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Analyse linéaire le misanthrope scène d'ouverture

Cours : Analyse linéaire le misanthrope scène d'ouverture. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  10 Mars 2020  •  Cours  •  1 125 Mots (5 Pages)  •  10 352 Vues

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Analyse linéaire : Le Misanthrope, acte I, scène 1, Molière

L’époque du règne de Louis XIV expose une vision du monde particulière. Molière met ici en scène une comédie dans le contexte littéraire du classicisme, critiquant les relations hypocrites entre les Hommes, et notamment à la cour.

        Introduction

Le texte est extrait de la scène 1, acte I, du Misanthrope, comédie de Molière, sur scène en 1666. Destinée plutôt aux bourgeois et aux gens de cour, le théâtre de Molière s’inscrit dans la culture classique du plaire et instruire et s’attache à dépeindre le ridicule des caractères afin d’induire réflexion et rejet des mauvais comportements. La pièce sous-titrée "l’atrabilaire amoureux" (mélancolique), évoque les mésaventures d’un idéaliste intransigeant, Alceste, qui ne supporte plus les hypocrisies de la vie mondaine. Le contexte d’écriture est lié à la rupture se Molière et de son ami Racine à la suie d’un différent sur la pièce Alexandre, que le tragédien retire à Molière, le comédien et dramaturge. Nous pouvons donc comprendre la colère initiale d’Alceste. Dans cette scène d’exposition, le spectateur est placé in medias res (le spectateur est immédiatement placé au cœur de l’action), dans une conversation animée au sujet de la sincérité dans l’amitié et les rapports humains. Comment, à travers ce dialogue théâtral, Molière critique-t-il les comportements humains ?

  1. Les thèses en présence v. 1-7

Alceste défend la sincérité et l’honneur : c’est par la parole que se joue l’hypocrisie. Il utilise un lexique axiologique (marquage subjectif du lexique avec un jugement de valeur, mélioratif ou péjoratif) en abusant d’expression comme « homme d’honneur » et « sincère » au vers 1, ainsi que « cœur » au vers 2. Philinte répond avec un groupe nominal vague « un homme » au vers 3, des indéfinis singuliers « on » au vers 5, pour nuancer ses propos. Il utilise une argumentation d’expérience pour ancrer Alceste dans le réel. Il ne souhaite pas de confrontation directe avec Alceste. Il fonde son argument sur la réciprocité, l’échange et le commerce « le payer de la même monnoie » v.4, « répondre » v.5, « rendre » v.6. Toutefois, cela ne va avoir aucun effet sur Alceste qui rejette ses idées.

  1. Le développement du rejet v. 7-31

Vient ensuite une longue tirade d’Alceste de 24 vers, commençant par « non » v.7, signe de la violence de ses propos. Au vers 6, le pronom personnel « je » v.6, le différencie des personnes qu’il condamne, il prend donc position. La tournure négative « je ne puis » dénigre le comportement des autres. Le lexique péjoratif persiste avec « fat » v.14 et « faquin » v.18. Il associe Philinte aux gens qu’il dénigre grâce à l’adjectif possessif « vos » v.8 au pronom personnel « vous » v.16. Au vers 9, il impose son propos avec l’expression péremptoire (anéantissement des actes) « je ne hais rien tant » avant de généraliser son propos au vers suivant « tous ces grands faiseurs ». Intervient ensuite le champ lexical de la futilité avec les noms communs comme « contorsions » v.9, « frivoles » v.11, « inutiles » v.12, et celui de politesse « embrassades » v.11, « obligeants » v.12, « civilités » v.13, pour dénoncer le jeu de d’un comédie qui se joue sous nos yeux. Au vers 14, « traitent d’un même air l’honnête homme et le fat » témoigne d’une fustigation (critique) de l’hypocrisie et du mensonge : en effet, selon lui, les gens que l’on aime sont traités de la même manière que ceux que l’on n’aime pas. Du vers 15 à 18, Alceste pose des questions avant d’y répondre lui-même aux vers 19 et 20. Du vers 20 à 24, Alceste continue de revendiquer ses valeurs : l’estime et le mérite à travers des répétitions : « estime » aux vers 20 et 23 et « estimer » deux fois au vers 24. Le présent de vérité générale est ce qui donne tout son poids à l’argumentation d’Alceste : « a des régals » vers 21, « on voit qu’on nous mêle » vers 22, « une estime se fonde » vers 23, « c’est n’estimer » vers 24. Au vers 26, il jure « morbleu » montrant ainsi son agacement et son empressement. Tout au long de sa tirade, celle-ci est ponctuée par des expressions fortes. Des vers 27 à 29, nous observons une métonymie et une personnification du mot « cœur » « d’un cœur la vaste complaisance », avec à nouveau une négation qui montre qu’il ne saurait tolérer aucune opposition à son idée « je refuse » et l’emploi péjoratif du pronom indéfini « on ». Le vers 30 met un point définitif au débat en insérant une vérité générale « L’ami du genre humain n’est point du tout mon fait ». Dans la tirade, Alceste lâche son ressenti (besoin fort de parler avec un débit rapide).

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