Expertie Technique Caferuis

de ma formation.

Il m’a paru intéressant et novateur de m’inscrire dans cette étude, pour plusieurs raisons ; L’approche professionnelle différente des besoins d’un public déterminé, la possibilité de m’inscrire dans une enquête sociologique et d’appréhender une autre forme de travail en équipe, de découvrir un aspect différent d’entretien et de recherche auprès d’une population.

Aussi, dans la perceptive d’avenir de mes fonctions, il m’apparaît intéressant de repérer d’éventuels liens possibles entre les individus en « construction » et les personnes « vieillissantes ».

Cette étude sur le départ en retraite et plus particulièrement « vivre sa retraite à Evry », m’a amené à m’interroger sur la façon dont les personnes pouvaient ressentir cette perte d’activité professionnelle, en termes de repères et de liens sociaux. Cette réflexion m’a amené à poser la problématique suivante :

Comment les personnes qui partent à la retraite, ou qui y sont depuis peu, vivent-elles cet arrêt de travail, ce changement de vie ? Malgré un dynamisme encore très présent, comment ces « jeunes » retraités perçoivent ils le départ en retraite ? Quel nouvel investissement possible ?

Le positionnement d’un chef de service dans cette enquête va permettre de formuler plusieurs hypothèses, et plus particulièrement, celle liée à mon activité de protection de l’enfance, et à inviter à des préconisations en termes de rapprochement intergénérationnel sur un même territoire : la ville d’Evry.

Il faut ici annoncer le plan de l’expertise technique.

Pour mener à bien mon expertise, dans ma première partie, je parlerai du contexte du diagnostic territorial, en quoi l’arrivée des « baby boomeurs » a influencé les enjeux nations et territoriaux. Je parlerai du départ en retraite, ce qu’il évoque et comment il est vécu, la relation avec le travail. Je parlerai de la notion d’isolement (retrait, deuil).

Je poursuivrai en expliquant la méthodologie liée à cette enquête

Et je finirai par la deuxième partie, où je présenterai l’analyse des entretiens relatifs à l’enquête pour la ville d’Evry à l’aide du guide d’entretien, duquel j’évaluerai la question du réinvestissement possible dans de nouvelles activités, afin de confronter mon hypothèse à des éventuels projets de rapprochement intergénérationnels.

1 CONTEXTE DU DIAGNOSTIC TERRITORIAL de quoi ? à préciser

2.1 « Les papys/mamys - boomeurs »

En France, après la seconde guerre mondiale, se profile une évolution démographique, connue sous le nom de « baby-boom » (830000 naissances en 1950).

L’impact de ce « baby-boom » se traduit aujourd’hui par le vieillissement d’un grand nombre de la population et de départ à la retraite.

Cette évolution démographique importante de la population vieillissante interroge les politiques publiques dans tous les domaines : social, économique, démographique et politique. Selon Louis Chauvel, « les déséquilibres des chances entre les cohortes de naissances s’accumulent à long terme et pourraient provoquer une rupture de la solidarité entre génération » et il nous prédit « que des problèmes inédits vont se poser à la société française » tandis que Michel Loriaux et Dominique Rémy décrivent cette tranche d’âge de la population en augmentation constante depuis 20 à 30 ans comme étant susceptible de constituer « dans un avenir pas tellement lointain, une force politique capable d’infléchir les grands choix de nos sociétés ».

En parallèle de la croissance du nombre de personnes qui partent à la retraite, s’ouvre aussi une nouvelle approche de la manière dont les personnes vont vivre leur retraite.

En effet, grâce aux progrès, ces personnes abordent la retraite souvent en meilleure santé qu’auparavant et bénéficie, pour un bon nombre d’entre eux, d’une retraite à taux plein.L’âge légal de la retraite dépend de l’année de naissance. Dans le cadre des récentes réformes il passe progressivement de 60 à 62 ans, mais peut atteindre 65 ans, afin d’obtenir une retraite à taux plein suivant les trimestres d’assurance.

Les progrès de la médecine et des conditions de vie ont favorisé l’allongement de la durée de vie. Ainsi les gérontologues divisent cette période en trois sous-groupes : le troisième âge (60 à 75 ans), le quatrième âge (75 à 85 ans) et le cinquième âge (85 ans et plus).

Il est à noter cependant, que ce classement n'est pas adopté par tous les médecins.

Par exemple, Le Professeur Denys Pellerin combat l’idée reçue que la retraite correspond à l’entrée dans la vieillesse : ne voyant aucune corrélation entre l’âge biologique d’une personne et son degré de sénescence biologique et physiologique, il prône l’intégration des personnes dans la société et une poursuite de leur vie active au-delà de l’âge réglementaire de la retraite. Différer la prise en charge médicale des personnes âgées par une éducation et une prévention active, concernant ce nouvel aspect de l’âge est pour lui, une priorité. Denys Pellerin définit la vieillesse comme plusieurs périodes de la vie se succédant à différents rythmes, selon les individus.

Cependant, le « troisième âge » n’est plus annoncé comme étant l’âge de la fin de vie, mais comme une nouvelle étape de la vie.

2.2 Les enjeux nationaux

La maitrise de la fécondité et l’allongement de la vie a profondément transformé la pyramide des âges de la population française depuis la fin des années 1960.

Selon les chiffres de l’INSEE en 2050, 22.3 millions de personnes seraient âgées de 60 ans ou plus, contre 12,6 millions en 2005. 20.8 % de la population avaient 60 ans ou plus en 2005, pour progresser de 30.6% en 2035 et de 31.9% en 2050, soit une hausse de 80 % en 45 ans. La forte progression entre 2006 et 2035 est du à l’arrivée dans ces âgées des générations issus du « baby boom », nées entre 1946 et 1975. Selon, Alain Parant, la croissance démographique française va s’opérer essentiellement, sinon exclusivement, par le sommet de la pyramide des âges et le vieillissement d’ensemble va être massif. Il poursuit en indiquant que l’avancée en âge des générations du baby-boom va connaître un renouvellement moins rapide par sa base du fait de l’arrivée des générations moins nombreuses nées depuis une trentaine d’années, ce qui va automatiquement conférer aux seniors un poids de plus en plus important. Aussi, les politiques publiques se sont toujours intéressées au phénomène de la vieillesse, historiquement et socialement depuis l’ordonnance de 1945 qui instaure le système des retraites actuelles, fondé sur le principe de répartition. Récemment l’équilibre financier de ce système a été remis en cause, du fait du déséquilibre entre les actifs et les personnes à la retraite, cela remet en doute la stabilité financière de la protection sociale des retraités. D’autres politiques sociales en faveur des personnes à la retraite ont été mise en place, tel que l’Aide Personnalisée à l’Autonomie en 2000 (APA), qui favorise le maintien au domicile, et plus récemment l’apparition du « 5ème risque » ou risque de perte d’autonomie, lié à l’avancé en âge de la population.

Toutefois, la mesure récente qui correspond au corpus de l’enquête et au nouveau phénomène de l’augmentation de la population à la retraite (baby boomers) est le plan « bien vieillir » mis en place en 2007, qui concerne les ainés de 50 à 70 ans.

Ce plan vise à inciter les seniors à adopter des attitudes positives pour un vieillissement en bonne santé.

Il a pour objectifs de promouvoir :

* Des stratégies de prévention des complications des maladies chroniques (hypertension, troubles sensoriels, de la marche, de l’équilibre….) contribuant ainsi à l’amélioration de la qualité de la vie en prévenant l’apparition ou l’aggravation des incapacités fonctionnelles, la perte d’autonomie et le risque de désocialisation.

* Des comportements favorables à la santé (activités physiques et sportives, nutrition).

* L’amélioration de l’environnement individuel et collectif et de la qualité de vie de la personne : logement, aides techniques, aménagement de la cité.

* Le rôle social des seniors en favorisant leur participation à la vie sociale (bénévolat, tutorat, créations d’associations ou d’entreprises), en valorisant leurs réalisations (œuvres artistiques, transmission de savoir-faire, de patrimoine ou de mémoire…) et en consolidant les liens entre générations et la solidarité intergénérationnelle en les enracinant dans le contexte local et l’animation des territoires.

Il se décompose en 9 axes, dont 3 peuvent faire échos à l’investigation de la ville d’Evry, à savoir :

AXE 6 : Promouvoir la solidarité entre les générations : l’intergénération et le “vivre ensemble”, creuset du “bien vieillir”

6-1 Contribuer au développement de la semaine bleue