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Commentaire sur Les Caractères de la Bruyère

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Par   •  17 Juin 2024  •  Commentaire de texte  •  1 426 Mots (6 Pages)  •  147 Vues

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Commentaire du second extrait des Caractères de Jean de LA BRUYERE, Livre VIII, “l’on parle d’une région où les vieillards...” (paragraphe 74)

Introduction : . Présentation de l’œuvre : Les Caractères de Jean de La Bruyère, une œuvre qui connut un très grand succès du vivant de l’auteur avec 9 rééditions successives de 1688 jusqu’à la mort de l’auteur en 1696. Courant littéraire : Classicisme et redire l’Idéal classique.

Présentation de l’auteur :  fait des études de droit, rentre avant l’âge de 40 ans dans la maison du Grand-Condé où il devient le précepteur de son petit-fils. Dans les différents châteaux royaux de Paris, Chantilly et Versailles il a tout loisir pour observer les “Grands” et les manèges de la Cour. En 1693 il est élu membre de l’Académie française. (Il fait partie des Anciens dans la Querelle qui les oppose aux Modernes).

Présentation de l’extrait : Livre VIII “De la Cour”; l’auteur se livre à une critique sans concession des courtisans et de leur goût des artifices qui les éloignent de l’idéal de l’honnête homme. Il présente dans cet extrait une cour qui régresse dans la sauvagerie. L’auteur utilise le procédé du regard d’un étranger à la Cour. Problématique : Comment l’auteur dénonce-t-il la dépravation des mœurs des courtisans ? Annonce du plan :

1er mouvement : lignes 1 à  17 : la description d’une jeune génération dépravée et ridicule à la Cour ; 2ème mouvement : lignes 17 à la fin du texte : la critique de la pratique religieuse des Grands.

1er mouvement : La description d’une jeune génération dépravée et ridicule à la Cour (Lignes 1 à 17)

. Lignes 1 à 4 : description d’un pays étrange : Le procédé du regard étranger se reconnaît à l’usage de l’expression “l’on parle d’une région” où le pronom indéfini “on” pourrait se rapporter à des voyageurs partis au loin et où le mot “région” donne de l’exotisme au microcosme que décrit La Bruyère : la cour, ce qui prête à sourire puisque la cour du roi Louis XIV est très célèbre dans toute l’Europe.  Les habitants sont partagés en deux groupes selon l’âge : les “vieillards” et les “jeunes gens”. Tout les oppose comme le montrent les antithèses énumérées dans un rythme ternaire : l’adjectif “galants” s’oppose à “durs”; “polis” à “féroces” et “civils” à “sans mœurs ni politesse”. L’auteur oppose la génération des courtisans au temps de Louis XIII (mort en 1643), père de Louis XIV, à celle qui sévit à la cour du roi-soleil. Les deux points à la ligne 2 donnent une explication de ce changement de comportement entre les deux règnes ; c’est la preuve que les courtisans ne suivent pas la nature comme le montre l’expression “à un âge où l’on commence ...sentir” : C’est une façon de critiquer l’homosexualité à la cour du roi, cette idée est reprise par l’expression “amours ridicules” (l. 4). Les courtisans tombent dans des plaisirs grossiers énumérés dans un rythme ternaire et un vocabulaire péjoratif “des repas, des viandes et des amours ridicules” (ligne 4). Ils ne respectent pas l’épanouissement naturel de l’être humain qui associe la jeunesse et l’amour.

. Lignes 4 à 17 : des courtisans qui ont la passion des alcools forts. Dans ce milieu le buveur de vin passe pour qqn de “sobre et modéré”, 2 adjectifs mélioratifs, ce qui indique qu’il en boit souvent “trop fréquent ”au point de ne plus se rendre compte que c’est déjà de l’alcool, comme le montre l’adjectif “insipide” qui signifie “sans saveur”. L’énumération des autres alcools montre une gradation ascendante : “eaux-de-vie" et “liqueurs les plus violentes” soulignées par le superlatif “les plus” ; le vocabulaire est péjoratif “débauche”. La dernière mention “eau-forte” n’est pas une boisson mais un acide ou solvant chimique qui servait à faire des gravures. C'est donc par ironie que l’auteur en parle et sans doute en référence à l’eau-de-vie par la reprise du mot “eau”. Quant aux femmes qui fréquentent la cour, elles aussi ne suivent pas la nature puisqu’elles usent d’artifices, mot qui s’oppose au naturel et à la beauté naturelle ; l’auteur critique l’usage du maquillage “peindre” sur leur visage et leurs épaules ainsi que les perruques dénommées “cheveux étrangers” encore opposés aux cheveux “naturels”. L’apparence des femmes devient laide comme l’on voit à travers l’expression “qu’elles étalent avec leur gorge” ce qui fait allusion à leurs décolletés plongeants et à leur attitude provocante. Les femmes et les hommes à la Cour désignés dans la périphrase “ceux qui habitent cette contrée” (ligne 13) deviennent méconnaissables : le vocabulaire est à nouveau péjoratif : “physionomie qui n’est pas nette”, “confuse”, “embarrassée”, et le champ lexical est celui du déguisement : “change les traits”, “descend à la moitié du corps”, “empêche qu’on ne connaisse...visage” (lignes 16-17).

Conclusion de la 1ère partie et transition : les courtisans hommes et femmes ont des mœurs dépravées et préfèrent les artifices au naturel et n’observent pas les règles de bienséance et de simplicité. Venons-en maintenant à la critique par l’auteur des Grands de la Cour.

2ème mouvement : la critique des Grands (ligne 17 à la fin du texte).

L’auteur décrit la messe à la chapelle royale puis la pratique curieuse de la religion par les Grands du royaume (l’élite de la noblesse et les plus proches parents du roi).

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