LES REGRETS DE JOACHIM DU BELLAY
Commentaire de texte : LES REGRETS DE JOACHIM DU BELLAY. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar julie mojica • 20 Janvier 2021 • Commentaire de texte • 1 252 Mots (6 Pages) • 3 069 Vues
MOJICA Julie
M1 MEEF Lettres
LES REGRETS DE JOACHIM DU BELLAY.
Joachim Du Bellay est un grand poète du XVIème siècle, il est l’un des membres les plus éminents de ce cercle constitué de sept grands poètes appelé la Pléiade. Ces poètes partagent tous la même vision de la langue française.
Du Bellay écrit ce recueil après son retour de voyage en Italie, un peu comme une confession. Joachim Du Bellay a écrit ses Regrets publié en 1558 après son retour d'un long voyage en Italie, et peu de temps avant sa mort. C'est donc sur la fin de sa vie qu'il rédige ce recueil, comme une confession.
Son recueil Les regrets est écrit non pas en Décasyllabe mais en alexandrin ce qui constitue une nouveauté. On retrouve à l’intérieur trois grandes tonalités : l’éloge, la satire et l’élégie. Du Bellay aborde dans son œuvre plusieurs sujets dont l’amitié, la royauté, la duplicité, la poésie, la religion, la beauté, mais les deux principaux thèmes du recueil sont la satire de la vie pontificale et la nostalgie du pays natal. En effet l’auteur nous livre la difficulté qu’il éprouve d’être loin de la France ce qui lui fait donc réaliser à quel point il est attaché à son pays. Rome ne lui correspond pas et il critique vivement les mœurs romaines qui le désolent. Le recueil met aussi en avant la richesse morale au détriment de la fortune matérielle. L’auteur vante les mérites de la noblesse d’esprit que du Bellay estime avec force.
Dans les sonnets onze et douze Du Bellay nous parle de ses tourments en incluant un autre poète qui n’est autre qu’Olivier de Magny, on y trouve tout au long une dimension lyrique et même élégiaque.
Il s’agira donc ici de se demander comment l’élégie sublime la souffrance ou comment la poésie réussi à alléger les tourments de la vie.
Afin de répondre au mieux à cette question ces deux sonnets seront analysés selon deux mouvements, la plainte lyrique qui se présente en deux temps, il y a un enchainement de conséquences qui donnera lieu à un constat.
Le deuxième mouvement nous présente un dialogue entre Du Bellay et Magny qui donnent lieu à une opposition de pensées puis à un constat aux allures musicales.
Le sonnet onze est donc, comme on l’a dit précédemment composé de deux quatrains et deux tercets. Le narrateur de cette plainte n’est pas Du Bellay, sa plume est au service de la parole d’Olivier Magny.
Les premiers vers commencent tous par la conjonction de subordination « bien que » exprimant une concession. Tous incluent des figures « mythiques » (Apollon au vers 1, l’avarice au vers 2 ou encore le soldat au vers 3).
Ce quatrain procède par construction parallèle, en effet chaque vers provoque des opposés : par exemple au vers 1 Apollon qui est le Dieu des arts est opposé au substantif « vulgaire ». Et ainsi au vers 2 l’Avarice, qui est un péché capital est opposé aux trésors et dans le vers suivant le soldat qui représente la guerre, les actes, est opposé aux armures.
Dans ces 3 premiers l’auteur fait état du métier de poète en jouant avec le positif et le négatif tout en faisant état de son art, de son talent qu’il met au service de la forme. C’est 3 vers ont une construction identique, il présente d’abord le positif (Apollon, trésors, armure) qu’il oppose à un négatif (vulgaire, avarice, soldat). Le positif est introduit par la conjonction de subordination « bien que » qui attend donc une conséquence, puis suivi de cette dernière on trouve l’adjectif superlatif « tels » qui sert donc à amplifier le sens des substantifs qui suivent. Ce qui amène une dimension hyperbolique.
Le vers 4 qui marque la fin de ce premier quatrain amène aussi un changement dans la construction
Le vers 7 au deuxième tercet marque un changement, en effet la conjonction de subordination « bien que » et cette fois ci précédé par la conjonction de coordination « et » ce qui marque une conclusion dans ce constat établit et amorce la fin des deux premiers quatrains. On a d’ailleurs la présence du poète Du Bellay qui est pris à parti en tant que témoin : « et bien que Dubellay soit suffisant témoin ».
Cette présence anaphorique de la conjonction « bien que » participe à la mise en place d’une argumentation rhétorique portée par toutes les figures présente dans ces deux premiers quatrains qui servent donc d’arguments à l’auteur pour présenter ces tourments.
L’exposition des tourments évoqués par la conjonction de subordination bien que s’arrête au vers 6 où prend place une conclusion intégrée dans le dernier quatrain avec la conjonction de coordination « et ». Le vers 7 et 8 ont une place centrale dans la structure du sonnet c’est le passage
Ces deux quatrains se clôturent avec une question rhétorique : « Combien est peu prisé le métier de la lyre ». En posant cette question le narrateur pose le constat : les poètes sont peu prisés. Cette question il s’empresse d’y répondre dans les deux tercets suivants.
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