Exemple de question de corpus

Hoarau Lilou                                     Question de Corpus                                                  2nd 13

Notre corpus se compose de deux extraits de roman réalistes, un extrait de « Madame Bovary », écrit par Gustave Flaubert en 1857, et de « Une vie », rédigé en 1883 par Guy de Maupassant. Il est aussi composé d’un extrait du roman « Au bonheur des dames » d’Émile Zola, chef de file du naturalisme, rédigé aussi en 1883. Ces trois textes sont donc des tableaux de la société contemporaine et on aborde particulièrement dans ces trois extraits, le thème du mariage au XIXe siècle. Nous nous demanderons donc quelle image du mariage, mais aussi de la condition féminine, apparaît dans nos textes.

Tout d’abord, nous observons que les trois textes parlent de périodes différentes de la vie d’une femme : Zola nous parle d’un couple qui sera « marié au printemps », Flaubert nous parle de la lune de miel et Maupassant des « premiers mois du mariage ; cependant on constate des similitudes dans le comportement et les pensées des 3 femmes.

        En premier lieu, les trois textes nous donnent une image décevante du mariage pour la femme.

On constate en effet que les actions et intentions des hommes ne sont portés que dans leur propre intérêt, dans « Aux Bonheur des Dames », on comprend bien vite l’ironie du titre puisque le futur époux regarde Geneviève « comme une affaire excellente et honnête », la « parcimonie féroce » de l’époux de Jeanne dans « Une vie », « pour satisfaire pleinement à ses besoins d’autorités et ses démangeaisons d’économies » a aussi des répercussions sur celle-ci, vu par le terme « condamner » par exemple.

On comprend ainsi que l’homme a une figure d’autorité suprême puisque Zola nous parle aussi « 

d’habitude patriarcale de la maison ».

Dans le texte de Flaubert, même si cela n’est pas explicitement dit, on voit clairement que Charles ne correspond pas du tout aux attentes de sa femme, ainsi on peut supposer qu’il s’agir là aussi d’un mariage arrangé.

        De plus, les trois auteurs ne nous parlent des époux que péjorativement, de fait, leur description ne laisse apparaître que des points et aspects négatifs qu’il s’agisse de l’avarie de Julien de Lamare, le comportement malsain de Colombam « qui compte sur ce mariage » , ou l’inaptitude et l’inculture de Mr Bovary qui « ne savait pas nager, ni faire des armes [...]», de son style démodé et ses conversations dîtes « plate comme un trottoir de rue »

        Enfin, on comprend que « l’existence plate et réglée de tous les jours, de Geneviève dans « Au Bonheur des Dames », est partagé par les deux autres, puisqu’en vu du caractère de leur mari, on peut en conclure qu’ils ne peuvent leur proposer qu’une vie plus ennuyante que routinière.

Malgré ces points communs, on observes quelques différences entres ces trois extraits.

        D’abord, on constate que les trois auteurs ont utilisés des angles d’approche différents pour traiter du thème qu’est le mariage.  

Émile Zola traite surtout de l’argent (avec d’ailleurs l’insistance de son champ lexical) et l’arrangement entre famille, il s’agissait ici d’ « un mariage décidé depuis 3ans » et dénonce ainsi avec une pointe de sarcasme en vue du titre de l’œuvre, le bonheur finalement très subjectif puisque sous l’autorité de leur père, les filles ne sont pas libres du choix de leur avenir, de leur époux, et de qui elles aiment mais sont surtout objets d’intérêt entre les familles « Elle s’était accoutumée à l’aimer ». Elles ne peuvent qu’accepter la décision de leur père qui les donneront « à son (leur) premier commis » et n’ont pas leur mot à dire.