Analyse de documents sur la vitesse
Dissertation : Analyse de documents sur la vitesse. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar S.GUENIOT • 4 Mars 2021 • Dissertation • 1 159 Mots (5 Pages) • 1 153 Vues
Analyse des documents :Document 1 :Sylvain Venayre, «La révolution de la vitesse», L’Histoire, n°425-426 «XIXe siècle, le monde est à nous!», juillet 2016.Document 2 :La vie intense, une obsession moderne, Éditions Autrement, collection «Les Grands Mots», 2016.Document 3 :Enki Bilal, «On fait du surplace au beau milieu de l’accélération», Rencontres philosophiques, 23eédition, Le Monde, propos recueillis par Frédéric Potet, octobre 2011.Document 4 :Victor Hugo, En voyage, France et Belgique, 1837
Document 1 :Dès le XIXe siècle, la révolution technologique des transports est marquée par la passion de la vitesse. D’ailleurs, la rapidité des nouveaux moyens de transport maritimes donne l’impression d’abolir les distances.Les progrès techniques font l’objet d’une concurrence entre les pays occidentaux, qui organisent de grandes courses à la voile dont les enjeux sont commerciaux.La course à l’exploit technique concerne également les transports ferrés au cours du XIXe siècle. Elle se joue sur la vitesse, l’altitude ou la longueur des tunnels.Document 2 :La société moderne encourage l’intensité en tout domaine, changeant le rapport au monde de l’homme.La société de consommation faitainsila publicité d’une vie augmentée, d’un être pouvant atteindre le degré maximal de ses potentialités.La société moderne proposeen faitaux individus plus et mieux que ce qu’ils ont déjà.Document 3 :La vitesse touche tous les domaines de la vie, y compris le domaine artistique. Cephénomène est d’ailleurs amplifiée par les technologies numériques.Les nouveaux médias et outils de communication ont ainsi modifié la perception que l’homme a de la réalité, et celle-ci semble aller en s’accélérant.De plus, la rapidité des nouvelles technologies s’inscrit dans une Culture générale et expressionBTS IESCA 1 DistanceDevoir 3-Corrigé2h2économie marchande promouvant une intensification de la consommation.Mais mal maîtrisées, elles font perdre ses repèrestemporelsà l’individu, le rendant vulnérable.Document 4 :La rapidité qu’offrent les nouveaux chemins de fer suscite un enthousiasme intense et communicatif.Sous l’effet de la vitesse du train, le paysage se métamorphose, les sensations s’intensifient, la réalité est comme transfigurée.Le trainestvu comme révolutionnaire,un formidable moyen de gagner du temps en transportant le plus grand nombre.Problématique :En quoi la passion de la vitesse contribue-t-elle à modifier notre rapport au monde?Plan détaillé :I. La vie moderne a entraîné de grandes mutations...A. De grands progrès technologiques ont été réalisés depuis leXIXe siècle (doc. 1,3, 4)B. Touchant tous les domaines de l’existence (doc. 1, 2, 3, 4)C.Et promettant à l’homme une intensité toujours plus forte (doc. 1, 2, 3, 4)II....qui modifient en profondeur le mode de fonctionnement des hommes.A.Son rapport au monde s’en voit modifié(doc.1, 2, 3, 4)B. Le poussant à repousser ses limites (doc. 1, 2, 3)C. Et à perdre le sens de la mesure(doc. 1, 2, 3, 4)Pour vous accompagner dans lamise en place de la méthodologie de cette partie de l’épreuve, vous trouverez ci-dessous la synthèse rédigée. Je ne vous la demandais pas dans ce devoir, mais elle vous permettra de mieux comprendre l’importance du plan détaillé. Il constitue le squelette de votre synthèse et vous le retrouverez, en gras, dans la partie rédigée.
3À travers l’histoire des innovations technologiques se manifeste un désir d’aller toujours plus vite, plus loin, plus haut, comme si ces avancées répondaient à un besoin irrépressiblede vivre plus intensément,d’abolir les frontières physiquesaussi.En quoi la passion de la vitesse contribue-t-elle alors à modifier notre rapport au monde?Nous verrons qu’il est impossible d’ignorer les mutationsfulgurantes de la vie moderne, et que l’homme s’est désormais lancé dans une coursefolle à l’expansion et aux sensations fortes.Le XIXe siècle, à travers la révolution des transports,marque une étape décisive dans les progrès de la technologieet introduit les grandes mutations du monde moderneportées par une société de consommationen constant développement.Dans son article intitulé «La révolution de la vitesse», publié en juillet 2016dans la revue L’Histoire, Sylvain Venayre souligne ainsi que parmi les progrès technologiquesréalisés au cours du XIXe siècledans lestransports maritimes et ferrés, celui qui a marqué les esprits plus que tous les autresétait la vitesse.Victor Hugo, de son côté,dans sa lettre «En voyage, France et Belgique» destinée à son épouse et datée de 1837,apparaît commeun témoin enthousiaste de cette démocratisation de la vitesse rendue possible par les nouveaux cheminsde fer.Cette accélérationet cette mobilité touchent aujourd’hui, grâce au développement d’Internetet des nouveaux outils numériques,tous les domaines de l’existence.Dans un entretien accordéen octobre 2011 au journaliste du quotidienLe MondeFrédéric Potet et intitulé «Enki Bilal ‘On fait du surplaceau beau milieu de l’accélération’», le dessinateur et réalisateur s’interrogeainsisur les répercussions de la vitesse, de plus en plus présente,dans sa vie quotidienne. Il est donc beaucoup plus réservé que Victor Hugo qui, un siècle plus tôt, se montraittrès enthousiaste à l’arrivée du progrès.Tristan Garcia, de son côté, la définit comme la promesse d’une intensité toujours plus fortedans son essai La vie intense, une obsession moderne, publié en 2016. Selon lui, la société marchande encourage ce goûten faisant la publicité d’une réalité augmentée de l’être, optimisant sans cesse ses facultés.Ce marketing de la vitesse étaitd’ailleursdéjà en germe au XIXe siècle ainsi que l’explique Sylvain Venayre évoquant le «Ruban bleu», symbole de la supériorité maritime occidentale.Mais cette course au progrès ne se traduit pas que par la vitesse. Elle modifie en effet également le mode de fonctionnement des hommes.4Tristan Garcia met ainsi en garde contre la recherche obsessionnelle d’intensité qui peut changer le rapport au monde de l’homme. Happé par l’urgence, il finit en effet par ne plus vouloir percevoir le monde qu’à travers le prisme de l’intense.Bien plus, ce désir d’intensité aurait remplacé le désir de transcendance prévalant jusque-là. Cette manière d’appréhender le réel est également ressentie par Enki Bilalà qui il semble qu’alors que le monde accélère, l’individu, lui, fait du surplace.Sollicité en permanence, il en perd en effet le sens des réalités.Pour autant, cette évolution de la perception du réel faisait déjà l’objet d’une réflexion au XIXe siècle. Victor Hugo voyait ainsi dans le train un formidable moyen de gagner du temps, d’en repousser les limites même,en transportant des milliers de passagers à la fois.La conquête des territoires et l’aménagement de nouveaux espaces mis en évidence par Sylvain Venayre participent également de cette volonté d’aller plus loin: on ne perd plus de temps à gravir les montagnes, on les traverse en creusant des tunnels ou en construisant des voies ferrées en altitude.Au fil du temps et des progrès, la société semble alors s’orienter vers la démesure. Tristan Garcia montre que les technologies numériques accélèrent sans cesse ce phénomène du toujours plus ou toujours mieux que ce que nous sommes. Sylvain Venayre, de son côté, évoque l’hubris, la démesure, dont les hommes font preuve grâce à la technique dans leur entreprise de conquête du monde. Pourtant, conscient de l’absence de maîtrise des outils numériques, Enki Bilalne peut s’empêcher de mettre en garde l’homme, s’inquiétant de la vulnérabilité induite par la perte des repères temporels.En conclusion, la vitesse entraîne de fulgurantes mutations dans notre société, matérialisées par les progrès techniques, technologiques, et par une quête sans fin d’intensité.Mais ces progrès, en modifiant magnanière d’appréhender le monde, nous exposent au risque de perdre la mesure du temps et de l’espace qu’ils ont permis de conquérir.
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