Analyse d'image : « Le roi des porcs », caricature d’Émile Zola par Victor Lepneuveu , 1899

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Victor Lepneuveu, « Le roi des porcs », publié dans « Le musée des horreurs » (Novembre 1899)

Analyse

        Cette caricature monochrome, de Victor Lepneuveu, représente Émile Zola, animalisé en porc (seul son visage est reconnaissable à sa barbe et ses lunettes). Assis sur une sorte de baquet contenant une partie de son œuvre romanesque, l'auteur de Thérèse Raquin semble s'atteler à barbouiller, à l'aide d'un pinceau trempé dans un pot rempli d'excréments sur lequel est inscrit « caca international », une carte de France. Les titres indiqués sur la supposée couverture de cette parodie de revue (« Musée des horreurs », « Le roi des porcs », « Trou de Balle et Kabosch d'Ane »...) et, surtout, le portrait même de M. Zola indiquent sans ambiguité l'extrême malveillance du dessinateur à l'encontre du romancier. En y regardant de plus près, certains éléments sautent aux yeux du « lecteur ». Tout d'abord, le fait que le célèbre naturaliste, connu pour ses idées sociales & son combat aux côtés des partisans de l'innocence de Dreyfus (officier de confession juive accusé à tort de «haute trahison” et d'intelligence avec l'ennemi prussien), soit accroupi sur son œuvre, pourrait signifier que cette dernière se rapprocherait d'excréments littéraires déféqués directement par Émile Zola. De plus, le pinceau qu'il tient pourrait être assimilé à sa plume et le pot de « caca » à l'encre utilisée pour diffuser des propos « internationalistes » de « gauche » (c.f première internationale ouvrière de 1889) visant à « salir » l'esprit des français. Ainsi, sous le couvert d'une caricature « puérile », le satiriste s'attaque avec véhémence à l'auteur de Germinal.