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Racine, Bérénice

Commentaire de texte : Racine, Bérénice. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  5 Décembre 2022  •  Commentaire de texte  •  1 573 Mots (7 Pages)  •  367 Vues

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Racine, Bérénice, 1670, Acte IV, scène 5 (extrait)

(Magnard – Empreintes littéraires, page 432)

Biographie :

Cf. manuel

Étude du texte :

Lecture du texte, explication du vocabulaire, impressions de lecture, etc.

Première partie : vers 1 à 10

1. Dès le premier vers, l’émotion de Bérénice est reconnaissable grâce à l’apostrophe « Hé bien ». L’utilisation de l’impératif à travers « régnez » et « contentez » montre bien sa colère et son emportement, renforcés par l’utilisation du substantif « cruel ». L’emploi de ce nom donne immédiatement une idée de l’état d’esprit dans lequel se trouve Bérénice.

2. L’image de la bouche reprise à travers la métonymie aux vers 3 et 5 désigne indirectement la personne de Titus. L’indignation de Bérénice est si forte qu’elle la pousse au sarcasme avec la répétition de « même ».

Les allitérations en [r] et en [t] aux vers 1 et 8 viennent renforcer ce sentiment de colère : « règne », « gloire » et « rien » résument de façon succincte l’état d’esprit dans lequel elle se trouve.

3. Les huit premiers vers de la tirade sont marqués par des oppositions lexicales. Ces oppositions souvent hyperboliques (« mille serments au vers 3 // « infidèle » au vers 5 ; « unir tous nos serments » au vers 4 // « absence éternelle » au vers 6) soulignent la rage qui anime Bérénice.

4. La plainte de Bérénice commence véritablement au vers 8, déclenchée par le mot « adieu », placé entre la virgule et les points de suspension, pour bien la mettre en valeur. Prononcer ce mot, c’est en effet rendre la rupture bien réelle et par là-même aiguiser la souffrance qui éclate dans le « Jamais » répété au début du vers 9 à la forme exclamative, forme à laquelle succèdent les phrases des vers qui suivent, tels des cris de douleur et ce jusqu’au vers 10 : « Pour jamais ! Ah, seigneur ! songez-en vous-même / Combien ce mot cruel est affreux quand on aime ? ».

Deuxième partie : vers 11 à 19

5. L’intensité de la plainte de Bérénice se lit dans son évocation de l’avenir avec la gradation du vers 11 (« Dans un mois, dans un an, comment souffrirons-nous »), le parallélisme du vers 13 (« Que le jour recommence et que le jour finisse ») et les hyperboles (« que tant de mers me séparent de vous » v. 12). En désignant les deux amants d’un point de vue externe, le vers 14 établit une distance par rapport à leur histoire : « Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice ».

6. Toutefois, dès le vers 15, Bérénice est à nouveau désignée par le pronom « je », sujet d’une plainte d’autant plus douloureuse qu’elle ne la partage plus avec son amant qui, lui, est toujours désigné par le nom de Titus : « Sans que de tout le jour je puisse voir Titus », le chiasme renforçant la solitude du « je ». Dès lors, Titus ne sera plus évoqué qu’à la troisième personne jusqu’à la fin de la tirade (« L’ingrat » v. 17, « Daignera-t-il » v. 18, « lui » v. 19), renvoyant Bérénice à la solitude de sa plainte.

7. À la fin de la tirade, Bérénice a fait le deuil du pronom « nous » qui témoignait de leur douleur commune au vers 11 : « comment souffrirons-nous ». Dès lors, ce n’est plus que la souffrance d’une passion qui a cessé d’être partagée qui nourrit sa plainte. Les marques de la première personne se multiplient (« mon », moi » à plusieurs reprises) pour accentuer la solitude dans laquelle se trouve désormais Bérénice.

Paragraphe rédigé : de quelle façon l’expression de la plainte se dessine-t-elle au fil des vers ?

        Dans cette tirade qui met un terme à son histoire d’amour avec Titus, Bérénice, se livre à un monologue dans lequel elle laisse libre cours à sa douleur. Dès le premier vers, son émotion est reconnaissable grâce à l’apostrophe « Hé bien ». Elle semble résignée et l’emploi des impératifs « régnez » et « contentez » renforce la colère qu’elle ressent. Le substantif « cruel » vient illustrer de façon concrète la douleur que Titus lui impose. Bérénice formule bon nombre de reproches à l’intention de celui qu’elle aime, sans jamais le nommer directement. Elle utilise une métonymie aux vers 3 et 5 qui lui permet de le désigner à travers sa « bouche » qui l’a trahie. L’allitération en [r] vient renforcer l’accusation avec les termes « règne », « gloire » et « rien » qui résument de façon succincte l’état d’esprit dans lequel elle se trouve. L’intensité de la plainte de Bérénice se lit dans son évocation de l’avenir avec la gradation du vers 11 (« Dans un mois, dans un an, comment souffrirons-nous »), le parallélisme du vers 13 (« Que le jour recommence et que le jour finisse ») et les hyperboles (« que tant de mers me séparent de vous » v. 12). La rupture semble définitive dès le vers 14. Aussi, à partir du vers 15, Bérénice est à nouveau désignée par le pronom « je ». Sa solitude est d’autant plus marquée par les déterminants possessifs « mon » aux vers 16 et 17 qui renforcent sa souffrance et accusent davantage encore Titus comme un « ingrat ». Enfin, la question rhétorique du vers 17 renvoie un peu plus l’héroïne à sa solitude et à une situation qu’elle subit ce qui est manifeste dans l’opposition du vers 18.

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