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Analyse linéaire la princesse de Clèves

Commentaire de texte : Analyse linéaire la princesse de Clèves. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  25 Avril 2022  •  Commentaire de texte  •  1 400 Mots (6 Pages)  •  891 Vues

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la Princesse de Clèves, Madame de La Fayette

Partie III

Lecture linéaire passage numéro 2 : « Elle trouva  qu'il était presque impossible qu'elle pût être contente de sa passion »  jusqu'à  « de les lui apprendre »

Situation du passage dans l' œuvre

        Le passage se situe dans la partie 3 du roman. Il s'agit de la chute de l'intrigue concernant le vidame de Chartres et de la lettre perdue. La Princesse de Clèves s'est entretenue avec monsieur de Nemours afin de rédiger une fausse lettre en direction de la Reine et en a éprouvé de vifs sentiments. Perdue dans ses sentiments entre jalousie et plaisir, la princesse fait le point pour décider de ce qu'elle doit faire.

Deux grands enjeux donc puisqu'il s'agit d'un monologue délibératif qui témoigne de la force de caractère et de la vertu de la princesse mais aussi occasion pour Madame de La Fayette de montrer et faire vivre les affres de la passion amoureuse.

« Elle trouva qu'il était presque impossible qu'elle pût être contente de sa passion. »

Trouva : verbe au passé simple : aspect ponctuel qui marque une action vive et soudaine qui transcrit ici le mouvement d'humeur et la violence des sentiments qui l'animent.

Presque : adverbe qui laisse une place à la possibilité, nuance d'atténuation qui précise son doute et son désir.

Impossible : adjectif négatif par préfixation et hyperbole :c'est une négation totale qui est accompagnée par la fermeture de l'allitération en P contenue dans « presque impossible »

pût : subjonctif imparfait, temps qui exprime le doute à mettre en corrélation avec « presque »

Contente et passion : étymologiquement termes antithétiques puisque « passion » signifie douleur sous sa forme étymologique patior

sa : adjectif possessif important puisqu'il marque ici l'appropriation de ses sentiments.

La première phrase marque donc les doutes mais aussi les certitudes de la princesse par le biais du narrateur omniscient. Les paroles rapportées sont au style indirect et rappellent les pensées du personnage.

« Mais quand je le pourrais être, disait-elle, qu'en veux-je faire ? »

Mais : conjonction de coordination d'opposition qui montre la dualité et le conflit intérieur dans le personnage

Quand : subordonnée circonstancielle de temps qui marque ici plutôt l'hypothèse

Pourrais : verbe au conditionnel permet de marquer le refus de la réalité.

Disait-elle : incise à l'imparfait, aspect non borné et iteratif qui semble insister sur la durée de ce questionnement et donc du doute, du déchirement que ressent le personnage.

On passe ici aux paroles rapportées au style direct et la plongée dans la conscience du personnage devient plus dynamique et proche du lecteur, comme un véritable monologue délibératif de théâtre (tragédie)

Veux-je : retour à l'indicatif présent et au mode du réel associé au verbe vouloir qui marque ici la volonté de maîtriser la situation

Accumulation de questions construites en anaphores puisque l'on trouve à six reprises « « veux-je », la dernière reprise structurée par « enfin » marque la conscience ordonnée du personnage.

Plus on avance,  plus le personnage réfléchit  avec abondance, la modalité interrogative omniprésente tend à souligner le doute de la princesse.

Il s'agit d'une accumulation d'interrogatives totales directes avec inversion simple du sujet (forme privilégiée du langage soutenu et preuve de la qualité de l'éducation de la princesse) qui forment une suite logique : on observe les verbes « faire » « souffrir » « répondre » « m'engager » « manquer » « manquer » « m'exposer » La réflexion engendre un enfermement (allitération en m), une sorte de parcours chronologique vers la condamnation morale.

Par l'intermédiaire de l'anaphore le lecteur peut associer les termes « souffrir » et « galanterie » qui tendent à condamner l'univers amoureux.

Notez aussi l'hypozeuxe (figure de style qui consiste en la répétition d'un segment phrastique semblablement construit et d'une longueur similaire ; la figure se fonde donc principalement sur la juxtaposition et sur la coordination de deux syntagmes, de deux phrases ou de deux vers semblablement construits) contenue dans : « veux-je manquer à Monsieur de Clèves ? Veux-je me manquer à moi-même » qui tend à souligner le parallélisme dans le couple marié et appuyer sur l'enfermement du personnage par la construction réfléchie « me manquer ».

« Et veux-je enfin m'exposer au cruel repentir et aux mortelles douleurs que donne l'amour ? »

Cruel et douleurs : même champ lexical qui fait entrer dans le registre tragique avec des termes échos « mortel » qui renvoie à la mort et « repentir » qui énonce l'idée de la faute.

La princesse ici incarne donc une héroïne tragique avec l'emploi d'un vocabulaire connoté et hyperbolique.

« Je suis vaincue et surmontée par une inclination qui m'entraîne malgré moi. »

Toujours débordement par le binaire : « vaincue » « surmontée » (comme « cruel repentir et « mortelles douleurs »

Notez aussi que la voix passive insiste sur le mouvement tragique : elle n'est plus sujet de l'action mais agent et subit ses passions. Tout ici implique une image de la chute, du gouffre, en même temps que « surmontée » renvoie au dépassement par le préfixe sur et un mouvement contraire (bas pour vaincue et haut pour surmontée)  et absolue (hyperboles)

« Inclination » est un euphémisme qui minimise les sentiments

« m'entraîne » reprend l'idée d'enfermement puisque le sujet elle devient COD

 à noter le mouvement entraîne qui est au présent de l'indicatif et qui tend à montrer la souffrance qu'elle endure au moment où elle parle.

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