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Proposition de corrigé pour le commentaire du poème de Nerval, « Le Temps », Poésies de jeunesse, 1824

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Par   •  18 Mai 2023  •  Commentaire de texte  •  927 Mots (4 Pages)  •  396 Vues

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Proposition de corrigé pour le commentaire du poème de Nerval,

 « Le Temps », Poésies de jeunesse, 1824.

Pbtiques envisageables : en quoi ce poème est-il tout à la fois une célébration des plaisirs de la vie et une ode à la poésie ? Comment Nerval renouvelle-t-il le topos du « Carpe Diem » ? Quelle est la conception du bonheur selon Nerval ?

Le poème se présente comme une invitation enthousiaste aux plaisirs, déroulant toute une série de conseils et d’injonctions empressés. Il faut d’abord :

I/ Se libérer des entraves et des leurres

  1. En domptant le temps, « ennemi » incontournable.

Allégorie traditionnelle au début du poème, la majuscule lui donne toute sa puissance, c’est le titre et il ouvre le poème. Il n’est plus qu’un nom sans majuscule au vers 36, comme s’il était « domestiqué ».

Mais le thème du « tempus fugit » est présent à travers l’image classique des saisons (« printemps, automne » =clichés ?). Passage du temps > regrets : vers 30 (« noir repentir » = dramatisation et 37, « des remords »). Fugacité de l’existence = redondance de l’adj. « rapide » dans la strophe finale. Donc pas d’illusion d’éternité mais le poète invite à être « acteur » du temps et non simple « spectateur » désolé…

  1. En fuyant les bonheurs trompeurs, les fausses utopies…

Strophe 2 : assertion catégorique, ton de l’aphorisme : « Le bonheur n’est pas… », vérité générale, négation totale. Dangers des fausses promesses : la vanité, les succès militaires peut-être ou briller en société (« gloire », « victoire »), le matériel dont on est vite prisonnier (« fers dorés d’une cour ») : à la fois succès fragiles, en trompe-l’œil et qui privilégient le « paraître » …

De même refus d’un bonheur rejeté dans un au-delà hypothétique (rejet de la morale religieuse selon laquelle « le bonheur n’est point sur la terre »). Refus de cette prétendue « vérité » (vers 28).

  1. En fuyant les grincheux et leurs discours moralisateurs

Conflit générationnel typique des jeunes romantiques (voir Musset), rejet des vieux barbons dont il fait entendre la voix au discours direct pour mieux la dévaloriser (strophe 3). Forte dépréciation de ces trouble-fête : répétition de l’adj. « triste » + termes négatifs « froide », « sévère ». Métaphore volontairement irrévérencieuse : « sur qui l’âge étend ses glaçons », image de morts-vivants, figure spectrale de l’autorité + discours décrédibilisé : « mortels prétendus sages », ils n’en ont que l’apparence.

II/ Pour profiter pleinement de l’existence

  1. Un hymne, une ode à la jeunesse

Poème d’un jeune homme pour la jeunesse : voir les injonctions, les conseils + le « nous », la référence à l’adolescence vers 40, la référence à « une jeune amante ». Une morale du plaisir scandée plusieurs fois, notamment dernière strophe : « jouissons », « profitons ». L’ivresse et ses dangers préférables à une sorte d’ataraxie déprimante : opposition « mensonge », privilégié même si éphémère à la pseudo « vérité » qui empêche de vivre.

Voir la métaphore finale de la coupe de champagne, image festive de l’existence, vitalité de la jeunesse (« pétille ») + transgression « sur les bords » = danser au bord de l’abîme !

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