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Le phare des Sanguinaires, L'agonie de la Sémillante, Les douaniers

Dissertation : Le phare des Sanguinaires, L'agonie de la Sémillante, Les douaniers. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  28 Mars 2020  •  Dissertation  •  1 801 Mots (8 Pages)  •  883 Vues

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DISSERTATION

Sujet: « Dans quelle mesure peut-on considérer que ces trois récits illustrent les pouvoirs de la littérature ? »

[Introduction générale]

Les trois récits étudiés sont écrits par Alphonse Daudet. « Le phare des Sanguinaires » a été publié en août 1869, « L'agonie de la Sémillante » en octobre 1866 et « Les douaniers » en février 1873.

Ce sont des textes écrits sur sept ans. Malgré cette dispersion chronologique objective, ils s'organisent et donnent une impression d'unité. Cette unité ne serait pas un indice des pouvoirs de la littérature? Ce serait l'occasion d'analyser les pouvoirs de la littérature dans ces trois contes.

Tout bien considéré, on peut évaluer ces pouvoirs dans deux perspectives : le pouvoir de témoigner et le pouvoir d'imaginer. En effet, la littérature ne comprends pas le réel mais emprunte au réel.

I/ Témoigner

[Introduction partielle]

Témoigner signifie servir de témoin et/ou porter témoignage. Daudet témoigne dans ces récits car ils ont été inspirés par ses expériences réelles. Il décrit le paysage et l'environnement méditerranéen telle qu'il la vu et la ressentit. Son récit « Les douaniers » est un reportage social car il se dit, par opposition à la politique, des conditions qui, laissant en dehors la forme des gouvernements, se rapportent au développement intellectuel, moral et matériel des masses populaires. 

(Source: Le Littré)

A/Un air de reportage plus ou moins social

« Les douaniers » est une représentation littéraire des difficultés subies par les classes inférieures au XIXème siècle. Daudet s'inspire de ses souvenirs d'un voyage réellement effectué sur un bateau de douaniers corses.

Les conditions dangereuses de travail et de vie sont citées nombreuses fois dans le récit. Tout d'abord, l'Emilie sur lequel le voyage se réalise était un bateau de petite dimension, sans doute en mauvais état à cause des nombreux voyages qu'il a réalisé. Daudet le décrit comme « une vieille embarcation de la douane ».

De plus, les douaniers ne pouvaient se protéger du froid (« du vent, des lames, de la pluie ») car le bateau était équipé seulement d'un « rouf goudronné », un petit réduit en forme de cabane dans l'arrière d'un petit bâtiment. Malgré ses conditions atroces, jamais ils ne témoignèrent d'un sentiment de chagrin.

Daudet raconte ainsi dans quelques mots toute la vie d'un douanier.

«Pour se nourrir, ils n'ont guère que du pain moisi et des oignons sauvages. Jamais de vin, jamais de viande, parce que la viande et le vin coûtent cher et qu'ils ne gagnent que cinq-cents francs par an »

Il décrit les aspects économiques et sociales dans une seule phrase et dénonce les inégalités entre les douaniers et les parisiens.

Enfin, la mort de Palombo fait de ce témoignage un récit tragique. Aucun type de mécontentement  est éprouvé par les douaniers comme s'il étaient habitués à ce type d'incident.

« Voyez-vous, monsieur..., on a quelquefois bien du tourment dans notre métier ! »

La dernière phrase du récit confirme les ouvriers ne sont pas satisfaits mais ils ont accepté leur destin.

Palombo fait partie des douaniers qui ont perdu leur vie pour que les gens « riches » puissent vivre en confort. C'est ce message que Daudet voulait transmettre aux Parisiens qui lisaient le Bien public du 11 février 1873.

B/Paysage et environnement méditerranéen

 

« C'était dans cette île enchantée qu'avant d'avoir un moulin j'allais m'enfermer quelquefois, lorsque j'avais besoin de grand air et de solitude ».

C'est un endroit déserté, personne ne peut vous tenir compagnie et on est loin de la société. Le narrateur en profite de cette solitude pour se confronter à soi-même et vit une expérience « d'éparpillement ». La recherche de solitude fait de Daudet un poète romantique.

Cependant, l'environnement méditerranéen est aussi complexe qu'il l'est enchantant. Les voyageurs et les habitants doivent s'adapter pour ne pas mettre leur vie en danger. Il y a toujours une possibilité de naufrage comme dans « L'agonie de la Sémillante » ou d'attraper une maladie comme la pountoura qui tueras Palombo dans « Les douaniers ».

 Il leur faut apprendre à vivre seul, se divertir soi-même avec les quelques moyens à leur disposition. Dans « Le phare des Sanguinaires », le Plutarque avait pour fonction de distraire le gardien du premier quart pour qu'il ne s'endort pas.

Daudet rédige pratiquement un guide pour survivre à la mer, il nous montre les avantages ainsi que les inconvénients.

[Conclusion partielle]

Témoigner est un pouvoir de la littérature car il donne droit à l'auteur d'écrire ce qu'il désire. Que ce soit pour manipuler ou informer les gens, l'auteur est le maître de son œuvre et il a une responsabilité. Daudet apprend les parisiens sur les enjeux de la vie au bord de la mer et comment y survivre. Le récit nous informe sur la vie réelle tout en étant fictif et irréel.

II/ Imaginer

[Introduction partielle]

Imaginer comprend reconstituer à partir des éléments à notre disposition. N'est-ce pas ce que fait un artiste en créant une œuvre? En d'autres termes, il emprunte au réel pour concevoir l'irréel.  

Loin d'apparaître comme l'occasion d'un conflit entre le réalisme et l'imaginaire, les Lettres sont lieu d'une harmonie entre ces deux tendances. Elles correspondent, précisément, à l'idée que Daudet se faisait de lui-même: « Singulier mélange de réalité et de fantaisie » (Notes sur la vie)

A/Un besoin très partagé

Imaginer et s'envoler dans un monde lointain fait partie de nos rêves les plus chers. Nous avons tous eu, à un moment de notre vie, l'envie de s'échapper de la réalité car la vie devenait insupportable.  

« C'était dans cette île enchantée qu'avant d'avoir un moulin j'allais m'enfermer quelquefois, lorsque j'avais besoin de grand air et de solitude ».

Dans ces trois récits, la littérature est un besoin partagé en consommation parce qu'on remarque du « racontage », les personnages adorent bavarder. L'être humain est un animal de parole et de récit. Un autre exemple se trouve dans « Le phare des Sanguinaires ». Le volume de Plutarque est absolument inattendu dans le phare car c'est un récit d'Antiquité de haute culture. Il y a un décalage entre la qualité du livre et les circonstances de la lecture. Ainsi, Daudet fait un dépaysement total et fait assumer à Plutarque la littérature classique. Mais il est à sa place pour plusieurs raisons.

Premièrement, car Plutarque a été beaucoup marqué par l'école philosophique du stoicisme qui avait deux moraux : « Sustine et Abstine » qui se traduit par « Supporte et abstiens-toi ». Ils inspirent la fermeté d'âme qui est la qualité clef pour un gardien de phare vu que la majorité de leur temps est passé seul.

Deuxièmement, le Plutarque est bien à sa place parce qu'il prouve qu'à partir du moment qu'un histoire est bien racontée, même si elle est compliquée, elle trouve son public. C'est un pouvoir de la littérature.

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