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Commentaire « A une passante » Baudelaire

Commentaire d'oeuvre : Commentaire « A une passante » Baudelaire. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  30 Octobre 2018  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 363 Mots (6 Pages)  •  2 841 Vues

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Entraînement au commentaire : « À une passante » de Charles Baudelaire Exemple de corrigé : introduction, rédaction de la 1ère partie et d’une transition, conclusion.

Note : ce commentaire s’appuie sur le plan développé pour la lecture analytique. En outre, l’introduction est rédigée en

tenant compte des connaissantes acquises dans le cadre de l’étude de l’œuvre intégrale (contexte et œuvre).

Introduction :

[Contexte historique et culturel] L’importante industrialisation qui se développe en France dans la seconde moitié du XIXème siècle modifie considérablement les paysages et en particulier la physionomie de la capitale. Paris, en effet, sous l’impulsion des travaux du préfet Haussmann et l’implantation d’usines se métamorphose. C’est dans ce contexte, associé à un retour à l’ordre moral imposé par le gouvernement du Second Empire, que Baudelaire compose les poèmes des Fleurs du Mal, dont la première édition, datant de 1857, se verra condamnée pour outrages aux bonnes mœurs.

[Présentation de l’œuvre et du passage à commenter] Fortement touché par ce procès, Baudelaire ne cessera pas d’écrire pour autant, et il ajoute ainsi, dans l’édition de 1861 de son recueil, une nouvelle section intitulée « Tableaux parisiens » qui retrace l’itinéraire du poète dans la ville pendant vingt-quatre heures. Parmi les dix-huit poèmes, le sonnet « À une passante » aborde un thème classique de la poésie amoureuse : la rencontre avec une femme aimée. Le poème renouvelle toutefois le traitement de ce thème en faisant émerger une certaine modernité.

[Annonce de la problématique] Ainsi, il s’agira d’étudier quelle vision de l’amour le poète délivre dans ce sonnet.

[Annonce du plan] Nous verrons tout d’abord que le poème retrace le récit de cette rencontre amoureuse qui bouleverse le poète, puis nous nous intéresserons à la passante du titre qui se présente comme un idéal de la femme moderne, enfin il s’agira de montrer qu’à l’issue de cette rencontre, le poète se retrouve plongé entre spleen et Idéal.

Développement :

[1ère PARTIE] [Amorce : annonce de l’idée directrice qui va être développée dans la partie] Le moment de la rencontre avec l’être aimé est un épisode crucial, souvent célébré dans la poésie amoureuse. Dans ce sonnet de Baudelaire, la rencontre entre le poète et la passante est présentée à travers un récit qui vise à reproduire le choc émotionnel vécu par le poète.

[1er argument ou sous-partie] Tout d’abord, la rencontre se déroule dans un cadre brièvement évoqué mais suggestif. En effet, sur le plan syntaxique, l’évocation du lieu où se tient le poète et où la rencontre va se produire tient en une seule phrase qui ouvre le poème au vers 1 « La rue assourdissante autour de moi hurlait. » . Le décor est planté et décrit tel que le poète le perçoit : une rue animée et bruyante. Il s’agit d’un cadre urbain et moderne qui n’a rien d’enchanteur. Ainsi, les bruits agressifs de la ville sont exprimés par le verbe « hurlait » avec l’emploi de l’imparfait qui suggère une action habituelle, qui dure. Le poète semble prisonnier de cette atmosphère comme l’atteste le pronom tonique « moi », enserré dans le vers, de même la locution adverbiale « autour de moi » l’isole du reste de la foule. « La rue », personnifiée, est montrée comme agressive, par le verbe « hurlait » d’une part et par l’adjectif « assourdissante » d’autre part, qui la qualifie, occupant quatre syllabes du vers pour suggérer l’ampleur du son désagréable qu’elle produit. Enfin, personnage à part entière, « La rue » est une synecdoque de la ville et surtout de la multitude, de la foule anonyme qui s’agite autour du poète, mais dont il s’exclut ainsi que le suggère la répétition du pronom « moi » aux vers 1 et 6, qui le singularise.

[2ème argument ou sous-partie] En outre, ce décor brossé en quelques mots, mais suffisamment expressif pour délivrer une atmosphère hostile, est le point de départ du récit de la rencontre qui va bouleverser le poète. On note alors que la progression du récit s’appuie sur la composition du sonnet, de manière assez classique. Deux moments très nets se distinguent : les quatrains font état de l’apparition de la femme aimée et de la manière dont la perçoit le poète, puis les tercets proposent le regard rétrospectif de celui-ci sur cette rencontre. L’articulation entre ces deux parties est fortement marquée dans la syntaxe même, ainsi qu’on peut le constater au vers 9. En effet, dans l’hémistiche qui introduit le premier tercet « Un éclair... puis la nuit ! », la ponctuation forte arrête d’une part le regard et cause une rupture dans le rythme du vers d’autre part. Cette forte exclamation est un résumé métaphorique de la rencontre qui s’appuie sur l’antithèse entre l’ « éclair » évoquant le bonheur entraperçu grâce à la passante et la « nuit » qui symbolise le désespoir d’une vie sans amour dans laquelle replonge le poète. Alors le désespoir du poète éclate dans les tercets qui se teintent du registre élégiaque comme l’attestent les nombreuses exclamations, l’apostrophe lyrique « ô toi » répété deux fois au vers 14 et le lexique du regret et de l’incertitude particulièrement

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