Commentaire de l'assomoir
Commentaire de texte : Commentaire de l'assomoir. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar massiabchiche • 15 Mai 2020 • Commentaire de texte • 3 233 Mots (13 Pages) • 471 Vues
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Émile Zola est un écrivain et journaliste français du XIXe siècle. Il est considéré comme un des chefs de file du naturalisme, un mouvement littéraire qui consiste à décrire les choses telles qu’elles sont et non telles qu’elles devraient être. Il est principalement connu pour la série des Rougon-Macquart, une collection de vingt volumes écrit entre 1870 et 1893 qui dépeignent cinq générations d’une famille sous le second empire. L’Assommoir est le septième volume de la série. Il raconte l’histoire de Gervaise, provincial qui monte à Paris pour suivre son amant Auguste Lantier. Cependant, la vie à Paris ne ressemble pas à celle qu’elle imaginait. Abandonnée par son amant, elle finit par se marier avec un autre mais, suite à un accident, celui-ci dépense tout l’argent dans l’alcool et le couple sombre dans la misère. Nous analyserons un extrait du chapitre X dans lequel Gervaise lassé d’attendre son mari, décide d’aller le chercher à l’assommoir, lieu de consommation d’alcool. Nous travaillerons donc autour de la problématique suivante « Comment Zola dressa-t-il un tableau pathétique de la condition ouvrière du 19eme siècle ? ». L’examen du texte portera d’abords sur la description naturaliste du milieu, puis nous nous pencherons sur la façon dont est reflétée la décadence de la scène notamment à travers le point de vue de Gervaise.
Dans ce texte, Emile Zola nous dresse un tableau très réaliste de la scène qui se déroule devant la jeune femme. Les personnages présentés sont issus de la classe ouvrière « blanchisseuse », « zingueur », ils vivent dans des conditions déplorables et sont sujets à la misère d’où l’emploie de l’adjectif « sales » renforcé par le superlatif « très », la description réaliste des hommes présents se poursuit ensuite : « leurs ordures de barbes raides et pisse6uses » et les animalise en parlant de leurs « pattes noires » ce qui renvoie donc au côté inhumain, sale et animale de ces hommes. L’auteur utilise même la personnification « ongles en deuil » pour amener le lecteur à visualisé la noirceur des ongles donc leurs saletés, il compare même leurs barbes à « des balais à pot de chambre » car répugnantes. Zola poursuit alors en évoquant l’ivresse insensé qui s’est emparée de la raison et du bon sens des hommes venus se souler afin d’oublier les difficultés de leurs misérables vies. Le champ lexical de l’alcool est omniprésent dans le texte : « gobelottaient » « des tournées », « l’alambic, la machine à saoulé »… L’auteur compare cette boisson à de l’or, insistant ainsi sur son importance et sa préciosité aux yeux de ses consommateurs, et on sait que la quête de l’or rends irrationnel. L’utilisation de verbes à l’imparfait « gobelottaient » « imbibaient » « jetaient », indique que les actions ont une longue durée dans le temps et que les clients boivent depuis un long moment de même que le complément circonstanciel de temps « depuis six heures ». De ce fait, au moment où Gervaise entre dans l’Assommoir, les hommes sont déjà ivres, comme en témoigne l’expression « à ce point où l’on charme ses puces » autrement dit ils ne sentaient même plus les morsures des puces tellement ils sont ivres, ils commencent alors à s’adonner à toute sortes d’actions étranges qui témoignaient de leur irrationalité « si pafs, qu’ils se jetaient leur petit verre sous le menton et imbibaient leur chemise » ou même « trempait son doigt écrivant un nom de femme :Euphalie » (on imagine peut être un chagrin d’amour) ces expressions contribuent ainsi à amplifier le réalisme de la scène afin que le lecteur prenne pleine conscience de la société dans laquelle il vit. On peut également noter que la description des personnages de cet extrait contribue pareillement à son réalisme, ils sont désignés par des surnoms « Bec-Salé », « Boit-sans-soif », « Marie-bon-bec », ce langage argotique reflète ainsi la classe sociale des personnages décrits avec précision, par exemple par l’emploie de l’oxymore « joliment ravagé » et du comparatif de supériorité « plus maigre qu’un cent de clous » dans la description de « Bibi la grillade », ou de la métaphore « avait un nez qui fleurissait » qui représente « Mes-bottes », et cette métaphore fait certainement référence à son nez qui rougissait à cause de la consommation excessive d’alcool. Emile Zola va même jusqu’à nous décrire le patron du bar à la ligne 11, qui « allongeait ses bras énormes », on comprend ainsi que le propriétaire se faisait respecter de tous. De même l’adverbe « tranquillement » indique qu’il était habitué à ce genre de scène et qu’il était seul à avoir gardé une once de bon sens et de pouvoir. Ainsi, comme nous avons pu le voir, Emile Zola par ses descriptions et son réalisme, a su nous dresser un portrait représentatif de la misère de la classe ouvrière de son époque en dénonçant indirectement les ravages de l’alcoolisme, véritable fléau de son temps. Dans la prochaine partie nous analyserons la décadence de la scène à travers les yeux de Gervaise.
Dans un premier temps nous découvrirons l’innocence dont fait preuve Gervaise en entrant dans l’assommoir, cette femme commence par se mettre à l’écart lorsque elle entre dans le cabaret « pour ne pas se faire remarquer »L.1 ; et « s’assit à trois pas de la table »L.1. L’auteur décrit minutieusement l’assommoir à travers les yeux de Gervaise, elle observe la scène « Elle regarda »L.1, on perçoit ainsi un champ lexical du regard à travers différents verbes « regarda » « elle regarda »L.1 ; « Gervaise en vit deux autres » L.9… Zola n’hésite pas à personnalisé voir accroitre l’effet de l’alcool pour nous faire part de son importance dans la vie des ouvriers au 19eme siècle. Gervaise semble mal à l’aise face à cette situation inhabituelle « une pareille vue n’est pas drôle pour une femme ». Son mal-être se fait ressentir de par ses gestes « prit sa figure en coin de rue », mais également par ses sens désignés par des propos péjoratifs : « étouffait », « yeux brulés », « la tête alourdie par l’odeur de l’alcool », « malaise ». L’Assommoir lui semble alors de plus en plus désagréable, l’ambiance qui y règne est d’ailleurs décrit par l’adjectif « chaud »L.13 amplifié par le superlatif absolue « très », mais aussi par la fumée épaisse des pipes comparée à la poussière « elle roulait comme une poussière » voire personnifiée dans les métaphore « noyant les consommateurs d’une buée » ce qui prouve à quel point elle était désagréable à Gervaise qui ne savait plus où donner de la tête dans cet affreux Assommoir ayant eu raison de la plupart de ceux qui s’y trouvaient. . En effet, l’auteur tenait à nous faire part des ravages de l’alcool sur ses consommateurs la déchéance de la scène qui se déroulait devant Gervaise est alors placée sous le signe des sonorités « vacarme », « assourdissant », « confus », « des voies cassées », « des jurons », « ces coups de poings semblables à des détonations ». Cette ambiance angoissante voire terrifiante vient par la suite être amplifiée par la présence de l’alambic qui provoqua « brusquement » un malaise chez la jeune femme qualifié de « plus inquiétant » que ce qu’elle avait vu jusqu’à présent. La machine à souler semble nuire à Gervaise puisque « derrière son dos ». Elle est apparentée à une créature des enfers «Cuisine d’enfer » « des monstres ouvrant leurs mâchoires », Zola use ainsi d’une hyperbole péjorative de l’alambic se détachant ainsi du réalisme présent au début de l’extrait mais apportant une imagine flagrante de l’abominable machine à l’origine de tous les maux de la classe ouvrière et de la déchéance de cet endroit. . . L’extrait du roman se conclut par le dialogue entre Gervaise et son mari Coupeau, venant encore une fois mettre l’accent sur la façon dont l’alcool agit sur les hommes. En effet, coupeau ne manque pas de railler sa femme, sous l’effet de l’alcool il traite sa femme de « Maire-Bon-Bec », de « rabat-joie » ou même de « cruche », puis de lui parler tendrement « Madame doit aimer les douceurs ». Cette humeur changeante est due à son ivresse, et c’est cela qui agasse Gervaise qui ne reconnaissait plus son époux comme le suggère le vocabulaire employé « air sérieux » « en se fâchant », « j’aime les hommes qui ne se soûlent pas » « un pli lui traversait le front ». Le dialogue se conclut par une réplique frappante de Gervaise « Comme ça, nous boirons la monnaie ensemble », cette ironie de la jeune femme souligne le fait que Coupeau boit leurs argent en buvant de l’alcool, cette argent qu’ils ont si durement gagné, on ne peut qu’être dans l’incompréhension en voyant ce paradoxe où Coupeau dépense son argent pour oublier sa misère.
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