquer la totalité des activités de la société. C'est un concept forgé au xxe siècle, durant l'entre-deux-guerres, avec une apparition concomitante en Italie, en Allemagne et en URSS.

Il ne s'agit pas seulement de contrôler l'activité des personnes, comme le ferait une dictature classique. Le régime totalitaire va au-delà en tentant de s'immiscer jusque dans la sphère intime de la pensée, en imposant à tous les citoyens l'adhésion à une idéologie obligatoire, hors de laquelle ils sont considérés comme ennemis de la communauté.

Les caractéristiques habituellement retenues pour définir le totalitarisme sont : un monopole idéologique, c'est-à-dire la conception d'une vérité qui ne supporte aucun doute, qui est imposée à tous et qui est généralement orientée vers la lutte contre les ennemis du régime, un parti unique contrôlant la totalité de l'appareil étatique c'est-à-dire disposant de l'ensemble des moyens de communication de masse qu'il utilise comme des instruments de propagande, qui crée des structures d'embrigadement de chaque catégorie de la société et qui dispose d'une direction centrale de l'économie. Le parti unique est dirigé idéalement par un chef charismatique et autour duquel est formé un « culte du chef », faisant de lui plus qu'un simple dictateur mais plutôt un guide pour son peuple, lui seul en connaissant les véritables aspirations. Un monopole de la force armée, un système à la fois policier qui a recours à la terreur avec par exemple un réseau omniprésent d'agents dormants et de surveillance des individus, basée sur la suspicion, la dénonciation et la délation. Ainsi ces systèmes ont systématiquement recours à la violence, l'emprisonnement, la torture et l'élimination physique des opposants ou personnes soupçonnées comme telles, et la déportation des groupes de citoyens jugés « suspects », « inutiles » ou « nuisibles ».

Nous nous demanderons alors en quoi la violence politique est au cœur du fonctionnement des régimes totalitaires ?

Nous répondrons à cette problématique en trois parties. Dans une première partie, nous définirons la notion de « violence politique », puis, nous montrerons dans une deuxième partie que la violence est un moyen d’accession au pouvoir, enfin, dans une dernière partie, nous verrons comment les régimes totalitaires utilisent la violence pour conserver le pouvoir.

PLAN :

Problématique : En quoi la violence politique est au cœur du fonctionnement des régimes totalitaires ?

  1. La notion de violence politique :
  1. Définitions ;
  2. Autoritarisme et violence politique ;
  3. Contrôle social et violence politique.

  1. La violence, un moyen d’accéder au pouvoir :
  1. Intimidation par la violence pour accéder au pouvoir ;
  2. Un coup d’état brutal pour accéder au pouvoir ;
  3. Eliminer ses opposants pour accéder au pouvoir.
  1. La violence, un moyen de conserver le pouvoir :
  1. Une société manipulée ;
  2. Une société encadrée ;
  3. Une société terrorisée.

 I. La notion de violence politique :

La violence politique est un concept utilisé en sciences sociales et politiques qui fait référence à « des destructions ou des atteintes physiques dont le but, le choix des cibles ou des victimes, la mise en œuvre et/ou l'effet ont une signification politique et tendent à modifier le comportement des protagonistes dans une situation de négociation ». Le concept recouvre de nombreuses activités. Dans le contexte de conflits armés, son spectre comprend des actes ou des événements comme la tentative isolée d'assassinats, la guérilla locale ou à petite échelle, la rébellion armée ou la résistance, le terrorisme politique, l'état de terreur, la répression ou la guerre. La violence politique s'exprime également en dehors de conflits armés, par exemple au travers du contrôle social exercé par l'État ou une de ses réponses, la menace de violence envers soi-même. L'usage du concept de « violence politique » a pour objectif de prendre de la distance par rapport au caractère légitime ou non de son expression pour au contraire se focaliser sur son caractère coercitif (l'usage de la force ou sa menace) et sur les moyens pour la réguler. L'étude de la « violence politique » s'intéresse à la place de l'usage de la force dans les systèmes politiques, démocratiques ou non. Les premiers travaux remontent aux années 1970 avec Ted Robert Gurr et Harold L. Nieburg. Ce dernier en particulier lui a donné une définition souvent reprise à savoir : « les actes de désorganisation, destruction, blessures, dont l'objet, le choix des cibles ou des victimes, les circonstances, l'exécution, et/ou les effets acquièrent une signification politique, c'est-à-dire tendent à modifier le comportement d'autrui dans une situation de marchandage qui a des conséquences sur le système social ». Cette approche est liée à la volonté de nombreux auteurs, principalement américains, de ne prendre en compte dans la « violence politique » que « des actes quantifiables et mesurables », par exemple les nombres d'émeutes ou de grèves..., pour extraire le concept « de tout contexte normatif d'évaluation et de jugement »

Tout pouvoir, quel qu’il soit, détient une autorité. On le qualifiera d’autoritaire s’il utilise arbitrairement la violence. On parle d’autoritarisme d’abord quand un pouvoir abuse de son autorité en usant plus de la force que de la persuasion. Mais si l’abus d’autorité peut le rendre illégitime à nos yeux d’occidentaux, ce n’est pas nécessairement le cas aux yeux des populations qu’il peut concerner.

On peut considérer que toute forme de contrôle social qui barre une aspiration, impose des opinions ou des comportements, perturbe une trajectoire sociale ou un cadre de vie et qui s’impose massivement à un ensemble d’individus ou à un groupe social est une forme de violence politique, ceci qu’elle soit ou non ressentie comme telle.

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