Andromaque commentaire cas
Commentaire de texte : Andromaque commentaire cas. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar karimaboucham • 17 Février 2016 • Commentaire de texte • 642 Mots (3 Pages) • 1 540 Vues
En 1668, une pièce de théâtre ayant pour titre Andromaque parait pour la première fois, écrite sous la plume de Jean Racine. Cette œuvre met en scène des personnages déchirés, dévastés par des troubles sentimentaux, dont Hermione. A la première scène du cinquième acte, le personnage se retrouve seul sur scène et plusieurs éléments expriment ses tourments.
Ce monologue tragique est accentué par l’expression d’une passion douloureuse[a]. Expliquer l’état d’amour non réciproque. Tout d’abord, Hermione ressent passion mais aussi colère. En effet, tout au long du texte, Hermione change plusieurs fois d’avis sur ses sentiments. Elle utilise une série d’exclamations comme «le cruel !» (v.4) qui confirme la haine puis il y a un renversement «mon lâche cœur s’intéresse pour lui» (v.12), où l’amour est donc encore présent. Puis à nouveau, elle exprime la fermeté de sa résolution «ne révoquons point l’arrêt de mon courroux : qu’il périsse !» (v.15). Cela nous permet de constater l’instabilité de ses sentiments. De plus, elle ne parvient pas à raisonner car elle est envahie par des sentiments contradictoires montrés par une opposition de deux champs lexicaux comme celui de la haine : «chagrin», «cruel», «courroux» qui met en évidence sa colère et celui de l’amour : «aimer», «hyménée», «cœur» qui rappelle la tendresse qu’elle a pour Pyrrhus. Ces champs lexicaux se succèdent très rapidement et prouvent ainsi qu’elle est complètement déboussolée. Ainsi Hermione souffre du rejet de Pyrrhus.
Par ailleurs, Hermione frôle la démence, elle atteint un état de folie. En premier lieu, le fait qu’elle énonce un monologue en soi indique ce côté instable : Hermione se retrouve seule sur scène, à discuter avec elle-même, elle s’épure de ses passions, on pourrait faire allusion à une schizophrénie, un dédoublement de personnalité. En second lieu, la répétition contradictoire du verbe vouloir aux vers 28-29 sous la forme déclarative puis interrogative marque une certaine remise en question ; Hermione n’arrive en vain à trouver un discernement. S’ajoute à cela cet aspect décousu du monologue, elle tergiverse entre sa passion amoureuse et sa passion criminelle: Hermione est déstabilisée par ses pulsions contradictoires, elle est rejetée par le héros qu’elle a tant idéalisé, ce qui nourrit en elle cette addiction maladive.
En outre, Hermione est égarée. Effectivement au début du monologue, Hermione se pose beaucoup de questions ne trouvant pas de réponses comme «Où suis-je ?» «Qu’ai-je fait ? » (v.1) avec la présence du passé composé et du présent ainsi avec le parallélisme « Quel transport me saisit ? Quel chagrin me dévore ? ». Cette succession de questions courtes donne un rythme rapide et dynamique à ce monologue, ce qui révèle qu’Hermione est perdue, qu’elle ne sait plus quoi penser ni quoi faire. Puis le vers 4 pose une question décisive : «ne puis-je savoir si j’aime ou si je hais ?». Cela prouve l’hésitation du personnage, Hermione est déroutée. D’autre part, celle-ci invente des scénarios imaginaires comme on peut le constater au vers 17 «Le perfide triomphe et se rit de ma rage» ou au vers 21 «Il juge encor de moi par mes bontés passées». Hermione s’imagine que Pyrrhus se moque d’elle, ce qui illustre son manque de raisonnement. Nous pouvons donc voir un personnage égaré, qui se sent humilié, blessé dans son orgueil, et qui connaît presque à la fois l’amour et la haine. Donc, selon Racine, l’amour et la passion sont ravageurs.
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