« Elévation », Les Fleurs du mal, Baudelaire
Analyse sectorielle : « Elévation », Les Fleurs du mal, Baudelaire. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar sheeshdu42 • 23 Avril 2023 • Analyse sectorielle • 1 095 Mots (5 Pages) • 361 Vues
Séquence III - Les Fleurs du mal, Baudelaire
ET n°12 « Elévation », Les Fleurs du mal, Baudelaire - ANALYSE
Intro : « Elévation » est le troisième poème de la section Spleen et Idéal. Baudelaire y expose une pratique de la poésie : c’est l’écrivain au travail analysant son inspiration et faisant l’examen torturé de lui-même (toutefois très éloigné de la confession lyrique du poète romantique). L’ensemble du poème se présente comme une réflexion sur l’écriture et la création poétiques où il s’agit de transformer la réalité pour parvenir à s’élever vers un Idéal.
Mouvement du texte :
1/ Strophes 1 et 2 : L’esprit perçu dans un mouvement d’élévation
2/ Strophe 3 : Nécessité d’une action purificatrice pour s’élever (dimension didactique du poème)
3/ Strophes 4 et 5 : Le poème comme un exposé implicite d’une conception de la poésie (= art poétique)
La structure du poème crée un effet d’amplitude qui correspond à l’élévation.
Le titre : Idée de mouvement dès le titre, idée de placer « au-dessus ». Evoque aussi un moment liturgique (moment où le prêtre élève l’hostie, le calice après la consécration) connotation mystique du titre.
Problématique : Comment la poésie transfigure-t-elle le monde réel pour atteindre un ailleurs idéalisé ?
1/ L’esprit perçu dans un mouvement d’élévation
1ère strophe : Un mouvement d’élévation progressif : « au-dessus » 2x dans le 1er vers ; « par-delà » 3x v.3-4 anaphore qui souligne le rythme, le mouvement de l’ascension associé au champ lexical du cosmos « étangs, vallées, montagnes, bois, nuages, mers, soleil, éthers, les sphères étoilées ».
Long CC de lieu qui décrit l’élévation de l’esprit. Nombreux indices de lieux, accumulation qui indique les confins, la hauteur absolue, un dépassement de tout l’univers + les nombreux pluriels pour embrasser la totalité de l’univers.
2ème strophe : Liberté de l’esprit dégagé de la matière (le corps). Il est toutefois personnifié « bon nageur », « indicible et mâle volupté », tutoyé « tu te meus ». 2 entités, le je du poète qui s’adresse à un tu de l’esprit.
Thème du mouvement « meus, agilité, sillonnes » associé au bonheur « se pâme, gaiement, volupté » qui suggèrent ensemble la liberté « sillonnes, agilité » ; Métaphore filée de la baignade qui traduit un état de bien-être renforcé par l’allitération en [m], douceur du mouvement.
« l’immensité profonde » pour désigner un lieu idéal, l’Idéal. La conquête de l’Idéal est associée à une expérience du bonheur.
Mouvement marqué par l’amplitude des deux 1ers quatrains réunis en une seule phrase renforcée par l’enjambement v.7-8.
2/ Nécessité d’une action purificatrice pour s’élever (dimension didactique du poème)
3ème strophe : Invitation à transcender la réalité. Fort de ce constat, exhortation par des impératifs « envole-toi, va, bois » qui disent la nécessité d’une action purificatrice pour s’élever « purifier, pure et divine, le feu clair, limpides ». Le vers 10 est isolé, décasyllabe ou alexandrin ? Si alexandrin double diérèse sur [purifi-er] et [supéri-eur] ; dans les 2 cas il « se signale » au lecteur, il souligne la condition pour écrire pour le poète.
Exhortation renforcée par les occlusives [k] et [p], s’opposent à la douceur du son [m] de la strophe 2.
Opposition entre 2 mondes : la terre « miasmes morbides » d’un côté et l’air « l’air supérieur », l’eau « bois comme une pure et divine liqueur » et le feu « feu clair » de l’autre, opposition soutenue par les mots placés à la rime « morbides » vs « limpides », le jeu de correspondances vers 11 : « Et bois, comme une pure et divine liqueur,/ le feu clair…» fait se confondre les éléments et contribue à l’harmonie, soutenue aussi par la régularité du poème, alexandrins réguliers , coupe à l’hémistiche, les rimes embrassées.
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