DissertationsEnLigne.com - Dissertations gratuites, mémoires, discours et notes de recherche
Recherche

Analyse Chapitre Le temps de l’innocence et rapprochement avec Eschyle

Compte rendu : Analyse Chapitre Le temps de l’innocence et rapprochement avec Eschyle. Rechercher de 54 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  26 Février 2025  •  Compte rendu  •  2 106 Mots (9 Pages)  •  28 Vues

Page 1 sur 9

Analyse Colle 1 /Sun

Introduction

Edith Wharton, figure majeure de la littérature américaine du début du XXe siècle, a grandi au cœur de l’aristocratie new-yorkaise, une société rigide et codifiée, dont elle s’inspire pour l’écriture du Temps de l’innocence. Née en 1862 dans une famille de la haute bourgeoisie, Wharton est bien placée pour voir que cette société, sous couvert de droiture et de bienséance dissimule un conflit entre l’individu et la communauté. Ce monde, où les apparences dictent les comportements, forme la base de son roman le plus célèbre, Le Temps de l'Innocence publié en 1920, pour lequel elle recevra le prix Pulitzer.

Ce roman, écrit après la Première Guerre mondiale mais ancré dans le New York des années 1870, dévoile les luttes intérieures d'une société vieillissante en déclin, tiraillée entre le maintien des conventions et l'aspiration à une liberté plus personnelle. Wharton dépeint cette élite comme une prison dorée, où les individus sont enchaînés à des attentes sociales dont il est difficile de se libérer sans en payer le prix et en assumer les conséquences.

Le personnage de Newland Archer, un avocat respectable, se retrouve déchiré entre deux figures féminines. D’un côté, May, sa fiancée, représente, apparement, la pureté et l'innocence. Elle lui promet une vie droite, un chemin tout tracé en accord avec les normes sociales de l’époque. De l’autre côté, nous avons Ellen Olenska, une comtesse qui cherche à s'émanciper des règles oppressantes de la haute société.

C'est donc dans ce contexte que Wharton place ses personnages, et à travers eux, elle dépeint les dilemmes moraux d’une génération qui vacille entre l’ordre ancien pré-établit et les premières ébauches de la modernité.

Tout au long de la première partie de ce roman, Newland est de plus en plus troublé par ses sentiments pour Ellen, cette femme si mystérieuse et indépendante, qui s'écarte des conventions rigides de la haute société new-yorkaise du XIXe siècle.

Wharton, en faisant évoluer ses personnages dans ce cadre social étouffant, révèle la fragilité de cette société, où chaque faux pas menace de briser l'harmonie apparente. Nous verrons donc, comment cet extrait illustre-t-il la confrontation entre les désirs individuels et les attentes sociales de la communauté et révèle-t-il les contradictions de la haute société new-yorkaise ?

Pendant cette analyse, nous allons aborder le sujet d’individu et communauté, tout d’abord, en lien avec le texte en lui même, puis dans un second temps, à travers les différents procédés et élément narratifs qui portent les idées principales du texte, et enfin, nous ferons le rapprochement entre Le Temps de l’Innocence et Les Suppliantes d’Eschyle.

I. Analyse

Pour situer cet extrait, dans le chapitre précédent, Ellen confie ses inquiétudes quant à son avenir et évoque son désir de divorcer de son mari en Europe, une idée scandaleuse à l’époque, mais qui témoigne de son désir de vivre une vie plus authentique. Il est évident que Newland est fasciné par l’esprit libre d’Ellen, qui est à la fois vulnérable et forte. Il commence alors à remettre en question ses propres désirs et les valeurs qu'il a toujours acceptées. Newland, de plus en plus passionné par Ellen, qui ose défier l'ordre établi, commence à s’interroger sur la nature de son propre emprisonnement dans son futur mariage et un mode de vie qu’il n’a jamais véritablement remis en question. Ellen, en tant qu’individu s’oppose alors à la communauté car elle ne veut pas se conformer aux attentes que le groupe attend d’elle.

Notre extrait s’inscrit dans cette même continuité où la tension atteint son paroxysme. Nous assistons à deux dialogues miroirs entre Newland et sa sœur et Newland et sa mère, deux femmes copies, conformes l’une de l’autre. Les phrases brèves, déclaratives mettent en évidence leurs certitudes. Elles ne se remettent jamais en question.

Elles affirment que la visite d’Ellen chez Mme Struthers, n’est pas convenable vis à vis des Van der Luyden car cette femme est jugée "commune" par la haute société. Ellen, s’oppose une fois de plus, en tant qu’individu à la communauté, en s’ouvrant à des cercles soit disant inférieurs de la société New Yorkaise.

En effet, selon les standards de la famille Van der Luyden, piliers de la haute société, cette visite est un acte scandaleux qui pourrait ternir la réputation d’Ellen. Toutefois, Newland ne partage pas cette indignation. Il considère cette visite comme un non-événement et ne voit pas en quoi Ellen a commis une faute. Elle, contrairement aux autres, ne choisit pas ses amis selon leur statut sociale, mais plutôt sur qui ils sont réellement. Elle est libre et apporte un vent de fraîcheur, qu’elle transmettra à Newland bien qu’il comprenne qu’il se doit de rester dans le moule que la société attend de lui.

Peu après, Henry Van der Luyden se rend lui-même chez les Archer pour parler de la situation. Mais plutôt que de condamner Ellen, il révèle qu'il s'est lui-même déplacé pour la voir, et explique qu'il a pris sur lui de résoudre la situation pour apaiser la communauté. Cet acte symbolise le pouvoir des Van der Luyden et leur capacité à réguler les écarts de conduite tout en maintenant les apparences. Ils ont réussi à privilégier la communauté, tout en préservant l’individu.

Dans les 2 dialogues, Newland tente de s’échapper, de fuir les polémiques avec « un geste agacé » mais il est vite rattrapé par une allusion à la présence de monsieur Beaufort à la soirée. Est-il jaloux de celui-ci ? Se laissera-t-il enfermer par cette famille étouffante, qui décide tout pour lui, pour le bien de la communauté ? Il essaye de s’émanciper, mais son rire a deux reprises n’est pas naturel et trahit sans doute ses sentiments les plus profonds. Il minimise l’erreur de la compresse, il admire sa force. Elle ne choisit pas ses amis en fonction de ce qu’impose la société New Yorkaise. Elle est libre, mais jusqu’à ou ?

II. Procédés

Dans son roman, Wharton utilise de nombreux procédés et effets de style pour nous permettre de nous immerger complètement dans l’histoire de son œuvre. Dans notre passage, par exemple, elle use souvent d’ironie pour exposer la contradiction entre la rigueur morale de la société new- yorkaise et la réalité de ses comportements. Par exemple, la famille Van der Luyden, censée incarner la bienséance, intervient pour "corriger" un comportement jugé inapproprié (la visite d'Ellen chez Mme Struthers), mais leur approche montre à quel point cette société est préoccupée par l'apparence plutôt que par la moralité véritable. L’ironie réside dans le fait que cette société se voit comme vertueuse, mais est obsédée par le contrôle des actions individuelles.

Newland Archer lui-même est présenté avec un regard légèrement ironique. Bien qu'il soit censé être un modèle de respectabilité et de conformité, il est de plus en plus fasciné par l'attitude libérée d’Ellen. Sa perception du scandale est décalée par rapport aux autres membres de sa société : il ne voit pas en quoi la visite d'Ellen chez Mme Struthers est véritablement choquante, ce qui met en lumière son propre détachement progressif des valeurs traditionnelles.

Par ailleurs, les dialogues et les descriptions des interactions entre les personnages mettent en évidence la rigidité et la superficialité de leur société. La manière dont la sœur de Newland, Janey, lui rapporte les ragots sur Ellen montre à quel point la communauté est étroitement surveillée, où chaque écart est discuté et jugé.

De plus, Janey et sa mère assènent des certitudes coup sur coup. Comme le montre les phrases brèves et déclaratives de ce passage, elles sont persuadés d’avoir raison et ne vont jamais chercher à se remettre en question. Ces conversations révèlent le poids de la conformité sociale et la manière dont la communauté exerce une pression constante pour que chacun se conforme à ses normes.

Sans oublier que la visite des Van

...

Télécharger au format  txt (13.6 Kb)   pdf (89.7 Kb)   docx (13.9 Kb)  
Voir 8 pages de plus »
Uniquement disponible sur DissertationsEnLigne.com