Analyse linéaire le pin des landes par Théophile Gautier
Fiche : Analyse linéaire le pin des landes par Théophile Gautier. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Wolf Foster • 2 Février 2022 • Fiche • 1 314 Mots (6 Pages) • 2 795 Vues
Le poème Le pin des Landes est construit sur une comparaison. Dans la première strophe, Gautier décrit d’abord les Landes puis le pin qui est l’objet du poème.
« On ne voit, en passant par les Landes désertes,
[…]
D’autre arbre que le pin avec sa plaie au flanc ».
La dernière strophe fait écho à la première. Le poète y établit la comparaison et donne les clés nécessaires pour décoder le sens du poème.
« Le poète est ainsi dans les Landes du monde »
« ainsi » marque le parallèle entre le poète et le pin, l’arbre devient alors homme et les landes s’étendent jusqu'à devenir monde.
L’auteur recourt aussi à une véritable personnification de l’arbre qui s’accentue au fur et à mesure des strophes.
Il lui donne des attributs humains, physiques d’abord avec « flanc », puis « larmes de résine », expression qui mêle les caractéristiques propres à l’arbre, la résine, et celle de l’homme, les larmes. Plus loin, la résine sera aussi comparée à du « sang qui ne coule goutte à goutte ». Théophile Gautier attribue aussi à l’arbre des sentiments tels que le regret « sans regretter », la volonté « qui veut », le courage « Comme un soldat blessé qui veut mourir debout » et des sensations, notamment la douleur « tronc douloureux ».
Ainsi le poème Le pin des Landes est parsemé d’indices qui dévoilent au lecteur l’intention de son auteur.
Mais Théophile Gautier ne se contente pas d’images et de comparaisons. Pour donner plus de poids au message qu’il désire faire passer, il joue sur les sens et peint un véritable tableau animé.
Il nous suggère les Landes comme un endroit désert et aride « Sahara », « herbe sèche ». Il utilise une allitération « s » pour insister sur cette sècheresse.
« On ne voit, en passant par les Landes désertes,
Vrai Sahara français, poudré de sable blanc,
Surgir de l'herbe sèche et des flaques d'eaux vertes »
Gautier sollicite nos sens. La vue, grâce à l’évocation des couleurs « sable blanc » ou « eaux vertes » et à l’expression « On ne voit ». Les sensations tactiles avec « poudré » et « sèche ».
Il continue ainsi et dans la deuxième strophe, il nous fait entendre le bruit de la scie contre l’arbre « Dans son tronc douloureux ouvre un large sillon » avec une allitération en « r ».
« Car pour lui dérober ses larmes de résine,
L'homme, avare bourreau de la création,
Qui ne vit qu'aux dépens de ceux qu'il assassine,
Dans son tronc douloureux ouvre un large sillon ! »
Pour suggérer le « sang qui coule goutte à goutte », le poète utilise dans le vers suivant une répétition de sonorité ce qui rythme le vers. On entend alors le rythme régulier du liquide qui tombe. « Le pin verse son baume et sa sève qui bout »
De plus, toute la strophe est parcourue par une allitération en « s » qui rappelle le sang.
« Sans regretter son sang qui coule goutte à goutte,
Le pin verse son baume et sa sève qui bout,
Et se tient toujours droit sur le bord de la route,
Comme un soldat blessé qui veut mourir debout. »
Ainsi le poète, par des comparaisons, des images, des sons, compose le tableau d’une nature singulièrement humaine.
On remarque ensuite un contraste entre le paysage qui symbolise l’humanité et le pin qui symbolise le poète. Une opposition est marquée entre le terme « Landes » au pluriel, et le « pin » singulier au milieu de cette étendu de sable, d’herbe et de flaques. De plus, les Landes, décrites comme « désertes », arides, infertiles « sable blanc, herbe sèche » semblent inhospitalières « Sahara, flaques d’eaux vertes ». La négation qui introduit le pin « On ne voit (…) d’autre arbre que le pin » le met en valeur et accentue le contraste entre cet arbre particulier et le milieu qui l’entoure. Il ne se fond pas dans le paysage dont il constitue les cimes. Isolé, différent, il attire l’œil tout de suite.
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