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La Princesse de Clèves "L'aveu"

Commentaire de texte : La Princesse de Clèves "L'aveu". Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  4 Juin 2020  •  Commentaire de texte  •  1 329 Mots (6 Pages)  •  751 Vues

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 (TEXTE 2)

 LE ROMAN ET RECIT du MOYEN AGE AU XXIè SIECLE : L’aveu

Introduction

Le texte étudié est une construction tragique, il est ce moment précis où le destin des héros rencontrés dans le roman de Marie-Madeleine de Lafayette, se met à se briser. La scène décrite est théâtralisée, elle est une véritable mise en scène de théâtre à l’intérieur d’un roman. C’est ici un texte qui se calque avec les pièces du théâtre tragique écrites durant la même époque. Le roman n’est pas le théâtre. Le tragique est théâtral, ce roman est donc un drame. Le texte se compose donc en trois parties linéaires :

  1. Lignes 1 – 5 : une didascalie romanesque
  2. Lignes 6 – 19 : Le monologue du prince.
  3. Lignes 20 – 23 : Une déclaration de respect

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  1. Une didascalie romanesque :

Le point de vue utilisé dans les cinq premières lignes du texte est omniscient, et pose une focalisation alternée sur le Prince de Clèves, puis sur son épouse. Elles sont construites de manière descriptives telle une didascalie théâtrale et elles ont cette propriété de permettre au lecteur d’imaginer le désarroi du Prince. Le comportement du personnage héroïque est ainsi décrit avec une succession d’images et de gestes : « la tête appuyée sur ses mains (..) il jeta les yeux sur elle ». La description est très expressive, et restitue pleinement les émotions vécues par cet homme.

L’utilisation du passif, dans la première phrase, consolide son état de solitude : « Monsieur de Clèves était demeuré » (ligne 1). Il s’agit d’une solitude qui devient indissociable de son isolement : « il était hors de lui-même » (ligne 2). Le personnage expose ainsi le drame qu’il vient de vivre suite aux mots d’amour prononcés par son épouse pour un autre homme.

 La Princesse de Clèves se découvre sous les yeux de son époux : « il la vit à ses genoux le visage couvert de larmes » (ligne 3). Tel un écho, elle exprime à son tour les marques du même désarroi, du même isolement et de la même solitude. Ainsi, si les époux ne sont plus unis dans le sentiment amoureux, ils maintiennent leur union dans la grandeur héroïque des personnages. Le devoir et la morale sont ainsi deux principes bien marqué et présents dans la scène, ils contribuent à la dignité des personnages dans le sens classicisme du terme.

Ce geste est donc audacieux et possède un caractère exceptionnel. Cette exception est révélée par une antiphrase qui réunit à la fois la souffrance du contenu dans cet aveu et la beauté du geste : « le visage couvert de larmes, et d’une beauté admirable » (les lignes 3 à 4). Ce paradoxe se consolide avec l’association des termes « mourir de douleur, et l’embrassant » qui joignent l’amour à la destruction, une association non conventionnelle.

  1. Le monologue du prince.

Nous avons ici une construction du personnage qui répond au parti-pris de l’esthétique du classicisme. Tous les éléments complètent la perfection du personnage. La jeune femme se retrouve attitré de valeurs sujettes au sens du devoir, et « la vertu » (ligne 3) mais aussi du bien-être matériel « une des plus grandes héritières de France » (ligne 4).  Le « vidame » (ligne 3), personnage qui défendait l’intérêt commun dans la société Française de l’époque, devient ainsi un objet du récit. Bien que décédé, sa mémoire domine dans l’esprit.  Son évocation a le but d’imposer le thème du Bien dans le portrait de la jeune fille. Le geste pur du classicisme est ainsi restitué : L’abondance matérielle n’altère en rien la morale ou la vertu. Il n’y a ni corruption par le pouvoir de l’argent ni abus du pouvoir de l’autorité, car ceux-ci sont vaincus par le « mérite » (ligne 5).

Nous avons également la suggestion que la jeune fille fut l’objet d’une attention prioritaire qui suspendit tout contact mondain pour permettre l’avènement des objectifs de son éducation. C’est ce que révèle l’expression « elle avait passé plusieurs années sans revenir à la cour » (ligne 7). Ainsi, sa tutrice renonça à la satisfaction personnelle de vivre une expérience extraordinaire dans le but de construire, ici « donner ses soins » (ligne 7), la perfection morale de la jeune fille. Nous avons dans cette écriture la définition du devoir exprimée selon la conception classique, où l’intérêt personnel de madame de Chartres s’éclipsa durant tant d’années pour réussir l’éclosion d’un être à la morale parfaite.  C’est ici que nous prenons conscience que le personnage de Mademoiselle de Chartres est une métaphore dont la pureté morale en est l’objet métaphorique. Cette pureté morale fait allusion au mythe de l’honnête homme de l’époque classique, qui sera révélée par la suite dans l’expression « honnête femme » (ligne 15). On peut dire que nous sommes les témoins d’une construction sociale qui oriente l’éducation. On enseigne le geste et le comportement de ce qui est conçu comme les quatre meilleures qualités de la personne. Ce point est révélé dans l’expression « elle ne travailla pas seulement à cultiver son esprit et sa beauté, (..) donner de la vertu et à la lui rendre aimable »

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