Dissertation sur Les Fleurs du mal de Baudelaire

 Dissertation sur Les Fleurs du mal de Baudelaire

Baudelaire écrit dans une note de Fusées « Je ne conçois guère (mon cerveau serait-il un miroir ensorcelé ? ) un type de beauté où il n’y ait du malheur ».

             Comme le montre le titre du recueil Les Fleurs du mal, Baudelaire se lance dans une quête de la beauté par l’écriture poétique de cette œuvre. Tout d’abord, sa première source d’ inspiration est la beauté féminine dans toute sa sensualité comme nous pouvons l’observer dans « La chevelure » où le poète s’exclame « Ô toison, moutonnant jusque sur l’encolure ! Ô boucles ! Ô parfum chargé de nonchaloir! ». Ainsi, après quatre siècle après la Pléiade, Baudelaire replonge dans l’écriture du blason pour sublimer la beauté de la femme à travers sa chevelure, élément de son charme particulièrement intime et sensuel. Par le jeu des correspondances et des synesthésies, le poète s’ouvre aux sens grâce à cette chevelure avec la répétition du mot « parfum » et l’évocation d’« aromatiques », « senteurs confondues », « embaumé ». L’importance de ce sens qui éveille le poète à la beauté est mis en valeur par leur place dans le poème : en fin d’hémistiches ou de vers. La femme chez Baudelaire est un moyen d’atteindre un Idéal. Et dans ce but le poète cherche à extraire la beauté du mal, faire naître des fleurs de la laideur, ce qui montre sa quête de transformer la boue en or tel un alchimiste. Il fait alors de son écriture poétique sa pierre philosophale pour faciliter cette transformation qui va entraîner l’écriture de poèmes tels que « Une charogne » . Ainsi , la charogne en est un exemple, il extrait de ce poème la beauté du corps en décomposition en changeant la carcasse qui est une matière repoussante et sans valeur en un objet attirant grâce à l’adjectif « superbe » et de la comparer à la femme qu’il aime « -Et pourtant vous serez semblable à cette ordure, ». Et dans le poème « Les petites vieilles » il traduit en vers ce désir de transformer tout ce qu’il voit en émerveillement « Où tout, même l’horreur, tourne aux enchantements ». Ainsi, la magie baudelairienne opère. Cette transformation est également présente dans la section « Tableaux parisiens » dont le sujet principal la capitale de Paris est en pleine mutation grâce aux travaux d’Haussmann et où les bourgeois vont côtoyer les ouvriers et où les ruines vont se transformer en « féeriques palais » comme dans le poème « Paysage ».

        D’ailleurs, la contemplation de la beauté de la femme va amener le poète à la rêverie, au voyage et à l’évocation dans un monde imaginaire comme dans « La chevelure » où celle- ci entraîne le poète vers un port c’est-à dire un ailleurs imaginaire, réconfortant et idéal.

        Maintenant, nous nous pencherons sur l’évasion dans la beauté de l’écriture poètique que Baudelaire explique dans « Le cygne » et dans « Les sept vieux »….